S’abonner au mag
  • En partenariat avec Amazon Prime Video

Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (670-661)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#670 - Jocelyn Gourvennec

Jocelyn Gourvennec
Rennes (1991-1992 puis 1994-1995), Nantes (1995-1998), OM (1998-1999), Montpellier (1999), Rennes (2000-2002), Bastia (2002-2004),

Les moins de 20 ans connaissent Jocelyn Gourvennec l’entraîneur, mais il est important de ne pas oublier que le Breton a connu une belle carrière de joueur. Ce milieu de terrain élégant, créatif et donc beau à voir sur le pré a manqué d’un palmarès et de régularité, lui qui a été plombé par des blessures. Reste que la Joce a connu le FC Nantes de Jean-Claude Suaudeau, une belle saison avec l’OM et quelques beaux moments avec le Stade rennais. « J’aurais aimé gagner un titre, avait-il admis dans une interview donnée à So Foot. Ça s’est joué à rien avec Marseille (2e de Ligue 1 et finaliste de la Coupe UEFA en 1999), voilà… J’ai connu une carrière avec des très hauts et des très bas, comme ma blessure (rupture des croisés en 1995) ou ma mise à l’écart à Marseille, de manière inadmissible, je trouve. Après, je suis tombé dans une génération qui a été championne du monde. En Espoirs, j’étais doublure de Zidane. Il y avait Zidane, Djorkaeff, puis Micoud et Martins avant : ça fait de sacrés joueurs au poste. Aujourd’hui que je suis entraîneur, je le vis mieux que lorsque j’ai arrêté. Quand on prend sa retraite à 34 ans, on se dit qu’on a peut-être raté des choses. En devenant coach, je suis passé à autre chose, je le vis mieux. La carrière, elle est comme elle est. Je suis très content d’avoir à peu près vécu tout ce qu’un joueur peut connaître : le succès, l’échec, le rebond, la déprime, la Ligue des champions, les sélections nationales, même s’il n’y a pas eu les A, d’avoir eu de grands entraîneurs, une grave blessure, le chômage, d’avoir été un paria, de m’être fait insulter par mon propre public et même la relégation en fin de carrière (Clermont 2006). »

#669 - Albert Rust

Albert Rust
Sochaux (1972-1987), Montpellier (1987-1990), Monaco (1990-1991)

Portier et capitaine de l’équipe de France championne olympique en 1984 à Los Angeles, Albert Rust est surtout une légende du FC Sochaux-Montbéliard, dont il est le joueur le plus capé avec 454 matchs, malgré une concurrence terrible avec Joël Bats (qui lui volera ensuite la vedette en équipe de France A) entre 1976 et 1980. Trente ans avant Teddy Richert, il a lui aussi été un gardien iconique pendant une période dorée des Lionceaux, deuxièmes de l’élite en 1979-1980 et demi-finaliste de la Coupe de l’UEFA la saison suivante après avoir saigné l’Eintracht Francfort. Cependant, c’est avec Montpellier, en 1990, qu’il ira chercher le seul trophée de sa carrière (une Coupe de France).

#668 - Uwe Krause

Uwe Krause
Laval (1980-1983), Monaco (1983-1984), Sochaux (1984-1986)

Uwe Krause a beau avoir planté 23 buts en championnat sur la saison 1980-1981 – seul Delio Onnis a fait mieux cette année-là -, l’attaquant allemand n’était pas le joueur le plus connu de Division 1. Déjà car il jouait à Laval, qui n’était pas le club le plus clinquant du championnat, mais aussi car il y avait Bernard Lacombe, Michel Platini ou encore Dominique Rocheteau. Mais ça, c’était avant que La Vache qui rit n’édite des vignettes de l’album Panini 1982. Sans que l’on sache pourquoi (erreur, patron de La Vache qui rit fan de Laval ou autres), la vignette d’Uwe Krause se retrouvait dans quasiment toutes les boîtes de la marque. Résultat, tous les gamins qui faisaient la collection se sont retrouvés avec plusieurs vignettes de l’Allemand qui était alors le joueur le plus connu de toutes les cours de récréation. Et ce, même si celui qui a été élu par les supporters dans le onze du siècle de Laval n’a jamais reproduit sa belle saison 1981. Cela ne l’a pas empêché de continuer de planter sa quinzaine de buts en Mayenne ou à l’AS Monaco avec qui il terminera deuxième de Division 1.

