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Vincent Planté : « On s’est démerdé comme on pouvait »

Propos recueillis par Quentin Ballue
7 minutes
Vincent Planté : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On s’est démerdé comme on pouvait<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Touché de plein fouet par le variant britannique du coronavirus, Chambly s'est déplacé à Clermont avec un groupe inédit. Avec seulement dix joueurs professionnels disponibles, le club picard a dû piocher dans ses équipes U21 et U19 pour pouvoir jouer, mais aussi appeler en renfort l'entraîneur des gardiens, Vincent Planté (40 ans). L'ancien Caennais a donc fait office de portier remplaçant... et de coach, puisque Bruno Luzi est lui aussi tombé malade. Un sacré week-end que l'intéressé raconte.

Drôle de semaine pour Chambly et toi !Ouais, le club complet a vécu une drôle de semaine avec tous ces cas positifs. En plus, on a su que c’était le variant anglais pour tout le monde… Avec le grand froid, c’était aussi très compliqué de s’entraîner normalement, compte tenu de nos structures. Comme on ne voulait pas non plus prendre de risques par rapport au variant anglais, on a repris l’entraînement seulement jeudi. Et puis il y a eu ce déplacement avec le cas de Bradley (Danger) qui s’est déclenché dans le bus, le coach qui a eu des symptômes… Une semaine agitée.

L’ambiance a dû être particulière dans le bus quand Bradley a commencé à se sentir mal.Oui, ça a été bizarre. On a essayé de l’isoler, mais bon, on est dans un bus, enfermés là-dedans pendant sept heures. C’est compliqué. L’ambiance a été un peu ternie, on l’a mis sur une place tout seul, on avait laissé deux sièges vides devant et derrière, mais bon, c’est un environnement fermé, il y a la ventilation, tout ça. Donc quoi qu’il arrive, le virus circule quand même.

Nous sommes sortis par une porte arrière pour ne pas passer au milieu des clients potentiels, ils ne voulaient pas mettre en péril leur hôtel, ce qu’on comprenait complètement.

Il y a aussi eu un imbroglio autour de votre hôtel.On n’a rien caché depuis le début sur nos cas Covid. Quand l’hôtel a su qu’on avait un cas dans le bus, ils nous ont laissé l’accès, mais dans leur idée, si un deuxième cas se déclarait, ils nous mettaient dehors. On a essayé de trouver des solutions et on peut remercier la directrice de l’hôtel. Ils ont fermé le deuxième étage pour nous, on était vraiment en « confinement » . On a mangé dans nos chambres, on a seulement fait une petite balade de vingt minutes avant de partir au stade. Nous sommes sortis par une porte arrière pour ne pas passer au milieu des clients potentiels, ils ne voulaient pas mettre en péril leur hôtel, ce qu’on comprenait complètement.

Comment a été prise la décision de te mettre gardien n°2 ?Ce n’est pas ma décision, c’est celle du coach. Avec les cas positifs de Simon (Pontdemé) et Xavier (Pinoteau) jeudi, on s’est posés avec Bruno jeudi matin pour savoir ce qu’il voulait faire. On a un petit jeune de 19 ans qui était là, mais il ne s’était pas entraîné avec nous de la semaine et, concernant les contaminations, on ne voulait pas prendre de risque. Donc le coach a décidé de me mettre moi.

Et comment tu as réagi ?Je n’étais pas surpris parce que ça fait quatre ans que je suis au club et j’ai toujours eu ma licence. J’ai joué un peu lors des dernières saisons en N3, en R1, en R2. J’essaie de m’entraîner un peu quand on a un gardien blessé. Je m’entraîne de temps en temps aussi avec les jeunes comme je gère toutes les catégories de gardiens de but. Quand on a eu des soucis de gardien avec l’équipe réserve la saison passée, j’y suis allé. Je suis là pour dépanner au cas où.

