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- 11e journée
- Guingamp/Nice (2-7)
Top 7 : Ils ont mis un quintuplé avant Carlos Eduardo
Il a fallu fouiller dans un passé plus si proche du championnat de France pour les retrouver. Auteur d'un quintuplé avec Nice contre Guingamp, Carlos Eduardo a des devanciers. Certains ne sont pas les buteurs les plus connus de notre ancienne D1, mais ils ont mis un jour cinq buts dans un match. Et même plus si affinité.
André Abegglen(Sochaux 1935)
Le 25 août 1935, l’US Valenciennes voit un Suisse lui infliger un septuplé. Une première dans l’histoire du football français. Amateur de nouveautés, l’Helvète deviendra un an plus tard le premier footballeur à se faire opérer du ménisque, ce qui lui permet d’enquiller 63 buts en 103 matchs en tant qu’entraîneur joueur du Servette de Genève. Avant de décéder à 35 ans, dans l’accident du train qui transportait son équipe.
Jean Nicolas (Rouen 1938)
Attaquant légendaire du FC Rouen pour les plus de 80 ans, Jean Nicolas a été l’un des premiers grands buteurs du football français. Un gourmand, le genre à ne pas s’arrêter même quand le score est acquis. Pour sa première apparition en D1, il fait trembler six fois les filets face au défunt Club français de Paris. Pas mal, mais Nicolas va frapper plus fort encore le 1er mai 1938 contre Valenciennes. Le Normand signe un septuplé, offre le muguet et s’ouvre les porte de l’équipe de France. Il s’illustrera avec un doublé contre la Belgique en huitième de finale de la Coupe du monde. Visiblement, on était sur un buteur.
André Strappe (Lille 1949)
Parmi les 112 pions inscrits en première division par le milieu de terrain au patronyme de bandage, cinq l’ont été le 20 février 1949, sur la pelouse de Cannes. Ce qui fait de l’ancien capitaine du LOSC le dernier homme à avoir planté un quintuplé à l’extérieur avant Carlos Eduardo. Pas suffisant pour amener les Dogues au titre de champions, ce qu’il fera cinq ans plus tard, en 1954, année où l’enfant de Bully-les-Mines participe à la Coupe du monde en Suisse.
Just Fontaine (Nice 1954)
Just Fontaine ne s’est pas contenté d’établir l’indépassable record de buts en Coupe du monde (13). Avant qu’une fracture de la jambe ne l’éloigne définitivement des terrains à tout juste 27 ans, « Justo » enquillait les pions avec une régularité de métronome. Avec Nice, il devance de 60 ans la performance de Carlos Eduardo. À 21 ans, il signe un quintuplé contre Metz pour une victoire 6-1. En trois saisons sous les couleurs du Gym, il inscrira 52 buts en 83 matchs. Eduardo a encore un peu de boulot avant d’afficher de tels chiffres.
Jean-François Beltramini (Rouen 1983)
Est-ce grâce à ces cinq pions inscrits face à Nancy en août 1983 que Jeff Beltramini a eu l’honneur de poser aux côtés de Bernard Ménez en 1992, comme le prouve sa page Wikipédia ? Décédé en août dernier, l’ancien buteur rouennais ne pourra répondre. De l’homme du 7-8 ne restent que des lignes de statistiques, qui s’emballent dès la barre des 30 ans passée. Attaquant anonyme avant son transfert au Paris FC, qu’il fait monter en Division 1, Beltramini explose à Rouen, après une saison au PSG. Et c’est à 35 ans qu’il entre dans l’histoire, avec ce fameux quintuplé. De quoi lui faire rencontrer le gratin.
Philippe Anziani (Sochaux 1984)
La calvitie la plus célèbre du football français a encore quelques cheveux, ce 14 avril 1984, lorsqu’à 22 ans, il punit à cinq reprises le Sporting Toulon, pour qui il jouera 139 matchs quelques années plus tard. Un épisode parmi tant d’autres dans la folle carrière de l’actuel directeur technique du Fath Union Sport de Rabat. International à 19 ans, suspendu pour dopage au Di-Antalvic en 1989, il stoppe sa carrière après avoir inscrit 99 buts en D1. Un compte beaucoup moins rond que son crâne, aujourd’hui glabre.
Tony Kurbos (Metz 1984)
1984 aurait pu être un roman sur la vie de Tony Kurbos. Quelques mois avant son triplé au Camp Nou avec le FC Metz en Coupe des coupes, le Tigre griffe une première fois. L’attaquant allemand né à Maribor a toujours été un buteur qui fonctionne par série. Mis à l’essai lors d’un match amical contre Rouen en 1982, il inscrit un quadruplé. En avril 1984, il frappe encore plus fort. Profitant des largesses de la défense de Nîmes (avant-dernier du championnat), Kurbos s’offre un sextuplé. Un exploit qu’aurait pu égaler Carlos Eduardo si jamais il n’avait pas dévissé sa reprise de la tête dans les toutes dernières minutes face à Guingamp. Aux dernières nouvelles, Kurbos, lui, vendait des berlines allemandes du côté de la Côte d’Azur. Tony a toujours vu les choses en grand.
Par Alexandre Pedro et Mathias Edwards