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Top 100 : Cartons rouges de légende (de 20 à 11)

Par Arthur Jeanne, Florian Lefèvre, Maxime Renaudet et Mathieu Rollinger

Parce que Cyril Rool n’a pas le monopole des tacles à la carotide, voilà un nouveau top 100 dans un camaïeu de rouge. Au menu : des coups de sang et des simulateurs, des agressions et des injustices. Salade de chevilles servie à volonté.

#20 - José Jiménez - 2013

San Juan – Bella Vista (2-1), D4 argentine, 11 juin 2013

Dans les méandres du football argentin, les chiens sont considérés comme le treizième homme. Ils leur arrivent de gambader sur la pelouse, d’y faire leurs besoins, de sauver la cagade d’un gardien de but en arrêtant le cuir sur la ligne, ou de tacler un joueur les quatre fers décollés. Mais parfois, leur présence dérange. Comme lors de San Juan-Bella Vista en 2013, match de quatrième division où le meilleur ami de l’homme est sur le point d’être balancé en tribune par José Jiménez. Raté, le benêt manque complètement son lancer de canidé, et envoie l’animal directement dans les barbelés. Un geste qui lui attire les foudres de l’équipe locale, et celles de l’arbitre de la rencontre, qui l’expulse sur le champ. Pire, le club de Bella Vista le licencie dans la foulée, avant que la Ligue ne suspende sa licence. Quatre mois plus tard, La Gaceta de Tucumán retrouve la trace du chien, une certaine Negrita, qui est devenue la mascotte du club de San Juan. José Jiménez, lui, s’est fait larguer par sa femme et est obligé de cueillir des fraises pour survivre. Une vraie vie de merde.

#19 - Francesco Totti - 2002

Corée du Sud – Italie (2-1 b.e.o.), Coupe du monde, 18 juin 2002

Dans la nuit du 20 au 21 septembre 2010, Byron Moreno s’est fait coffrer à l’aéroport JFK de New York City avec 6 kilos et 205 grammes d’héroïne sur lui, répartis en dix petits sachets transparents scotchés sur son corps. Une sacrée ironie pour l’ancien arbitre international qui se faisait surnommer « le Justicier » . En Italie, on n’a pas attendu de voir Moreno derrière les barreaux pour douter de son honnêteté. « En 2002, ce n’est pas dans le slip qu’il avait ses six kilos d’héroïne, mais plutôt dans le corps » , taclera Angelo Di Livio. En cause, l’arbitrage très discutable de l’Équatorien lors du huitième de finale du mondial 2002, Corée du Sud-Italie, mais aussi le malin plaisir que celui-ci aurait pris ce jour-là à enfoncer les joueurs italiens – ce que l’intéressé a toujours nié. Personne n’a oublié ce deuxième carton jaune synonyme d’expulsion adressé à Totti pour simulation, alors que le numéro dix azur est réellement déséquilibré dans la surface. Au lieu d’obtenir un penalty qui aurait pu lui permettre de se qualifier, l’Italie se retrouve à dix, et c’est elle qui encaissera quelques minutes plus tard le but en or du Coréen Ahn Jung-hwan… Un but en or marqué par l’Italie auparavant, mais refusé pour un hors-jeu inexistant de Damiano Tommasi. Cette fois, ce n’est pas M. Moreno qui avait levé son drapeau.

À lire : « le Ripou » – l’histoire de Byron Moreno dans le hors-série SO FOOT – « Faits Divers »

#18 - Pepe - 2009

Real Madrid – Getafe (3-2), Liga, 21 avril 2009

Le 21 avril 2009 est le jour où le monde a découvert que derrière le nom de Képler Laveran Lima Ferreira, aka Pepe, se cachait un dangereux sociopathe. Ce jour-là, le Real Madrid est à la peine face à Getafe, son petit voisin. Pire, à la 89e minute, alors que le score est de 2-2, Casquero part seul au but, porter l’estocade pour les banlieusards. Oui, mais Pepe est à ses trousses. Pauvre Casquero ! Arrêté illicitement par le Portugais dans un premier temps, il est ensuite frappé, piétiné et traité comme un chiffon mouillé dans un déferlement de violence rarement vu sur un terrain. Probablement traumatisé, il tentera et ratera une panenka. Dans la foulée, les Merengues, sans Pepe évidemment expulsé, marqueront le but de la victoire. Comme quoi il n’y a pas de justice. Sanctionné de dix matchs de suspension pour son agression, Pepe plaidera la démence : « Je suis dévasté et très triste. En colère contre moi. Je ne reconnais pas ce que j’ai fait, j’ai perdu le contrôle pendant quelques minutes. J’ai revu l’incident et je ne comprends pas ce que j’ai fait. » Ce qui n’empêchera pas l’homme de récidiver. Quant à la victime, Casquero, dix ans après les faits, il assure n’avoir toujours pas reçu d’excuses.