#667 - Cláudio Caçapa

Cláudio Caçapa
Lyon (2001-2007)

Que se serait-il passé s’il avait raté sa finale de Coupe de la Ligue, le 5 mai 2001 contre Monaco ? Sans doute que Cláudio Caçapa se pose encore cette question de temps en temps. Mais ce soir-là, le défenseur prêté à l’OL par l’Atlético Mineiro a sorti une prestation XXL, agrémentée d’un joli but et conclue par une victoire (2-1 AP). Dans la foulée, Jean-Michel Aulas a décidé de le conserver, et il n’a pas eu à le regretter. L’international a alors enchaîné six saisons avec les Gones, pour autant de titres de champion de France remportés (de 2002 à 2007).

Taulier sur le terrain, cadre incontestable et incontesté du vestiaire, l’emblématique numéro 5 a pourtant connu des périodes compliquées, à l’image de sa grave blessure au genou droit en 2004. « Dans le vestiaire, les médecins m’ont regardé, puis ils sont allés parler entre eux, a rejoué l’Auriverde auprès de L’Équipe. Et j’ai entendu qu’ils disaient qu’ils n’étaient même pas sûrs que je pourrais rejouer. En ayant entendu tout ça, sous la douche, j’étais démoralisé. J’ai essayé de poser mon pied, je me disais qu’ils se trompaient… Et mon genou s’est dérobé. J’ai commencé à pleurer. C’était le moment le plus difficile de ma vie. » Il s’en est relevé. Et a pu poursuivre sa collection de trophées.

#666 - Cyril Jeunechamp & Cyril Rool

Cyril Jeunechamp & Cyril Rool
Auxerre (1997-2001), Bastia (2001-2003), Rennes (2003-2007), Nice (2007-2009), Montpellier (2009-2013) pour Jeunechamp. Bastia (1994-1998), Lens (1998-2001 puis 2002-2004), OM (2001 puis 2009-2010), Monaco (2001-2002), Bordeaux (2004-2005), Nice (2005-2009) pour Rool.

Pendant plus de quinze ans, les Cyril ont envoyé du steak sur les terrains de Ligue 1. Pas moins de 21 cartons rouges pour Rool – Philippe Brinquin s’en souvient bien. 16 pour Jeunechamp, qui terrorisait aussi bien l’équipe adverse que les journalistes – José Barroso en a fait les frais. Les deux gaillards ont même partagé deux saisons au Gym, qui terminait alors à une probante huitième place en 2008, avant de confirmer en se classant neuvième l’année suivante. Diaboliques, mais précieux (et surtout adorables en dehors des terrains). Affublé de surnoms évocateurs comme « l’Antéchrist » ou « le boucher » , Rool a fait des étincelles dès ses débuts à Bastia. Ce qui l’a mené, entre autres, à Lens, avec qui il a disputé la Ligue des champions, à Nice, où il a hérité du brassard de capitaine, et à Marseille, où il est devenu champion de France et a côtoyé son évolution, Gabriel Heinze : « Il avait tout. À l’OM, il était un peu sur la fin, mais toujours impressionnant. Il marquait, il était dur sur l’homme, vicieux. Je me reconnaissais un petit peu en lui. » Rock’n Rool, quoi. Un peu comme Jeunechamp, qui n’a laissé personne indifférent d’Auxerre à Montpellier, en passant par Bastia, Rennes et Nice. « Un monstre » d’après Frédéric Mendy. « Aux tests physiques, il est toujours devant. Il fait le fatigué, mais personne ne le bat. Même à 36 ans. » Il a apporté sa touche au chef-d’œuvre réalisé par le MHSC en 2011-2012. Sa carrière terminée, il se confiait dans nos colonnes, en glissant une délicieuse anecdote sur ses matchs contre le FC Metz : « Avec Fred Meyrieu, à chaque fois, ça frottait. Un jour, j’ai essayé de prendre le ballon, lui il chambrait, et j’y suis allé vraiment fort. Même par terre, je suis allé le voir et je lui ai dit : « Tiens, celui-là tu l’as bien mérité ! » Avant, on pouvait faire ça. C’était mieux avant. » Assurément.

