En juin prochain, Didier Deschamps emmènera 23 zouaves au Brésil pour défendre les intérêts de la nation. Une liste, c’est toujours un moment à part dans une carrière. Même si rien n’est figé d’ici juin, on peut déjà s’épancher sur quelques pistes de réflexion. Les blessures, les méformes et la pression populaire et médiatique feront le reste entre-temps.
La France, ce pays aux 60 millions de sélectionneurs, est surtout celui d’un paquet de gens indécis. Parce que retourner sa veste, c’est aussi être quelqu’un de nuancé et parce qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, voici trente façons d’évacuer la complexité qui sommeille en chacun de nous.
Double buteur contre l’Ukraine, Mamadou Sakho s’est retrouvé sur le devant de la scène presque par magie. L’ancien Parisien est un véritable symbole français. Celui d’un môme qui a toujours su forcer son destin.
Ce qui devait arriver arriva. La France n’ira pas au Brésil en juin prochain. Les Bleus se sont inclinés 2-1, mardi soir, au stade de France, et s’apprêtent à vivre deux ans et demi de matchs amicaux. Reste à savoir avec quel sélectionneur, puisque Deschamps a déjà annoncé sa démission… Voilà le papier auquel vous avez échappé.
Non, pas tout… Mais en se qualifiant pour le Mondial 2014, le foot français ne doit faire l’économie d’une remise en cause partielle ou plus large qu’elle s’était assignée en cas d’élimination… Il est temps pour le foot hexagonal de se pencher sur son identité de jeu, sur sa formation et sur le niveau de son championnat.
Tu sais que tu as vibré devant France – Ukraine quand…
Tu sais que tu as vibré devant France – Ukraine quand…
Ce matin, tu parles comme Jacques Monclar alors que tu n’as jamais mis la main sur un paquet de Gitanes. Toi, tu as un peu trop crié hier sur les buts français et les occasions ukrainiennes. Toi, tu as l’impression d’avoir composté ton billet pour le Brésil alors que pourtant, il te faudra piocher dans le sacrosaint PEL pour pouvoir entrevoir un grain de sable de Copacabana. Toi, tu as vibré devant les Bleus hier. Et c’est normal !
Hier soir, les Bleus ont claqué une remuntada qui restera dans l’histoire, pour se qualifier pour le Mondial 2014. Tout le monde loue l’esprit conquérant et le collectif des joueurs français. Mais en réalité, cette victoire, c’est surtout celle du destin. Et d’un certain effet papillon.
On était à Nouvelle-Zélande – Mexique à Wellington
On était à Nouvelle-Zélande – Mexique à Wellington
Les Kiwis ne volent pas et ne participeront pas à la troisième Coupe du Monde de leur histoire. Aucun suspense après le 5-1 reçu au Mexique, mais les Néo-Zélandais saoulés à la Steinlager, et les Mexicains, chambreurs, ont foutu une grosse ambiance dans un pays où le foot n’est même pas pro.
La France sera bien au Mondial brésilien. Ouf ! Si les Bleus peuvent souffler, d’autres pays n’ont pas eu la même chance. Des habitués de la Coupe du monde, comme le Paraguay, la République tchèque, le Danemark ou l’Arabie Saoudite, ne seront pas de la partie.
Angleterre, Italie, Espagne, Allemagne, comment la presse des autres grands nations européennes du foot a vécu la soirée dyonisienne ? Du coin de l’œil surtout.
« Il vient une heure où protester ne suffit plus ; après la philosophie il faut l’action », écrivait Victor Hugo dans Les Misérables, Tome IV. Et de l’action, il y en a eu. Alors que le 4-2-3-1 avait déjà fait ses preuves, le 4-3-3 s’invite à la fête brésilienne. Avec Sakho. Avec Cabaye. Avec Benzema. Deschamps part finalement à Rio avec deux systèmes et le droit de rêver. C’est grand.
«Il y a quelque chose qui se passe ce soir, je le sens»
«Ça m’a rappellé la finale de 1998 contre le Brésil»
Ils l’ont fait. Partis désavantagés, les Bleus ont finalement remonté leur handicap de deux buts pour largement s’imposer 3-0, dans une ambiance rarement vue au Stade de France. Entre coups de sang et rêve éveillé, retour en tribunes sur une soirée inoubliable et passionnée, au plus près des supporters des Bleus.
Un public habituellement triste qui se met à porter son équipe. Des joueurs qui ne donnent rien à picorer aux oiseaux de mauvais augure. Il y a des bonheurs, comme ce France-Ukraine synonyme de billet d’avion France-Brésil, qui valent quelques années de malheur.
Auteur d’un doublé, le défenseur central de Liverpool a porté les Bleus sur ses épaules de déménageur. Dans son sillage, les dix copains se sont dépouillés pour emmener l’équipe de France au Brésil. Facile.
Cristiano Ronaldo avait trop envie de passer l’été 2014 au Brésil. Déjà buteur à l’aller, CR7 a signé un triplé qui qualifie son pays pour sa quatrième Coupe du monde consécutive. Zlatan s’est réveillé, mais trop tard.
