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Un des prestataires de l’hôtel des Bleus au Qatar ne respectait pas les droits des travailleurs
Ce jeudi à 23 heures sur France 2, et en collaboration avec la Cellule investigation de Radio France, un documentaire Complément d’Enquête produit par StudioFact s’intéresse aux liens entre la France et le Qatar dans l’attribution de la Coupe du monde 2022. Y sont notamment abordés les rôles de Michel Platini et de Nicolas Sarkozy, les pratiques du groupe hôtelier français Accor présidé par Sébastien Bazin ou encore le timing de la vente du Paris Saint-Germain à QSI.
Pour parler de l’argent du Qatar et de la Coupe du monde à Michel Platini, il faut bien choisir sa question…La réponse de l’ancien président de l’UEFA : jeudi à 23h sur @france2tv#ComplementDenquete Qatar 2022 : un scandale français ? pic.twitter.com/XH6WKMeDMl
— Complément d’enquête (@Cdenquete) October 11, 2022
Le réalisateur Pierre-Stéphane Fort se rend au resort Al-Messila, que les Bleus fréquenteront pendant toute la durée de la compétition. En caméra cachée, il découvre que certains prestataires, notamment l’entreprise United Security Services en charge de la sécurité, ne respectent pas les réglementations et les normes de bien-être des travailleurs prévues par le Comité suprême, en dépit de l’enquête menée (ou plutôt, le questionnaire transmis à la direction de l’hôtel) par la FFF.
En effet, certains employés résident à l’écart de la ville dans des logements insalubres, entassés à plusieurs dans des petites chambres, avec des parties communes délabrées. « Certains sont privés de leurs jours de repos et ont vu leurs passeports confisqués par leur employeurs », assure-t-on dans le documentaire. Ces images ont été montrées à Noël Le Graët, président de la Fédération française de football. Et sa réaction est pour le moins déconcertante. « Ce sont des hôtels qui sont de très beaux hôtels, je ne vois pas ce qu’on pourrait raconter de négatif, balaye NLG, depuis son bureau parisien. On va en discuter avec le directeur, on peut lui envoyer ces images, ce n’est pas insoluble, c’est que des coups de peinture. Il y a encore le temps de réparer ça. C’est une image que vous me montrez avec deux réchauds à gaz, ils sont peut-être à changer.[…]Je peux vous montrer plein d’images comme ça dans plein de pays et peut-être pas très loin d’ici.[…]Si c’est tout anti-Qatar, ça me gène un peu. Je partage tout ce que vous dites et les progrès immenses à réaliser. Mais s’il n’y avait pas le foot, ça aurait été pire, nettement pire. »
Ces révélations ont fait leur chemin, puisque la Fédération a ensuite adressé un courrier confirmant qu’elle se préoccupait des droits des travailleurs au Qatar et tentait d’intervenir pour faire évoluer les choses. On y lit que de « nouvelles vérifications ont déjà permis d’écarter la société de sécurité après avoir constaté que celle-ci se livrait à de nombreuses irrégularités inacceptables » et qu’une « mission spécifique de la FFF se rendra mi-octobre à Doha pour vérifier sur place que l’ensemble des six prestataires respectent les droits sociaux en vigueur ».
Ou l’art de s’y prendre au dernier moment.
MR