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  • Les penaltys qui ont marqué l'histoire

Top 100 : Penaltys de légende (de 80 à 71)

Par Maxime Brigand, Kevin Charnay et Florian Lefèvre

« Il est impossible d’imaginer un moment de tension plus grand que le penalty. Deux hommes face à face. C’est un duel comme au XIXe siècle », écrit Julio Llamazares. Vrai. Dans le jeu ou lors d’une séance de tirs au but, raté ou réussi, en tribune ou sur le poteau, du pointard ou du talon, voilà 100 histoires de penaltys. Troisième fournée avec les malheurs de Juan Roman Riquelme.

#80 - Nantes-Sochaux - 2004

  • Nantes-Sochaux, finale de la Coupe de la Ligue, 17 avril 2004
  • Le ridicule ne tue pas. Heureusement pour Mickaël Landreau. Le 17 avril 2004, en finale de la Coupe de la Ligue, les supporters nantais ont de bonnes raisons d’être confiants au moment d’entamer la séance de tirs au but face à Sochaux. Celui qui garde leurs cages s’appelle Mickaël Landreau et a la réputation légitime d’être un immense spécialiste de l’exercice. Au tour précédent, il a qualifié les siens à lui tout seul contre Auxerre, en stoppant un tir au but avant d’inscrire lui-même le but de la victoire. En finale, le même scénario se dessine. En détournant les tentatives de Michaël Isabey et Johann Lonfat et en observant le tir de Maxence Flachez s’envoler dans la tribune haute du Stade de France, il s’autorise le droit d’enfiler encore une fois le costume de héros. Alors il s’avance face à Teddy Richert en bombant le torse. S’il marque, Nantes remporte le titre. Landreau s’élance et envoie une panenka toute molle au milieu du but. Problème : le gardien sochalien a vu clair dans le jeu de son homologue et reste debout, ce qui lui permet de bloquer tranquillement le ballon. Le début des emmerdes. Dans la foulée, le capitaine sochalien Benoît Pedretti prend Landreau à contre-pied, puis Pascal Delhommeau bute sur Richert. Ce soir, Souleymane Diawara et Philippe Raschke feront des night-clubs parisiens leur chose. Et si Mickaël Landreau aura du mal à trouver le sommeil, il pourra toujours ouvrir un dictionnaire et lire en boucle la définition du mot « humilité » .

    #79 - Turquie-Angleterre - 2003

  • Turquie-Angleterre, qualifications pour l’Euro, 11 octobre 2003
  • Un stade turc en fusion peut faire perdre son sang-froid à n’importe quel joueur. Le 11 octobre 2003, l’Angleterre se déplace à Istanbul au stade Şükrü-Saracoğlu pour le dernier match des éliminatoires pour l’Euro 2004. La tension est à son comble : les Three Lions n’ont qu’un point d’avance sur leurs adversaires du soir, et les quelques supporters anglais qui ont fait le déplacement se sont fait refouler à l’aéroport ou à l’entrée du stade. Bref, ce soir-là, les Turcs ont décidé de faire vivre l’enfer aux Anglais pour tenter de décrocher sa qualification. Peu avant la mi-temps d’une rencontre tendue où la Turquie domine stérilement, les Anglais obtiennent un penalty pour une faute sur Steven Gerrard. Bien évidemment, David Beckham s’avance pour le transformer, devant un Rüştü toujours prêt pour la guerre et une tribune en feu. Le Spice Boy glisse et envoie le ballon dans les nuages. Secoué et moqué par les joueurs turcs, il en vient presque aux mains avec Alpay Özalan sur le terrain, puis dans le couloir des vestiaires. Finalement, les Anglais préservent ce trésor de 0-0, se qualifient, et le défenseur turc sera licencié par Aston Villa quelques jours plus tard pour sanctionner son attitude. On ne touche pas à David Beckham.

    #78 - Olympiakos-Panathinaïkos - 2008

  • Olympiakos-Panathinaïkós, championnat de Grèce, 13 janvier 2008
  • En janvier 2008, l’attaquant du Pana Dimítrios Papadópoulos vient à peine de faire son entrée dans le derby d’Athènes, quand il a la charge d’un penalty. Face à lui, le gardien Antónios Nikopolídis, son ancien coéquipier, mais surtout l’homme qui est devenu son meilleur ami et le parrain de son fils. L’attaquant s’élance, marque un temps d’arrêt dans sa course et vise à gauche. Sur sa ligne, le papy a tout compris et plonge sur sa droite. Penalty arrêté ! Quelques jours après ce 1-1, nouveau derby, en Coupe. Cette fois, l’Olympiakos déroule 4-0, Papadópoulos se fait insulter par ses propres supporters. À cause de son échec face à son ami, le buteur est considéré comme un traître. Ses dirigeants l’expédient quelques mois plus tard en prêt à Lecce, avant de le vendre au Dinamo Zagreb. Un penalty n’a jamais autant ressemblé à un billet d’avion.