Les Bleus l’ont fait ! Ils ont réussi à renverser un barrage très mal engagé après la défaite 2 à 0 au match aller en Ukraine. Ce soir, les Bleus ont déroulé en inscrivant 3 buts. Juste ce qu’il faut pour partir au Brésil, jouer la Coupe du monde. Quel pied !
Avec un arbitrage maison, la sélection de Vahid Halilhodžić l’emporte 1-0 et se qualifie pour le Mondial aux dépens d’un Burkina Faso de toute façon trop léger.
Bien que bougée par la Roumanie à Bucarest (1-1), la Grèce se qualifie pour la Coupe du monde au Brésil grâce à un nouveau but de Mitroglou, tandis que la Croatie de Mandžukić, buteur et expulsé, domine logiquement une équipe islandaise qui a eu le mérite de se montrer au cours de ces barrages.
C’est fini ! Cristiano Ronaldo va au Brésil ! Et les Portugais aussi. Mais sur les barrages, c’est bien CR7, auteur d’un quadruplé sur les deux matchs, qui permet à son pays d’aller au Mondial 2014.
« Oui, c’est possible », répète Didier Deschamps. Les quatre-vingt-dix minutes vont paraître courtes, le public du Stade de France sera certainement peu indulgent, et les Français eux-mêmes auront peut-être du mal à y croire, mais c’est bien possible. Car en sport, tout est possible. Mettons les leçons de morale et les « symptômes » de côté et concentrons-nous sur le jeu. Comment faire ?
«En cas d’élimination, il y aura au moins une économie sur les primes»
«En cas d’élimination, il y aura au moins une économie sur les primes»
D’après les statistiques des barrages, la probabilité de voir la France au Brésil après sa défaite 2-0 en Ukraine est nulle. Au-delà du cuisant échec sportif que représenterait cette non-qualification, quelles seraient ses conséquences économiques ?
Un toucher de balle au-delà du commun des mortels, des buts venus d’ailleurs et un sourire unique. De ce 19 novembre 2005 illuminé, le Santiago-Bernabéu ne garde en mémoire qu’une étoile : Ronaldinho. Lors du Clásico qui oppose le Real Madrid au FC Barcelone ce jour-là, le Brésilien est au sommet de son art. Marche sur l’eau et la tête de ses adversaires.
Battue 2-0 dans le froid ukrainien, l’équipe de France devra refaire son retard face une équipe qui ne lâchera pas facilement son billet. 90 minutes pour s’affranchir d’une mort certaine. Soit 32 minutes de plus que Bruce Willis. Mode d’emploi pour performance hors-norme.
C’est ce soir à Blida (19h15) que finiront les qualifs de la zone Afrique. Un contexte très continental qui place cette rencontre explosive comme un sommet émotionnel garanti. Tout est possible, rien n’est joué : l’Algérie n’a besoin que d’un but pour effacer la défaite de l’aller (2-3) et aller au Brésil. Mais le Burkina a aussi des arguments…
Pourquoi la France va se qualifier contre l’Ukraine
Pourquoi la France va se qualifier contre l’Ukraine
Mardi soir, les Bleus fêteront leur qualification pour le grand raout brésilien. Et avec eux, l’ensemble des Français. Ceux qui les enterraient depuis le match aller, comme ceux qui y ont toujours cru. Mais pourquoi ?
Krychowiak : «Les Bleus ne doivent pas hésiter à mettre la jambe»
Krychowiak : «Les Bleus ne doivent pas hésiter à mettre la jambe»
Ce soir, l’équipe de France joue son avenir en barrages de Coupe du monde face à une surprenante sélection ukrainienne, victorieuse à l’aller (2-0). L’occasion de demander quelques conseils avisés à Grzegorz Krychowiak, l’international polonais (16 sélections) du Stade de Reims, qui les a affrontés deux fois lors des qualifications. Avec deux défaites à la clef.
À deux doigts du plus grand fiasco du football français depuis vingt ans, Didier Deschamps semble avoir été abandonné par sa veine légendaire. C’est con : l’équipe de France n’en a jamais eu autant besoin.
Didier Deschamps, dessinez-nous une croix de Lorraine !
Didier Deschamps, dessinez-nous une croix de Lorraine !
Ce soir, le pays va retenir son souffle. Et comme en 1940 ou en 1961, elle attend son sauveur. Notre République, faute de monarque, se tourne alors naturellement vers un sélectionneur national perdu au milieu des ruines, en espérant qu’il rencontre l’histoire et écrive la nôtre. Si seulement Philippe Séguin pouvait encore être des nôtres pour voir ça.
Ce soir, la France joue sa qualification pour le Mondial (et bien plus que ça) lors du match retour face à l’Ukraine. Battus 2-0 au match aller, les Bleus vont devoir réaliser un exploit. Voilà les possibles scénarios de ce qui restera, de toute façon, comme une soirée folle.
Pas facile d’être dans les petits papiers de Vincente Del Bosque. Si la concurrence est rude à tous les étages au sein de la Roja, le poste d’attaquant est sans doute le plus disputé. Beaucoup de prétendants, peu d’heureux élus. Tour d’horizon de la question.