#665 - Angel Marcos

Angel Marcos
Nantes (1971-1975)

Vingt-trois pions pour sa première saison en Europe, dont vingt simplement en championnat : en 1971-1972, c’est une entrée fracassante dans l’Hexagone qu’a réussie l’avant-centre argentin, qui avait tapé dans l’œil de Robert Budzynski lors d’un Argentine-France et débarquait en Loire-Atlantique pour remplacer la légende Philippe Gondet, sur la fin. Il faut dire que Marcos a alors 28 ans et surfe sur la dynamique de ses exploits en Argentine (champion et meilleur joueur de l’exercice en 1969 avec Chacarita Juniors), formant à Nantes une fabuleuse triplette avec Bernard Blanchet et Erich Maas. S’il marquera (beaucoup) moins par la suite (34 caramels en D1 au total), la faute à un attentat d’Alain Merchadier sur la pelouse de Geoffroy-Guichard quelques mois plus tard, l’élégant attaquant sera, en 1973, du sacre en championnat et du parcours jusqu’en finale de la Coupe de France, avant de faire les beaux jours de l’US Toulouse en deuxième division. Il peut aussi se targuer d’avoir été en 1973 à l’origine de la venue à Nantes d’Hugo Bargas, son ami, compatriote et ex-coéquipier en Argentine. Devenu entraîneur des Canaris de 2001 à 2003 juste après le limogeage de Monsieur Raynald Denoueix, Marcos ne connaîtra pas le même rayonnement, mais qu’importe.

#664 - Claude Abbes

Claude Abbes
Saint-Étienne (1952-1962)

Dès 1885, l’Anglais William Sykes a déposé un brevet sur les gants de gardien de but. Pourtant, il a fallu attendre les années 1940 pour voir l’Argentin Amadeo Carrizo utiliser des gants de manière régulière et non pas seulement par temps de pluie comme le faisaient beaucoup de ses homologues. Quand Claudes Abbes commence sa carrière en 1950, les gants sont donc déjà démocratisés, même s’ils ne sont pas forcément qualitatifs. Sauf que l’Héraultais ne veut pas faire comme les autres qui, pour la plupart, utilisent des gants. Non, pour lui, les matchs se jouent mains nues et en pull over. Cela ne l’a jamais empêché de se jeter dans les pieds des attaquants adverses, ni de faire des sorties aériennes. Celui qui était titulaire en équipe de France lors du Mondial 1958 a ainsi permis à Saint-Étienne, où il a passé 10 saisons, d’avoir la deuxième meilleure défense de championnat en 1957 et de décrocher le premier titre de champion de son histoire. Sympa, il a même disputé un match – du moins une mi-temps puisqu’il s’est blessé – de Coupe des villes de foires avec… l’Olympique lyonnais, alors qu’il était sous contrat avec les Verts. Un peu comme si Etienne Green venait jouer un match de Ligue Europa avec Lyon. En pull over et sans gants.

#663 - André Lerond

André Lerond
Lyon (1951-1952 puis 1954-1959), Stade Français (1959-1963)

Arrivé dans la capitale des Gaules un soir de Noël, André Lerond a fait la joie de l’Olympique lyonnais dans les années 1950. Sa qualité technique, sa vision du jeu et son leadership l’ont logiquement mené jusqu’au brassard de capitaine. Le défenseur normand, qui a porté 31 fois le maillot de l’équipe de France, notamment à la Coupe du monde 1958, « quittera l’OL, en mai 1959, avec le respect profond de toute une ville » , écrit le club sur son site. Il n’a en rien perdu de sa superbe une fois au Stade français. En 1962, Lerond est même élu joueur français de l’année par France Football. Et il serait monté bien plus haut dans notre classement s’il n’avait pas arrêté sa carrière en 1963 à la demande de son beau-père, pour travailler dans l’entreprise familiale Paredes, dont il deviendra le directeur général. Habitué à nettoyer sa surface, il a poursuivi sa tâche dans l’industrie, notamment en lançant le premier distributeur d’essuie-mains en 1974. Lerond, c’est carré.