    #77 - Newell’s-Boca Juniors - 2013

  • Newell’s Old Boys-Boca Juniors, Copa Libertadores, 30 mai 2013
  • Quart de finale de la Copa Libertadores 2013. Ni Newell’s Old Boys ni Boca Juniors ne sont parvenus à faire trembler les filets sur l’ensemble des matchs aller-retour. Place aux tirs au but. Sur sa ligne, le gardien des Leprosos enchaîne les petits sauts et agite ses bras dans tous les sens, c’est sûr, il va plonger. Alors, Juan Román Riquelme tire au milieu. Dommage, Nahuel Guzmán est resté au centre. Les buts s’enchaînent, et Newell’s garde son avantage jusqu’à ce que le quatrième tir de Marcos Cáceres fracasse le poteau. Égalité. C’est alors que les deux tireurs suivants manquent leur tentative. Tout est à refaire. Et le mano a mano va se prolonger de longues minutes, jusqu’à ce que Guzmán se couche sur le tir de Juan Manuel Martínez. Maxi Rodríguez donne finalement la victoire à Newell’s, 11 à 10 après 26 tentatives. Tout ça pour se faire dégager par l’Atlético Mineiro en demi-finales. Aux tirs au but, évidemment.

    #76 - Bulgarie-France - 1976

  • Bulgarie-France, qualifications de la Coupe du monde, 9 octobre 1976
  • 9 octobre 1976. Au micro d’Antenne 2, à Sofia, Thierry Roland, 39 ans, est un supporter en colère. L’arbitre écossais vient d’accorder un penalty aux Bulgares, après un duel entre Maxime Bossis et Hristo Bonev gagné à la régulière par le défenseur tricolore. Thierry Roland : « Ah, c’est pas possible. C’est pas croyable qu’il accorde le penalty là-dessus. Mais c’est invraisemblable, à trois… deux minutes de la fin de la partie. Alors ça, je n’ai pas peur de le dire : Monsieur Foote, vous êtes un salaud… OHHH ! À côté ! À côté ! Eh ben, il y a un bon Dieu, croyez-moi ! » Ouf, la bande à Michel Platini s’en tire avec le point du match nul (2-2). Platoche : « Nous lui avons tout dit sur ce penalty. Heureusement qu’il (M. Foote) ne comprenait pas le français, sinon il nous aurait tous expulsés. » L’année suivante, les Bleus valideront leur qualification pour le Mondial argentin en battant… la Bulgarie. Évidemment, Thierry Roland sera encore à l’antenne après avoir échappé à une sanction de la chaîne grâce aux lettres de soutien des téléspectateurs reçues par centaines à Antenne 2. Et pourtant, depuis sa cabine, la deuxième salve était salée : « Quel scandale cet arbitrage, c’est invraisemblable ! Jamais vu un individu pareil. Il devrait être en prison, pas sur un terrain de football. »

    #75 - Italie-Corée du Sud - 2002

  • Italie-Corée du Sud, huitième de finale de la Coupe du monde, 18 juin 2002
  • Dès le début du match, il y a ce penalty discutable accordé à la Corée du Sud, mais détourné par Gigi Buffon. Ensuite, en prolongation, Francesco Totti reçoit un deuxième carton jaune synonyme d’expulsion après un contact dans la surface. Sans compter ce hors-jeu inexistant signalé alors que Damiano Tommasi avait le but en or au bout du pied. L’élimination de l’Italie au Mondial 2002 résonne pour toujours comme une injustice exécutée par l’arbitre Byron Moreno. « Il nous prenait de haut, très snob, alors qu’il était très gentil avec les Coréens, se souvient Tommasi (1). Il n’a jamais voulu nous expliquer aucune de ses décisions. Et à la fin du match, il a même refusé de nous serrer la main. » Quelques années plus tard, Moreno, le Ripou, passera deux ans derrière les barreaux (de 2010 et 2012) pour avoir tenté de faire passer six kilos de dope sur le sol américain via l’aéroport JFK de New York. Le mot de la fin est pour Tommasi : « En 2002, ce n’est pas dans le slip qu’il avait six kilos d’héroïne, mais plutôt dans le corps. »

    (1) propos tirés du portrait de Byron Moreno « Le Ripou » , à retrouver dans le So Foot #81