#17 - Halliche, Belhadj et Chaouchi - 2010

Algérie – Égypte (0-4), CAN, 28 janvier 2010

Pas besoin d’allume-feu pour faire monter la température en ce mois de janvier 2010, les braises de l’automne 2009 sont encore chaudes. En novembre, on a vu le car de l’équipe d’Algérie caillassé au Caire, la victoire 2-0 de l’Égypte contre les Fennecs qui a nécessité un match d’appui pour la qualification au Mondial et enfin une qualification de l’Algérie arrachée à Khartoum. Deux mois et demi plus tard, les deux sélections se retrouvent en demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations, en Angola. Alors ? Les flammes surgissent à la 38e, lorsque M. Codjia accorde un penalty aux Pharaons, couplé au deuxième carton jaune synonyme d’expulsion du défenseur algérien Rafik Halliche. Hosni Abd Rabo convertit le penalty. Parce que le tireur égyptien a marqué un temps d’arrêt, le gardien algérien Faouzi Chaouchi disjoncte et donne un coup de boule (léger, mais quand même) à l’arbitre. Chaouchi s’en tire miraculeusement avec un jaune. Qu’à cela ne tienne, le portier colérique prendra son rouge en deuxième période en voulant donner un coup de pied à un attaquant égyptien. Entre-temps, Nadir Belhadj a lui aussi été expulsé pour un tacle en retard, les deux pieds en avant, contre El-Mohamady. Face à des Fennecs réduits à huit, les Égyptiens s’imposent 4-0. En finale, les Pharaons remporteront contre le Ghana leur troisième sacre continental d’affilée.

#16 - Pedro Monzón - 1990

Allemagne de l’Ouest – Argentine (1-0), Coupe du monde, 8 juillet 1990

Le 8 juillet 1990, dans sa chambre d’hôtel de Rome, Edgardo Codesal Méndez se prépare à arbitrer le plus gros match de sa carrière. Une finale de Coupe du monde entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Argentine, qui se sont déjà disputé le Graal mondial quatre ans auparavant. Mais ce que ne sait pas encore l’Uruguayen, c’est qu’il va devenir le premier arbitre à dégainer un carton rouge à ce stade de la compétition. Un acte historique, mais forcément polémique au vu de l’enjeu de la rencontre et de son déroulement. Car peu après l’heure de jeu, quand il expulse Pedro Monzón, force est de constater que Jürgen Klinsmann en rajoute malgré la dangerosité du tacle. Et dans une finale serrée comme celle de ce mondial italien, cette sortie de scène met plus que jamais les Argentins dos au mur. Pire, vingt minutes plus tard, en sifflant penalty à la suite d’une chute de Rüdi Voller dans la surface, l’homme en noir offre le troisième et dernier sacre mondial à l’Allemagne divisée. Sans oublier d’expulser Gustavo Dezotti dans la foulée, juste histoire d’établir un second record.

#15 - Eden Hazard - 2013

Swansea – Chelsea (0-0), League Cup, 23 janvier 2013

Qu’est-ce qu’un bon ramasseur de balle ? José Mourinho pourrait citer l’exemple de celui qui a fait basculer la rencontre Tottenham-Olympiakos en novembre dernier ou le contre-exemple d’un gamin de Crystal Palace. Pour Eden Hazard, le choix est vite fait. En 2013 à Swansea, le Belge se retrouve face à un jeune de 17 ans qui feint de glisser pour faire gagner du temps aux siens, alors que les Gallois tenaient leur ticket pour une finale de League Cup. Le joueur de Chelsea veut déposséder le ramasseur de balle et lui adresse visiblement un coup de pied dans les côtes. Celui-ci se tord de douleur, et ce geste vaut à Hazard les foudres des Swans et un rouge de M. Foy. L’ex-Lillois s’en sortira avec trois matchs de suspension, mais des explications finiront par sortir. Parce que s’il n’a pas porté plainte, Charlie Morgan n’est pas n’importe qui. Fils d’un dirigeant du club, il est décrit comme un enfant pourri-gâté, et avait annoncé ses intentions à ses 100 000 abonnés sur Twitter avant la partie. D’ailleurs, le joueur de Chelsea recevra le soutien d’un certain Joey Barton, qui a estimé que le seul tort de Hazard était « de ne pas le frapper assez fort » .

