Un travail de longue haleine
« Pour arriver prêt au moment de l’ouverture du mercato, il faut avoir bossé pendant dix mois en amont. C’est beaucoup de travail invisible, ça demande énormément de temps. Ce serait trop facile, sinon ! La première chose à faire, c’est d’identifier les atouts que nous avons au centre de formation, savoir si on pourra intégrer des jeunes au groupe pro à court ou moyen terme. La deuxième, c’est de bien connaître nos marchés. Nous, par principe, on travaille sur tous les postes, parce qu’on n’est pas à l’abri qu’un club mette une grosse somme d’argent pour récupérer l’un de nos joueurs. C’est un travail à l’année : quels joueurs de National, de Ligue 2, de Ligue 1 et dans les championnats étrangers pourraient nous intéresser ? Ensuite, et c’est essentiel, on doit savoir ce que le coach veut mettre en place, quels sont les profils de joueurs qu’il apprécie, etc. Enfin, le président fixe l’orientation financière. Il détermine la masse salariale en fonction des recettes qui sont engendrées par le club (sponsoring, droits TV, billetterie…). Et après, à moi de jouer, en restant dans les clous bien évidemment. »
Philippe Hinschberger, l’entraîneur des Picards.
L’idée est de se positionner sur des joueurs libres ou en prêt. C’est un impératif, un choix et aussi une logique, parce que nous estimons que notre club n’a pas vocation à acheter. Ce championnat sert avant tout de fenêtre d’exposition.
Vendre ou acheter, à quoi faut-il se préparer en priorité ?
« À l’intérieur même de la Ligue 2, il y a des clubs étiquetés « acheteurs », qui lancent de gros projets et sont dans une phase de construction, et des clubs « vendeurs », souvent à cause de contraintes économiques. Caen, Dijon ou Saint-Étienne, par exemple, font partie de la première catégorie. En revanche, Amiens est plutôt considéré comme un club vendeur. Non pas par besoin, mais par philosophie, car malgré ses 121 ans d’histoire, il est encore petit à l’échelle du monde pro. Il faut d’abord bien se structurer, pour ensuite ne plus dépendre des ventes et devenir plus conquérant. Un mercato se prépare donc aussi dans le sens des départs. Vous avez des joueurs qui sont soit en fin de cycle, soit fortement sollicités, on est obligés de travailler dur pour les valoriser et les faire connaître des autres clubs. Pour ce qui est des arrivées, l’idée est de se positionner sur des joueurs libres ou en prêt. C’est un impératif, un choix et aussi une logique, parce que nous estimons que notre club n’a pas vocation à acheter. Ce championnat sert avant tout de fenêtre d’exposition. Ce n’est pas à Amiens de sortir de l’argent pour attirer des joueurs sous contrat. Certains clubs de Ligue 2 le font, mais ce n’est pas une tendance lourde. »
Mateo Pavlović a rejoint l’ASC à la toute fin de l’été 2021.
Anticiper, une nécessité… mais pas une assurance tous risques
« L’anticipation est primordiale pour réussir son mercato. Si on n’anticipe pas, le risque est de se retrouver avec un effectif fait de joueurs pas du tout complémentaires, et on peut prendre un mauvais départ en championnat. Néanmoins, j’ajouterais deux autres mots d’ordre : patience et réactivité. Parce que vous avez beau anticiper tout ce que vous voulez, quand l’un de vos joueurs se blesse gravement, c’est très compliqué derrière. L’an dernier, Nicholas Opoku, le patron de notre défense, s’est fait les croisés pendant l’été. Il a fallu qu’on trouve un leader défensif qui ait envie de venir. On avait noté le nom de
Mateo Pavlović sur notre liste, et on s’est vite positionnés sur lui. Mais il ne nous a rejoints qu’à la toute fin du mercato, car au départ, il cherchait un projet plus valorisant que celui d’Amiens, ce que je peux comprendre
(il évoluait auparavant en Ligue 1 avec Angers, NDLR). Par ailleurs, vous pouvez anticiper en vous mettant d’accord oralement avec un joueur, finaliser une vente pour avoir des liquidités et, entretemps, ce même joueur peut avoir signé dans un autre club. Les entraîneurs ont raison de réclamer toutes leurs recrues pour la reprise, mais c’est une économie de marché, des opportunités apparaissent un peu plus tard. 30 ou 40% des mouvements se font dans la dernière semaine du mercato. »
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