    #74 - Manchester United-Arsenal - 2004

  • Manchester United-Arsenal, championnat d’Angleterre, 24 octobre 2004
  • Au moment de se présenter face à Jens Lehmann, le sentiment de revanche est en train de ronger Ruud van Nistelrooy de l’intérieur. Un an plus tôt, le 21 septembre 2003, il avait raté le penalty de la gagne accordé très généreusement à la 91e minute, et avait dû subir insultes et moqueries violentes des joueurs d’Arsenal. Depuis ce match, tellement sous tension qu’il a été surnommé « la bataille d’Old Trafford » , les Gunners ont été sacrés champions d’Angleterre et n’ont toujours pas perdu un match. Les Invincibles n’ont plus goûté à la défaite depuis 49 rencontres. Alors ce 24 octobre 2007, Ruud van Nistelrooy bouillonne lorsqu’il a l’occasion de rompre cette série après une belle simulation de Wayne Rooney. Cette fois-ci, il ne tremble pas, et prend Lehmann à contre-pied. S’ensuit une célébration interminable pour narguer ses adversaires. Manchester l’emporte finalement 2-0, toujours dans une ambiance délétère. Les Invincibles ne sont plus.

    #73 - Juventus-Inter - 1998

  • Juventus-Inter, championnat d’Italie, 26 avril 1998
  • Drôle de derby d’Italie que celui d’avril 1998 dans un pays où la controverse a toujours aimé s’inviter dans les chamailleries. Lorsqu’elle débarque au Stadio delle Alpi le 26 avril 1998, la bande de Luigi Simoni, coach d’une Inter qui n’a alors plus gagné le titre depuis neuf ans, n’est qu’à un point d’une Juventus leader de Serie A. Quel plateau : Lippi aligne d’un côté un onze qui comporte Davids, Inzaghi, Zidane, Deschamps, Del Piero ; Simoni lui répond avec Djorkaeff, Simeone, Zanetti, Ronaldo… Bizarrement, le héros s’appellera ce jour-là Piero Ceccarini, qui arbitrera notamment la Supercoupe d’Europe quelques mois plus tard entre le Barça et Dortmund. Alors que la Juve mène 1-0 grâce à Del Piero, Ceccarini décide de ne pas siffler un penalty pour l’Inter en seconde période – malgré une faute pourtant évidente sur Ronaldo – et d’en siffler un autre dans la foulée pour la Vieille Dame. Penalty tiré par Del Piero sorti sans trembler par Pagliuca. Un sommet électrique qui laissera la Juve filer vers un titre monstrueux.

    #72 - Villarreal-Arsenal - 2006

  • Villarreal-Arsenal, demi-finale de la Ligue des champions, 25 avril 2006
  • Le Sous-Marin jaune n’a jamais été aussi proche de décrocher une finale de C1. On joue la 88e minute entre Arsenal et Villarreal, quand Juan Roman Riquelme peut envoyer les siens en prolongation. Battue 1-0 à Highbury sur un but de Kolo Touré, la bande à Forlán, Sorín et Riquelme pousse sans parvenir à marquer depuis le début du match retour. El Madrigal est en apnée. Le numéro dix s’élance, envoie une frappe écrasée sur sa droite et Jens Lehmann se couche dessus. Les Gunners iront en finale. Quelques semaines plus tard, c’est encore le gardien allemand qui brisera le rêve de Riquelme par un récital face aux Argentins lors de la séance de tirs au but en quart de finale du Mondial. Non, vraiment, l’Europe n’était pas faite pour Riquelme.

    #71 - Argentine-Allemagne - 2006

  • Argentine-Allemagne, quart de finale de la Coupe du monde, 30 juin 2006
  • L’image est forte. Celle d’une légende, Oliver Kahn, mis sur le banc juste avant la Coupe du monde, qui met de côté sa déception personnelle au profit du collectif, en se penchant pour conseiller celui qui l’a évincé, Jens Lehmann. Quelques minutes plus tard, c’est l’entraîneur des gardiens, Andreas Köpke, qui vient voir le gardien d’Arsenal pour lui glisser un papier blanc. Lehmann le lit avec attention, puis le range dans sa chaussette. Dessus, il est indiqué la manière dont les joueurs argentins ont l’habitude de tirer leurs penaltys. Entre chaque tentative argentine lors de la séance de tirs au but qui oppose l’Albiceleste à la Nationalmannschaft en quarts de finale du Mondial 2006, Lehmann jette une dernier coup d’œil à sa feuille de papier qu’il a pourtant apprise par cœur. Résultat : il part à chaque fois du bon côté et stoppe les frappes de Roberto Ayala et Esteban Cambiasso. Le bon élève embarque l’Allemagne dans le dernier carré. Reste une question qui hante tout un pays : fallait-il remplacer Riquelme par Cambiasso quand l’Argentine dominait en seconde période ?

    Par Maxime Brigand, Kevin Charnay et Florian Lefèvre

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