- Ligue 1
- J14
- Ajaccio-Strasbourg (4-2)
Youcef Belaïli, le nouveau prince d’Ajaccio
Mal embarqué contre Strasbourg, l'AC Ajaccio a pu compter sur un grand Youcef Belaïli pour renverser la table et faire valdinguer la défense alsacienne (4-2). Titulaire pour la troisième fois depuis sa signature en Corse, le numéro 92 a apporté au promu une dose d'imprévisibilité bienvenue.
L’AC Ajaccio avait marqué huit buts lors des treize premières journées de Ligue 1. Il en a planté quatre samedi contre Strasbourg. Mieux qu’une cure de vitamines pour passer l’hiver, les Corses ont opté pour un autre remède afin de booster leur système offensif. Peut-être moins fiable, mais assurément plus pétillant : Youcef Belaïli. Mal dans ses pompes à Brest à cause de l’éloignement de sa famille, il a laissé en Bretagne un sentiment d’inachevé, et une baraque délabrée – ce qu’il a nié. Ce samedi, le nouvel enchanteur ajaccien a ressorti son habit de lumière face à un concurrent direct dans la lutte pour le maintien. Et la magie opère toujours.
Bim bam boum
Transparent contre Auxerre le week-end dernier, Belaïli s’est rattrapé en enflammant le stade François-Coty en l’espace d’un petit quart d’heure. Son superbe centre pour Romain Hamouma a été suivi d’une main alsacienne, synonyme de penalty pour l’ACA, transformé avec une insolente sérénité (33e). Son petit coup de patte le long de la ligne de touche a ensuite lancé Hamouma et créé un décalage déterminant sur l’action de l’égalisation de Mounaïm El Idrissy (34e). Encore ? Il a pris le dessus sur Thomas Delaine et obtenu un nouveau penalty, dont il s’est chargé avec le même sang-froid que le premier (40e).
2⃣1⃣ ???, ???, ?????, viva Belaïli ?? @ACAjaccio | #ACARCSA pic.twitter.com/cnAheYKaD2
— Ligue 1 Português (@Ligue1_POR) November 5, 2022
Deux buts assortis d’une passe décisive puisqu’il a fixé Alexander Djiku et déposé un caviar sur la tête de Riad Nouri juste avant la mi-temps (45e+3). « Quand Youc’ est dans ces soirs-là, c’est grandiose pour tout le monde », souriait Mathieu Coutadeur au micro de Prime Vidéo. Dans le sillage de son virtuose, l’ACA se remet dans le sens de la marche avec cette première victoire de la saison à Coty, six jours après leur triste prestation sur la pelouse d’Auxerre. Les Ours grimpent provisoirement au 17e rang, devant Strasbourg, avec un total de onze points. Ce n’est pas Byzance, mais au moment de dresser les comptes, ça fera peut-être la différence.
Vent de folie
Belaïli a eu l’opportunité de signer le premier triplé de sa carrière, en tirant un troisième penalty, mais sa frappe a fui le cadre (63e). Le public corse ne lui en a aucunement tenu rigueur au moment de sa sortie à la 73e minute, sous des applaudissements nourris. L’Algérien a apporté du gaz et de la créativité à l’attaque ajaccienne, deux ingrédients qui faisaient jusque-là cruellement défaut à l’ACA. L’Algérien n’a pas tout réussi, mais il a fait passer un message, appuyé par sa tentative de lob depuis le rond central à l’heure de jeu : avec Belaïli, tout peut arriver, à tout moment. Olivier Pantaloni le reconnaissait lui-même en conférence de presse : « On pensait qu’on n’aurait pas les moyens de revenir, que le match était plié. Et puis, comme quoi… » Les futurs adversaires de l’ACA sont prévenus, personne n’est à l’abri d’un coup de génie. Ce rythme qui t’entraîne jusqu’au bout de la nuit, réveille en Corse le tourbillon d’un vent de folie…
Par Quentin Ballue