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Top 100 : Célébrations mythiques (de 80 à 71)

Par Victor Launay, Valentin Lutz et Arthur Stroebele

À l'heure où le football se joue dans des stades vides et où il n'est plus possible de célébrer avec les joueurs, voici une sélection de 100 célébrations de but qui ont marqué l'histoire, chacune à leur façon. Au menu : des explosions de joie, actes provocateurs ou gestes politiques. Et d'énormes fails en prime.

#80 - Les folies de Pippo Inzaghi

Les folies de Pippo Inzaghi

Pour l’ensemble de son œuvre

Parce qu’il y en avait une même lorsque Milan en avait déjà mis cinq à son adversaire. Parce qu’elles laissaient penser qu’un but de 30 mètres venait d’être inscrit. Parce qu’elles faisaient complètement abstraction du passeur décisif (et pourtant…). Parce qu’elles suivaient un but de raccroc. Parce qu’elles étaient réalisées pleine balle. Parce que grâce à elles, tu as pu mettre une image sur le verbe « s’époumoner » . Parce qu’elles t’ont rendu fou lorsque ton équipe recevait les Rossoneri. Parce qu’il y en a eu une cinquantaine en Coupe d’Europe. Parce qu’elles étaient insupportables : les célébrations de Pippo Inzaghi méritent leur place dans ce top.

#79 - Le cri d'Edinson Cavani

Le cri d’Edinson Cavani

PSG – Barça (4-0), Ligue des champions, 14 février 2017

Les images de joie de ce match aller mythique ont été emportées dans nos mémoires par la dégringolade cauchemardesque du match retour. Pourtant, ce 4-0 au Parc des Princes a tout d’un match légendaire dans la jeune histoire du Paris Saint-Germain. Et savoir célébrer imprègne davantage la légende. Edinson Cavani l’a bien compris. Après sa réalisation, celle qui devait enterrer tout espoir des Catalans, l’Uruguayen court, comme s’il n’allait plus jamais s’arrêter. Les yeux fermés, comme pour s’assurer qu’il ne rêve pas. Une transe, une vraie, dans laquelle le Matador s’époumone à crier le mot qu’il a certainement le plus fait fait résonner après ses deux cents buts dans la capitale : un gigantesque « VAMOS » avant d’aller retrouver les siens de l’autre côté du terrain, au bord de la pelouse. Puissant.

#78 - Le craquage de Temuri Ketsbaia

Le craquage de Temuri Ketsbaia

Newcastle-Bolton (2-1), Premier League, 17 janvier 1998

Inexplicable, incompréhensible, venu d’ailleurs : on tient peut-être le craquage le plus surnaturel de l’histoire du football. Alors qu’il vient de marquer un joli but pour Newcastle, Temuri Ketsbaia retire son maillot, mais ne semble exprimer aucune joie : au contraire, le Géorgien voit rouge, repousse un coéquipier venu le congratuler, puis se met à essayer de déglinguer un panneau publicitaire au bord du terrain. Le milieu offensif confiera qu’il s’agissait de relâcher la frustration de ne pas avoir été retenu dans le onze de départ. Reste que le fameux panneau a pris cher. Reste aussi que ce bon Ketsbaia a réussi à rentrer dans l’histoire du championnat anglais en dix secondes, grâce à une célébration. Et quand on la regarde, on se dit que c’est tout à fait compréhensible.

#77 - Luca Toni, le fou

Luca Toni, le fou

Pour toute la souplesse de son poignet

Le XVIIe siècle, comme l’a montré Michel Foucault, a beau avoir fait passer le fou d’une société intégratrice à une société qui l’enferme, force est de constater que le foot a toujours su accorder une place à ses Locos. Hugo Gatti, Marcelo Bielsa ou Sebastian Abreu, pour ne citer qu’eux. Luca Toni s’est même plu à les célébrer, main droite entourant l’oreille pour mimer un cerveau trop secoué au point de devenir givré. Une ode aux fous en même temps qu’un porte-bonheur pour le buteur, qui a fait décoller sa carrière sur le tard à Palerme, club où il a commencé à faire la célébration. En mode Erasme, Luca Toni s’est ensuite chargé d’exporter le gimmick du côté de Munich. Éloge de la folie.

#76 - Le maillot escroc de Wissam Ben Yedder

Le maillot escroc de Wissam Ben Yedder

TFC-PSG (2-4), Ligue 1, 23 février 2014

Cette satanée règle du carton jaune à chaque maillot enlevé nous prive chaque week-end de célébrations mythiques. Dans l’ensemble, les joueurs s’en sont accommodés, mais il existe toujours des petits resquilleurs. En cet après-midi de février 2014, WBY a tenté un coup inédit : peut-on l’avertir pour maillot retiré… s’il possède exactement le même maillot en dessous ? Encore fallait-il que l’attaquant toulousain marque face au PSG, c’est vrai. Mais d’une superbe reprise de volée sous la barre, Ben Yedder égalise à la 44e minute de jeu et s’en va au poteau de corner. L’air de rien, il ôte sa tunique, va l’offrir dans les travées et revient avec un nouveau maillot sur le dos. Le coup tactique n’est pas payant, et Nicolas Rainville lui adresse la biscotte sans sourciller. Le Toulousain aura joué toute une mi-temps avec deux maillots sur lui, ce qui, après coup et après avertissement, paraît très bête. Mais il fait son apparition dans ce top, pour l’audace !

