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Top 50 : Chants de supporters mythiques (de 20 à 11)
Les supporters nous manquent. Les Argentins, les Britanniques et tous les autres. À l'heure où le football se joue dans des stades vides, voilà une sélection de 50 chants de supporters qui hérissent le poil.
#20 - 90 minuten lang
90 minuten lang (Ajax Amsterdam)
Negentig minuten lang
Voor onze club uit Amsterdam
Gekkehuis op de tribune
Niemand die ons stoppen kan
Oooh oooh oooh
Pendant 90 minutes
Pour un club venu d’Amsterdam
C’est la folie dans les tribunes
Personne ne peut nous arrêter
Oooh oooh oooh
Les Hollandais ne tournent pas qu’à l’eau fraîche, car pour mettre un bordel tel en tribunes et ailleurs, il faut une sacrée dose de folie furieuse. Le chant 90 minutes lang des supporters de l’Ajax, revenu à la mode en 2014 après des années d’abandon, est probablement l’un des chants les plus impressionnants que l’on peut entendre dans la Johan Cruyff Arena, à l’acoustique parfaite. La réussite est telle que la chanson a fait des émules partout en Europe, de l’APOEL au PSG. Rien d’étonnant, finalement, pour un chant au potentiel bruit démesuré.
#19 - Oh mamma mamma mamma
Oh mamma mamma mamma (Napoli)
O mamma mamma mamma
O mamma mamma mamma
sai perché mi batte il corazon ?
Ho visto Maradona, ho visto Maradona
eh, mammà, innamorato son !
Oh maman maman maman
Oh maman maman maman
Sais-tu pour qui mon cœur bat la chamade ?
J’ai vu Maradona
J’ai vu Maradona
Oh, maman, je suis tombé amoureux
La scène est tirée du film Maradona par Kusturica. Nous sommes en juin 2005, et le « Messie est de retour à Naples » . Depuis un balcon, Maradona fait signe à la foule en délire. Les tifosi napolitains qui noircissent la ruelle sont venus acclamer l’homme qui leur a offert deux Scudetti et des souvenirs éternels. Puis, Diego et sa famille s’échappent dans une camionnette. Mais quelques mètres plus loin, le cortège est obligé de s’immobiliser, les tifosi tapent sur les vitres. Un instant, Maradona s’énerve. Il finit par en rire quand la pression est retombée. Des fous, ces Napolitains ? Oui, mais des fous amoureux.
#18 - Pippi Langstrumpf
Pippi Langstrumpf (Eintracht Francfort)
On l’a déjà dit, mais les Allemands sont les spécialistes des chants qui claquent sans utiliser de paroles recherchées. Tout ce qui importe, c’est d’avoir la bonne mélodie. Et à ce petit jeu, les ultras de l’Eintracht Francfort ont sû faire mouche en reprenant le générique de la série cultissime Fifi Brindacier – Pippi Langstrumpf, comme on dit outre-Rhin. Le principe : enchaîner les lalala avec Hey Eintracht Frankfurt en se tenant par les épaules et en sautant à pieds joint. Effet visuel garanti, particulièrement quand le kop arrive à faire bouger – littéralement – les gradins avec lui, comme ce fut récemment le cas à Nuremberg.
#17 - Soy de San Lorenzo
Soy de San Lorenzo (San Lorenzo)
Soy de San Lorenzo, si señor
Que loco soy !
Con esta hinchada yo te quiero ver campeón
vamos Ciclón !
El Nuevo Gasometro ya esta
vamos a ganar
En cancha nueva otra vuelta quiero dar
de frente march
Je suis de San Lorenzo, oui Monsieur
quel fou je fais !
Avec ces supporters, je veux te voir champion
allez Ciclón !
