ACTU MERCATO
Un mois de petits business entre amis : tout ce qu’il faut retenir de ce mercato d’hiver
Nous sommes le samedi 1er février, le Royaume-Uni ne fait plus partie de l'Union européenne et le mercato vient de fermer ses portes. De quoi va-t-on bien pouvoir parler, désormais ? Le temps de trouver, autant miser sur une rétrospective.
Le plus reuch : Bruno Fernandes
Les supporters de Manchester United ont failli perdre espoir. Mais dans le marasme ambiant autour de leur club, ils ont enfin un petit motif d’espoir en l’arrivée duwonder-boy portugais de 25 ans Bruno Fernandes. Venu du Sporting comme Ronaldo, il portera le 18 comme Scholes et a coûté 55 millions d’euros (+ 25 de bonus) comme un demi-Pogba. Qu’importe : si l’espoir a un prix, Manchester United a les moyens de s’aligner dessus. Même si ça lui prend trois semaines pour boucler l’affaire.
Les plus hypés : Reinier Jesus et Steven Bergwijn
D’un côté, la dernière pépite brésilienne dégotée par le Real Madrid qui commence à s’en bâtir un solide contingent. De l’autre, l’ailier phénomène du PSV Eindhoven qui a fait le grand saut vers la Premier League juste avant l’entrée en vigueur du Brexit et le début des emmerdes. Des deux côtés, un transfert chiffré à trente millions et de jolis motifs d’espoir. Surveillez bien Reinier Jesus et Stevein Bergwijn, ce mercato d’hiver pourrait être le début d’une belle histoire.
Le plus chaud : le Hertha Berlin, pour toute son œuvre
Krzysztof Piątek, Matheus Cunha, Santiago Ascacíbar et même Lucas Tousart qui débarquera l’été prochain : le Hertha Berlin s’est offert un mercato réussi, ambitieux et clinquant sur le papier. Maintenant que les gros guns sont de sortie, ne reste plus qu’à en faire quelque chose sur le terrain.
Le plus réussi, déjà : Erling Braut Håland
Difficile de passer à côté du phénomène : un transfert à « seulement » vingt millions (même avec les généreuses commissions que les intermédiaires ont sûrement palpées, ça reste une sacrée affaire) et déjà cinq buts en deux matchs pour le Golgoth d’Oslo (certes, il est né à Leeds). Les deux en entrant en jeu, en seconde période. Double dose de soulevage de fonte à la salle pour Thiago Silva et Marquinhos, le huitième de Champions s’annonce musclé.
Le plus « dernier moment » : Odion Ighalo
Parce qu’il fallait bien quelqu’un pour relever Marcus Rashford (blessé), mais qu’il était visiblement un peu tôt pour filer les clés du camion à Mason Greenwood, Manchester United a saisi une opportunité de fin de mercato en chipant le Nigérian Odion Ighalo en prêt. Un camarade qui connaît fort bien la Premier League, sur laquelle il avait pour habitude de rouler sous le maillot de Watford, mais qui revient quand même de trois ans en Chine. Il faudra penser à vérifier la date de son dernier match à Wuhan, d’ailleurs.
Mentions honorables : Cédric Soares (Arsenal), et Nicolás Gaitán (Lille).
Les plus restés sur le quai : Edinson Cavani et Olivier Giroud
Ils ont espéré, tout le monde a spéculé. Et ils ont bien failli y aller, mais ils sont finalement restés : à six mois de l’Euro et de la Copa América, Edinson Cavani (PSG) et Olivier Giroud (Chelsea) n’auront pas d’autre choix que de continuer à faire banquette dans leurs clubs respectifs. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir cherché une porte de sortie. Les cocus du mercato.
Le plus beau clin d’œil : Bruno Guimarães
On a beau le présenter comme l’un des espoirs les plus bandants du football brésilien ou un virtuose du milieu de terrain, les supporters lyonnais n’en ont cure : tout ce qu’ils voient, c’est que « Bruno G. » est de retour à Lyon. Pas besoin de le regarder jouer, ils sont déjà conquis.
Les plus « Football Manager approuvés » : Dani Olmo et Sander Berge
Arriver à siffler Dani Olmo, qui s’est offert une première partie de saison de mammouth avec le Dinamo Zagreb, au Barça où il avait pourtant annoncé vouloir revenir : le joli coup du mercato est signé RB Leipzig, jamais en reste lorsqu’il s’agit de jeunes pépites. Ils auraient d’ailleurs pu se pencher sur le cas Sander Berge, mais le génial danois, qui éblouissait Genk depuis près de trois ans, a finalement rallié la Premier League et Sheffield pour un montant record (21,5 millions). Les footballmanageristasn’auront pas besoin de googler les noms.
Le plus grand ouf de soulagement : Christian Eriksen
Six mois qu’il traînait sa peine sous la grisaille londonienne, après son transfert avorté au Real Madrid. Christian Eriksen va enfin pouvoir retrouver le sourire : il n’a peut-être pas rejoint le Bernabéu comme prévu, mais Milan et Antonio Conte chez un sérieux prétendant au titre de Serie A, ce n’est pas mal non plus.
Le plus précoce : Takumi Minamino
Avant même que son illustre collègue Erling Braut Håland ne se trouve un point de chute presque discrètement, le Japonais Takumi Minamino rejoignait l’effectif blindé des champions d’Europe de Liverpool. Un transfert au montant ridicule (moins de dix millions d’euros) bouclé le 19 décembre dernier, près de deux semaines avant l’ouverture du marché. Efficace et pas cher, c’est les Reds qu’il préfère.
Le plus inespéré : Hatem Ben Arfa
Huit foutus mois sans jouer, des caprices à droite et à gauche pour trouver le club qui lui conviendra le mieux pour finalement rejoindre le seizième de Liga, Valladolid. Tout ça parce que Ronaldo lui a passé un coup de fil. Et en plus, il ose choisir le numéro 3 alors que c’est un joueur offensif. C’est clair, Hatem Ben Arfa n’a pas fini d’uriner sur le football. Est-ce que ça va faire doublé dès son premier match ? Ce ne serait que la suite logique des choses.
Le plus théâtral : Zlatan Ibrahimović
Des semaines de spéculation, de flirts à droite à gauche, de rumeurs plus dingues les unes que les autres… Avec, finalement, un retour triomphal à l’AC Milan : il n’y a pas à dire, Zlatan a su enrober son retour en Europe d’une dose contractuelle de sensationnel. Et en plus, il continue de planter. Ça n’a pas sauvé sa statue à Malmö, mais ça entretient la légende.
Le plus gros crève-cœur : Alessandro Florenzi
Si lui n’a pas réussi à faire sa carrière dans un seul club, c’est bien la preuve que l’amour n’existe plus. Son prêt à Valence, presque dans l’indifférence générale, est sans doute le transfert le plus triste de ce mercato. En espérant qu’il pourra distiller une ou deux assistsà Kevin Gameiro, pour se consoler.
Le plus « renaissance » : Patrick Cutrone
Il aura été bien mal inspiré de quitter l’Italie, l’ami Patrick. Il y avait pourtant des indices que signer à Wolverhampton ne réussissait qu’aux Portugais. Allez zou, retour à la maison. Tant pis si c’est à la Fiorentina, et pas au Milan.
Par Alexandre Aflalo