#75 - Le torse nu de Diego Forlán

Le torse nu de Diego Forlán

Manchester United-Southampton (2-1), Premier League, 2 novembre 2002

L’Uruguayen est justement l’homme à cause de qui tous les joueurs de la planète football prennent leur biscotte quand ils retirent leur maillot pour célébrer. La faute à ce match de Premier League en 2002, où Forlán a perdu les pédales dans son maillot comme Balotelli dans une chasuble. Après son but, il n’a jamais réussi à remettre sa tunique, l’obligeant à disputer le coup d’envoi de Southampton… torse nu, et maillot à la main. Les images de son repli défensif topless sur l’attaquant des Saints sont légendaires. La FIFA, contrariée par l’épisode, en profitera pour interdire ce retrait de maillot lors d’une célébration de but, sous peine d’être averti.

#74 - La tétine de Fred

La tétine de Fred

OL-PSV Eindhoven (4-0), huitième de finale retour, 8 mars 2006

À vrai dire, on est au moins autant émerveillés de la virgule / grand pont que claque Fred sur le défenseur du PSV que dégoûtés du fait qu’il sorte la tétine de son short pour immédiatement se la fourrer dans la bouche. Une fois passé ce sentiment, on se souviendra aussi, avec affection, de la stupéfaction du duo Gilardi – Larqué qui commentait ce huitième de finale retour de Ligue des champions sur TF1 : « Il ne la sort pas vraiment de sa poche… Ou alors, il a un slip kangourou » , avait lâché Jean-Mimi. Qu’importe. La joie est collective, sincère, et évidemment dédiée à Geovanna, fille de Fred née dans l’après-midi même de la rencontre face aux Néerlandais. Au-delà de la symbolique de la célébration, le but est également entré dans l’histoire européenne de l’Olympique lyonnais puisqu’il s’agit de la centième réalisation des Gones en coupes d’Europe.

#73 - Le doigt sur la tempe de Lisandro López

Le doigt sur la tempe de Lisandro López

Pour l’ensemble de son œuvre

Avec un petit sourire et un regard en coin à la caméra, la célébration de Lisandro López aurait pu donner le Roll Safe, qui tourne toujours massivement sur Twitter ou sur 9gag. Quoi qu’il en soit, l’index sur la tempe de Licha reste une des célébrations les plus stylées de la Ligue 1, simple, mais efficace, génératrice de souvenirs, l’Argentin ayant par la même occasion extrait de son cerveau des souvenirs impérissables placés dans la Pensine des supporters lyonnais. Entre autres, sa causerie de Bernabéu, sa grinta, sa barbichette, ses replis défensifs, son ballon piqué face à Mandanda, ses courses incessantes, ses kilos en trop après la trêve hivernale ou encore son doublé en quarts de Ligue des champions. Rien que ça.

#72 - La célébration canard d'Aylesbury United

La célébration canard d’Aylesbury United

Kingstonians FC – Aylesbury United (1-4), FA Cup, 3 décembre 1994

Une célébration hommage pour les joueurs d’Aylesbury United, lors de la FA Cup 1994. À l’immense J.J. Lionel, qui réussira à faire de La Danse des canards la chanson francophone la plus vendue en France. 2,5 millions d’exemplaires écoulés en 1983 – certifié par le Guiness des records – et 3,5 millions à ce jour. Immense.

#71 - La marche de Zinédine Zidane

La marche de Zinédine Zidane

Espagne-France (1-3), huitièmes de finale de Coupe du monde, 27 juin 2006

« Nous allons envoyer Zidane à la retraite ! » titrait Marca quelques jours avant le huitième de finale entre la France et l’Espagne en 2006. Une arrogance qui a visiblement énervé les Bleus, qui enfilent trois buts aux Espagnols après avoir été menés, et surtout Zidane, qui s’est fait un plaisir de clore lui-même la victoire des Bleus en toute fin de match. Le 10, habituellement adepte de la sobriété en matière de célébration, fête son but en balançant les bras, tout sourire, comme pour montrer aux Espagnols que sa marche ne s’arrêterait pas là. « Ce n’était pas encore mon jubilé. J’ai envie de dire aux Espagnols, parce qu’ils nous ont assez chambrés là-dessus, que ça n’est pas pour cette fois. L’aventure continue » , dira ZZ après la rencontre. Passements de jambes, bras balancés et coup de tête : 2006 ou le Journal d’un corps pour Zidane.

Par Victor Launay, Valentin Lutz et Arthur Stroebele

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