Le Nuevo Gasometro est prêt
nous allons gagner
Dans ce nouveau stade, je veux être encore champion
faites-le maintenant
Les supporters de San Lorenzo mériteraient un top à eux tous seuls, tant leur répertoire de chants cultes est fourni. Leur spécialité ? Reprendre des tubes pop à leur sauce. Récemment, il y a eu leur reprise de Despacito, qui a fait le tour du web ou encore celle d’Enrique Iglesias, Duele el Corazón. Mais leur plus belle reprise reste celle de Porque te vas, de Jeanette. Le chant est à la gloire du stade Pedro Bidegain, plus connu sous le surnom d’El Nuevo Gasómetro ( « Le Nouveau Gazomètre » ). Il raconte surtout une certaine idée de la passion. Et parmi la foule s’est sans doute glisser un certain Viggo Mortensen pour clamer : « Je suis de San Lorenzo, oui Monsieur / Quel fou je fais ! »
#16 - I’m forever blowing bubbles
I’m forever blowing bubbles (West Ham)
I’m forever blowing bubbles
Pretty bubbles in the air
They fly so high
They reach the sky
Then like my dreams
They fade and die
Fortune’s always hiding
I’ve looked everywhere
I’m forever blowing bubbles
Pretty bubbles in the air
Moi, je fais tout le temps des bulles
Des jolies bulles dans l’air
Elles volent si haut
Elles atteignent le ciel
Puis, comme dans mes rêves
À la fin, elles crèvent
La chance est toujours cachée
J’ai cherché partout
Moi, je fais tout le temps des bulles
Des jolies bulles dans l’air
C’est un air siffloté nonchalamment dans le vestiaire par un joueur de West Ham qui s’est s’imposé dans les tribunes de Boleyn Ground par effet de ruissellement. La chanson connaît son apogée en 1999, lorsque 24 000 personnes établissent un record du monde en soufflant des bulles de savon simultanément. Hors de l’îlot briton, elle connaît un regain de popularité à travers le film Green Street Hooligans de Lexi Alexander. Mais s’il est bon de rappeler aux Américains que « football » ne se prononce pas « soccer » , c’est bien du Nouveau Monde que la chanson I’m forever blowing bubbles est arrivée jusqu’à Londres au début des années 1920, avec le carton de la comédie musicale The Passing Show of 1918.
#15 - Roma Roma Roma
Roma Roma Roma (AS Roma)
Roma Roma Roma
Core de ‘sta città
Unico grande amore
De tanta e tanta ggente
Che fai sospirà
Roma Roma Roma
Lassace cantà
Da ‘sta voce nasce un coro
So’ centomila voci
C’hai fatto ‘nnamorà
Roma Roma bella
T’ho dipinta io
Gialla come er sole
Rossa come er core mio
Roma Roma mia
Nun te fà ‘ncantà
Tu sei nata grande
E grande hai da restà
Roma Roma Roma
Core de ‘sta città
Unico grande amore
De tanta e tanta gente
M’hai fatto ‘nammorà
Rome Rome Rome
Cœur de cette ville
Grand et unique amour
De tant de personnes
Que tu fais soupirer
Rome Rome Rome
Laisse nous chanter
De cette voix naît un cœur
Elles sont cent mille voix
Tu nous as fait nous aimer
Rome Rome la belle
Je t’ai dessinée
Jaune comme le soleil
Rouge comme mon cœur
Rome, ma Rome
Personne ne parvient à t’émerveiller
Tu es née grande
Et grande tu dois rester
Rome Rome Rome
Cœur de cette ville
Grand et unique amour
De tant de personnes
Tu m’as fait tomber amoureux de toi
Si Rome est l’une des villes les plus romantiques du monde, comment s’étonner du fait que les supporters de la Roma entonnent probablement l’une des plus belles déclarations d’amour au monde ? Roma Roma Roma, l’hymne des Giallorossi, écrit par le chanteur Antonello Venditti, est de fait un formidable hymne à la gloire de la Ville éternelle, repris en cœur au début de chaque match de la Louve entre les murs du stade Olympique. Et quand la sono se coupe avant la fin du chant, les tifosi ont tout le loisir de prouver avec leurs tripes la puissance et la profondeur de leur attachement en scandant « Roma Roma Roma » a cappella. Le point G des chants de supporters.
#14 - Sampai Kau Bisa
Sampai Kau Bisa (PSS Sleman)
Pernahkan kau merasa, melihat secercah cahaya
Mimpi di depan mata
Super Elja pasti kan juara, bertahun menjalani
Lelah ini tak terasa lagi, pagi berganti pagi
Masih ada keinginan hati, sebuah kehormatan
Mengawalmu Pahlawan, untuk slalu berjuang
Mewujudkan harapan percaya kita kan rayakan kawan.
Demi satu nama kebanggaan di dada kan ku beri segalanya
Super Elang Jawa jadilah juara
Ku korbankan segalanya sampai kau bisa
Avez-vous jamais vu une lumière éclatante
Avec ce rêve clairement en vue ?
Ce serait certainement le Super Elja en tant que champion !
Après des années de combat, la lassitude n’est plus ressentie
Tous les jours à venir, nous aurons encore ce désir dans nos cœurs
C’est un honneur de te protéger, notre héros
De continuer à se battre pour que notre rêve devienne réalité
Crois-nous, mon ami, nous célébrerons
Pour ce nom, avec fierté dans nos cœurs, je donnerai tout
Aigle javanais, deviens le champion !