Ton approche du match a-t-elle changé ?Non, pas du tout. J’ai la même approche en tant qu’entraîneur qu’en tant que joueur, c’est-à-dire préparer au mieux le gardien qui va jouer, en l’occurrence Killian Le Roy, qui faisait son premier match titulaire. On a beaucoup parlé du match, de la préparation, de ses attentes, des miennes. Il a beaucoup progressé depuis qu’il nous a rejoints il y a un an et demi, je ne me faisais pas de souci. Mon approche n’a pas changé. Dans mon optique, Killian allait faire le match, et s’il devait se passer quelque chose, j’étais prêt à entrer. Si jamais ça arrivait, Clément et le président prenaient la suite, tout simplement.

Ça a été assez compliqué à gérer pour Clément et moi, on ne s’attendait pas à ce que le coach parte même s’il avait des symptômes.

Tu as aussi dû assumer le rôle d’entraîneur, avec Clément Deneu, l’analyste vidéo. Qu’est-ce que ça fait d’être propulsé à ce rôle aussi brutalement ?Ça a été assez compliqué à gérer pour Clément et moi, on ne s’attendait pas à ce que le coach parte même s’il avait des symptômes. On est au quotidien avec les joueurs et le coach, alors ça s’est fait naturellement. On n’a rien fait sans que le coach ne soit au courant, que ce soit dans la compo ou l’aspect tactique. On a essayé de préparer au mieux les joueurs, de faire une causerie qui pouvait les motiver, même si je pense qu’ils n’avaient pas besoin de ça. On s’est démerdés comme on pouvait.

Tu t’es dit quoi en voyant que tu n’avais que dix joueurs professionnels disponibles ?Qu’on allait se donner les moyens de faire quelque chose et d’être les meilleurs possible. On savait très bien qu’il ne fallait pas s’attendre à un grand match de notre part compte tenu des conditions dans lesquelles on a dû se préparer. Mais les joueurs ont fait plus que bonne figure, ils ont vraiment mérité tout le respect par rapport à ce qu’ils ont donné (défaite 1-0).

Tu ne t’es pas aussi dit que c’était une belle galère ? C’est le lot de beaucoup d’équipes malheureusement. On n’a pas de centre de formation, on n’a pas de contrats aspirants… On a bricolé, mais c’était nécessaire. Et les joueurs ont porté fièrement les couleurs du club, ils n’ont rien lâché.

Le tandem avec Clément a bien fonctionné ?Oui, j’ai vraiment apprécié de travailler avec lui sur ce match. Clément a dû gérer l’échauffement, alors qu’il est analyste vidéo normalement, parce que de mon côté, j’avais l’échauffement de Killian à faire. Après, il n’y avait pas de n°1 ou n°2. On a tout fait à deux concernant les changements. On a appelé le coach avant le match et à la mi-temps, pour savoir ce qu’il avait vu devant sa télé, s’il y avait des changements tactiques à faire, mais pour ce qui est des changements purs de joueurs pendant le match, Clément et moi avons pris les décisions en concertation.

Je ne me considérais pas comme l’entraîneur. J’étais juste l’entraîneur des gardiens qui, momentanément, avec Clément, remplaçait le coach.

Aucune appréhension ?Non parce que je ne me considérais pas comme l’entraîneur. J’étais juste l’entraîneur des gardiens qui, momentanément, avec Clément, remplaçait le coach. Je n’ai pas changé en fait, je suis resté moi-même, avec mes mots, mes paroles, mes gestes, mes énervements. À part qu’en tant que coach, on peut se lever un peu plus, alors que quand on est entraîneur des gardiens, on doit rester assis. C’est le seul truc qui a changé. (Rires.)

Ça te donne des idées pour la suite ?Non, non. Je suis très bien à ma place. Je fais partie d’un staff où on s’entend tous très bien. Je préfère entraîner les gardiens, c’est beaucoup moins de stress.

Chambly rejoue samedi. Personnellement, vas-tu préparer ce match contre Auxerre en tant que joueur ?Non, on fait monter le jeune U19 toute la semaine. Je vais préparer le match pour Killian et puis voilà. On a fait un test PCR ce matin, on attend les résultats en fin d’après-midi pour voir comment va se passer la semaine et qui on aura à disposition.

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