Tu viens de prolonger avec Nancy. L’histoire continue, et tu auras joué plus de dix saisons en cumulé avec l’ASNL. Raconte-nous comment s’est décidée cette prolongation.
Je le savais, j’y pensais déjà et j’en avais parlé avec le président lors de la fin de saison. L’année dernière, tout s’est super bien passé, c’était vraiment la suite naturelle.
Tu es satisfait de votre dernière saison, même si vous avez raté la remontée de très peu ?
Pour la remontée, on a manqué de régularité. C’est vrai que c’est frustrant vu l’équipe qu’on a, vu notre effectif. Quand on joue à Nancy, forcément, on joue la remontée. On joue dans un stade de Ligue 1, on a tout pour jouer en première division.
Justement, ça se passe comment quand on joue dans un club historique de première division qui n’arrive pas à retrouver l’élite ?
Quand on joue à domicile, c’est clair qu’on a l’impression d’y être, et qu’on sent qu’on joue dans une grande équipe, mais on est vite rattrapés par la réalité. C’est pour ça que je pense que Nancy doit absolument jouer en Ligue 1 !
À titre personnel, tu as à nouveau été élu « chardon de l’année » la saison dernière (meilleur joueur de Nancy). Tu vas aussi dépasser les 300 matchs avec le maillot nancéien, ça te fait quoi ?
C’est important ! Car l’objectif, c’est avant tout de rester efficace. Même au niveau du nombre de buts, je ne sais plus exactement à combien j’en suis, mais je suis troisième meilleur buteur de l’histoire du club, et on m’a dit que je n’étais qu’à deux ou trois buts de la deuxième place (derrière Platini et Rouyer, ndlr). C’est des objectifs personnels, que je me suis fixés, c’est des statistiques qui font plaisir. C’est bien de pouvoir marquer Nancy de cette façon.
Et la retraite, à 35 ans, tu commences à y penser ?
Oui, je sais que la fin est proche, et je veux profiter un maximum du football. Je veux continuer à jouer le plus longtemps possible, même si ça signifie de jouer dans des divisions inférieures. Pour la suite, j’aimerais intégrer le staff d’une équipe. J’ai du mal à me voir faire autre chose, j’aurais du mal à me passer de l’ambiance du vestiaire. Je sais que j’aurai des opportunités, ça sera à moi de choisir la bonne. On m’avait déjà proposé de devenir dirigeant à la Fédération marocaine quand j’étais joueur. Je leur avais répondu : « Laissez-moi finir ma carrière, on verra après » .
Il y a quelques années tu avais ouvert un salon de coiffure, ce n’était pas pour préparer ta reconversion après le football ?
Ah non ! Le salon de coiffure, on m’avait posé pas mal de questions là-dessus à l’époque ! Mais c’était pour ma sœur, qui est coiffeuse. Moi, j’ai pas vraiment envie de faire ça.
Pourtant on t’a vu avec pas mal de coiffures pendant ta carrière ! On pensait que c’était une passion. Avec le recul, c’était quoi ta pire coiffure ?
Ouais, c’est vrai que j’ai fait pas mal de choses ! La pire, allez, les cheveux longs. Quand je revois les photos, je me dis : « Mais qu’est-ce qu’il m’est arrivé ? » On ne va plus jamais m’y reprendre ! Mais quand on est jeune, parfois on fait des dingueries.
Et les coiffures à la mode dans le football, celles de Pogba, de Neymar, c’est pas pour toi ?
Ce sont des jeunes, c’est dans leur temps. Mais pour moi, c’est un peu trop. Après, t’as des gars comme Beckham par exemple, lui tout ce qu’il faisait ça lui allait, il avait cette classe, il lançait des modes.
Pour revenir au football, quel est ton meilleur souvenir avec l’AS Nancy ?
C’est cette saison. Même si on a fini quatrièmes, cette équipe-là, c’est la meilleure avec laquelle j’ai joué. Après, les années avec Pascal Berenguer, Mike Chrétien, Issiar Dia, toute cette équipe, ça me manque aussi. On avait une équipe de malades. Cette année où on partait pour le maintien, et on finit par jouer le podium…
Tu as également eu quelques expériences à l’étranger, qu’est-ce que tu en as tiré ?
Oui, j’ai joué au Qatar et en Turquie. Le Qatar, j’ai adoré le pays, la qualité de vie, mais le club, c’était une catastrophe. Il y avait des gens malsains, des dirigeants malhonnêtes, plein de zones d’ombre. En Turquie, j’était à l’est du pays, dans une petite ville sympa, même si c’était pas le Qatar. Mais le football là-bas, c’était exceptionnel. Les gens vivent pour le foot, il y a une ambiance de malade dès l’échauffement.
Et le fait que tu continues ta carrière et que tu tentes une nouvelle aventure avec Nancy, ça ne donne pas envie à ton frère, Mustapha, de revenir ?
Non, mon frère, c’est une légende au Maroc ! Il est très bien là-bas, il n’aurait aucune raison de quitter tout ça.
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