#14 - Hristo Stoichkov - 1990

FC Barcelone – Real Madrid (0-1), Supercoupe d’Espagne, 5 décembre 1990

Il n’y a pas de bon Clásico sans embrouilles. La finale aller de la Supercoupe d’Espagne 1990 ne déroge pas à la règle. Dans une partie assez terne dominée par le Real Madrid, Hristo Stoichkov décide de prendre ses responsabilités, pour ce qui est son premier classique. Fauché par Chendo, le truculent Bulgare s’écroule sans que l’arbitre, Urizar Azpitarte, ne bronche. À quelques mètres de l’action, sur son banc, Johan Cruyff, excédé par le scénario du match, s’excite et crie à l’injustice, poussant Azpitarte à l’expulser. Trop, c’est trop pour Stoichkov, qui profite de la pagaille pour écraser le pied de l’arbitre, l’air de rien. Urizar Azpitarte en fait des caisses, comme s’il avait sauté sur une mine, et expulse le joueur qui sera suspendu pour 6 mois. Le Ballon d’or 1994 attendra 28 ans pour présenter ses excuses à l’homme en noir en l’invitant chez lui à Sofia, à l’occasion de la sortie de son autobiographie. Un brin mégalo ? Du Stoichkov tout craché.

#13 - Éric Cantona - 1995

Crystal Palace – Manchester United (1-1), Premier League, 25 janvier 1995

De « l’Affaire Cantona » , on se souvient beaucoup plus de l’après-coup que de l’avant. Oui, ce coup de pied latéral sauté (un Teng Kong Ce Chuai dans le jargon du kung-fu) asséné à Matthew Simon, supporter de Crystal Palace, a fait couler beaucoup d’encre. Mais bien avant « les mouettes » , bien avant les 120 heures de TIG, bien avant la suspension de 9 mois, bien avant le procès médiatique, ce serait oublier que ce geste fou du King est la conséquence d’une autre sanction. Un carton rouge, brandi sous l’auguste nez du Français, par M. Alan Wilkie, pour un vulgaire croche-patte sur Richard Shaw, alors que le défenseur des Eagles avait passé sa mi-temps à piquer l’orgueil de Canto. Et c’est seulement sur le chemin des vestiaires, sous les huées de Selhurst Park, puis les injures de cet homme à cravate, que la bombe s’est dégoupillée. The rest is history.

#12 - Massimiliano Ferrigno - 2010

À 10sec

Côme – Modène (1-0), Serie C1, 19 novembre 2010

Alors que les joueurs de Modène commencent à regagner tour à tour le bus qui va les ramener en Émilie-Romagne après leur défaite à Côme, Francesco Bertolotti croise une dernière fois la route de son ancien coéquipier Massimiliano Ferrigno. Mais une petite heure plus tôt, sur la pelouse du stade Giuseppe-Sinigaglia, le capitaine de Côme a déclenché une baston après avoir mis un coup de gabarit mal venu à Bertolotti, ce qui lui a valu une expulsion somme toute méritée. Alors quand les deux joueurs se retrouvent nez à nez dans les couloirs du stade, le futur suspendu n’hésite pas une seconde à envoyer un uppercut dans la tronche de son adversaire. Problème, Bertolotti tombe au sol et ne se réveillera qu’une semaine plus tard, après avoir survécu à deux hématomes au cerveau et une crise cardiaque. Une sale histoire qui met immédiatement fin à la carrière du joueur de Modène, alors que Ferrigno retrouvera le chemin des terrains après trois ans de suspension et quelques milliers d’euros de compensation. Comme quoi, il ne faut jamais rincer la coupe de l’amitié avec du vinaigre.

#11 - Benjamin Massing - 1990

Argentine – Cameroun (0-1), Coupe du monde, 8 juin 1990

L’anecdote, racontée par Pedro Troglio à So Foot, se déroule la veille du match d’ouverture du mondial 1990 : « On jouait à Mario Bros sur la Nintendo et on n’arrivait pas à libérer cette foutue princesse. En plein milieu de la nuit, Bilardo (le sélectionneur, N.D.L.R.) a débarqué à l’improviste sans rien dire. J’ai jeté ma manette sur Caniggia qui n’a même pas réagi. Il était absorbé par le jeu et ne s’était pas rendu compte que Bilardo était dans la chambre. » Pour l’entrée en lice du tenant du titre face au Cameroun, la star argentine Caniggia est donc reléguée sur le banc. Avant d’entrer en jeu en seconde période. Et de se faire tacler dans tous les sens. Toujours debout à la 88e minute, Caniggia déclenche une contre-attaque. Face à lui, les Camerounais sont prêts à tout pour garder leur avantage après l’ouverture du score signée Omam-Biyik. Un crochet, un deuxième crochet… Le blondinet argentin court toujours. Jusqu’à ce qu’un lion nommé Benjamin Massing lui trucide le genou. L’animal en perd sa chaussure. On appelle ça un boss de fin.

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