Je donnerai tout jusqu’à ce que tu réussisses
Souvent méconnue en Europe, la scène ultra indonésienne est pourtant l’une des plus dingues de la planète foot. À commencer par les bouillants supporters du PSS Sleman, dont les ultras sont regroupés dans le groupe Brigata Curva Sud. Mais c’est paradoxalement avec un chant au rythme lent et à l’air triste, devenu leur hymne, que ceux-ci s’illustrent le plus, revendiquant un amour absolu malgré tous les sacrifices. Surprenant jusqu’au bout.
#13 - Dale alegría a mi corazón
Dale alegría a mi corazón (Peñarol)
Y dale alegría, alegría a mi corazón
la Copa Libertadores es mi obsesión
tenés que dejar el alma y el corazón
tenés que dejarlo todo por Peñarol
Y ya verás, la copa libertadores vamo’ a ganar
y ya verás, no somos como los putos de Nacional
Et donne de la joie à mon cœur
la Copa Libertadores est mon obsession
tu dois y laisser ton cœur et ton âme
tu dois tout sacrifier pour Peñarol
Et tu verras, nous gagnerons la Copa Libertadores
et tu verras, nous ne somme pas comme les pédés de Nacional
Le tube pop rock argentin de Fito Páez Dale alegría a mi corazón est un classique des tribunes sud-américaines. À ce titre, la reprise des tribunes de Peñarol mérite d’être mise en lumière. Pourquoi ? Parce que si le club uruguayen a remporté cinq éditions de la Copa Libertadores, il court après son « obsession » depuis 1987. À la suite de leur victoire continentale en 2015, les hinchas de River ont créé quant à eux leur version en plaçant des références à leur épopée ( « Belo Horizonte » pour le quart de finale contre Cruzeiro et « Asunción » pour la demi-finale contre Guaraní) et à leur entraîneur Marcelo Gallardo ( « emmenés par Muñeco, nous allons au Japon [disputer le Mondial des clubs] » ). Pour boucler la boucle, ceux de Boca Juniors se sont calqué sur la version de Peñarol en précisant bien à la fin – au cas où – qu’ils ne sont pas comme « los putos de River Plate » .
#12 - C'est un pays de hogra
C’est un pays de hogra (Ittihad de Tanger)
C’est une terre de hogra, où nos larmes ont coulé ; la vie y est amère (…)
Ils nous ont tué avec des promesses.Nous n’en avons rien vu dans ce pays (…)
Pour le festival Mawazine, Shakira a été payée des milliards
Nos demandes sont modestes, mais vous nous avez tué avec des prix qui flambent
Par Dieu, c’est une grande mafia : tout le monde est devenu voleur (…)
Dans les quartiers, les pauvres forment des files d’attente (…)
Notre seule eau provient des robinets publics et ils se moquent de nous
Avec notre argent, ils achètent des villas et ils se moquent de nous
Emmenez-nous sur un bateau, sauvez-nous de cette terre
Des années et des années de frustration, d’aigreur et de colère, longtemps refoulées, qui éclatent finalement au grand jour : voilà les paroles de C’est un pays de hogra, un chant long et sidérant des supporters de l’Ittihad de Tanger. De fait, dans tous les stades du Maroc (par exemple au Kénitra AC), devenus des bastions de revendications politiques et sociales, les chants protestataires de cet acabit se sont multipliés ces dernières années, comme des symboles de cette jeunesse qui chante avec le cœur et les tripes sa révolte contre un régime considéré comme corrompu et injuste, qui perpétue la misère. Le bruit et la fureur.
#11 - Aux armes
Aux armes (Marseille)
Aux armes, aux armes !
Aux armes, aux armes !
Nous sommes les Marseillais !
Nous sommes les Marseillais !
Et nous allons gagner !
Et nous allons gagner !
Allez l’OM !
Allez l’OM !
ho ho ho ho ho ho ho ho
D’abord, le silence, puis, le rugissement de toute une tribune, suivi de la réponse en face : tout simplement monstrueux, l’appel Aux Armes du Vélodrome est à ranger à côté de la Ligue des champions dans le patrimoine de l’OM. C’est le Commando Ultra, premier groupe ultra français, créé en 1984, qui a importé ce chant des tribunes italiennes à Marseille dans les années 1980. Depuis, quasiment chaque stade français s’en est emparé. Le Dictionnaire des supporters de Franck Berteau nous apprend qu’à l’origine, le All’ Armi était un hymne fasciste entonné par Mussolini et ses Chemises noires lors de leur marche sur Rome en 1922 : « All’Armi ! All’ Armi ! All’ Armi ! Siam fascisti ! Terror dei comunisti ! » – « Aux armes ! Nous sommes les fascistes ! La terreur des communistes ! » , en VF. Évidemment, à Marseille et dans toutes les tribunes de France, l’échange entre les virages ne revêt pas cette dimension idéologique.
Par Julien Duez, Florian Lefèvre et Valentin Lutz