#662 - Vincent Enyeama

Vincent Enyeama
Lille (2011-2018)

Si Vincent Enyeama se résumait à un état d’esprit, le sourire viendrait assurément en tête de liste. Joyeux en toute circonstance, le gardien de but nigérian n’aura ainsi fait aucune entorse à sa règle, durant les sept années de bons et loyaux services offerts au LOSC. De 2011 à 2018, ce petit gabarit (1,80 mètre) a en effet gardé d’une main de maître les poteaux lillois, fort de ses 143 rencontres disputées avec les Dogues. De quoi garnir un CV déjà chargé, entre 101 capes en équipe nationale, trois Coupes du monde disputées (2002, 2010 et 2014), une victoire en CAN (2013), mais également vingt buts inscrits en carrière (tous sur penalty).

À Lille, prononcer le nom d’Enyeama revient, dès lors et inexorablement, à évoquer la bonhomie d’un grand professionnel, mais, surtout, une série d’invincibilité majuscule. Du 15 septembre au 8 décembre 2013, et une frappe de Landry N’Guemo, le Super Eagle a effectivement conservé ses filets vierges de tout ballon, enchaînant un total de onze rencontres sans encaisser le moindre de but (1062 minutes). De quoi placer l’intéressé au deuxième rang des gardiens intouchables du championnat de France, 114 minutes derrière l’illustre Gaëtan Huard (1176 minutes, du 19 décembre 1992 au 10 avril 1993, avec Bordeaux). Ses réflexes sur la ligne, ses sorties aériennes maîtrisées, sa nonchalance caractéristique et sa gentillesse sincère ont donc fait de Vincent Enyeama l’une des figures attachantes de cette dernière décennie en Ligue 1. Un bonheur achevé d’un coup sec par la placidité de Mario Bielsa, venu mettre un terme à la romance et pousser le vétéran de 36 ans à la retraite : « Je ne connais pas Marcelo Bielsa, évoquait-il pour France 3. Je ne sais pas qui est ce monsieur, vraiment. La première fois que je l’ai vu, j’étais sur une table de soins. Il a marché sans même me dire bonjour ou lever la tête… Ses assistants sont venus prendre de mes nouvelles quand même, me dire quelques mots. Et, le jour suivant, plus personne ne m’a parlé. » Le football est souvent ingrat, mais tant qu’il y a des Enyeama, il y a de l’espoir.

#661 - Étienne Didot

Étienne Didot
Rennes (2002-2008), Toulouse (2008-2016), Guingamp (2016-2019)

Il est difficile de mieux résumer la carrière et la place dans les cœurs français d’Étienne Didot que dans cette introduction d’un papier publié sur notre site en 2012, à une époque où le milieu de terrain était peut-être dans ses plus belles années de footballeur et sept ans avant sa retraite : « Le CV d’Étienne Didot est tout léger. À vrai dire, il est même complètement vierge de la moindre trace d’émotion, de la moindre récompense. Passée la sécheresse de son palmarès, la réalité de son histoire est à comprendre ailleurs. Car la trajectoire d’Étienne Didot raconte bien une histoire. Une histoire qui sent bon le premier tiers du tableau, le match du samedi soir, et ces ambiances dites « familiales » à Rennes et à Toulouse (puis à Guingamp, bien sûr). Un CV qui sent bon des clubs qui ne seront jamais autre chose que des outsiders, qui espèrent parfois, mais réussissent rarement. Étienne Didot est un peu de tout ça. Un joueur qui aurait pu, mais qui n’a pas. Et qui s’en contente très bien. Durant sa carrière, il a souvent fait l’unanimité, il a souvent été indiscutable, mais il n’a jamais rien gagné. Un CV qui lui ressemble donc finalement, car Étienne Didot est une histoire de la Ligue 1 à lui tout seul. »

La réaction d’Étienne Didot : « Fan, spectateur, acteur, et maintenant observateur de notre cher championnat ! Un honneur de faire partie de son histoire. Le Paimpolais. »

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

À lire aussi
Articles en tendances
12
Revivez Belgique-France (1-2)
  • Ligue des nations
  • J4
  • Belgique-France
Revivez Belgique-France (1-2)

Revivez Belgique-France (1-2)

Revivez Belgique-France (1-2)
Logo de l'équipe Belgique
Les notes des Bleus
  • Ligue des nations
  • J4
  • Belgique-France (1-2)
Les notes des Bleus

Les notes des Bleus

Les notes des Bleus

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

African Lyon

France