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  • Les penaltys qui ont marqué l'histoire

Top 10 : penaltys oubliés

Par Kevin Charnay et Florian Lefèvre
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Top 10 : penaltys oubliés

De la rage de Drogba au câlin de Schumacher contre Battiston, en passant par la prose de Hristo Stoitchkov, voici dix penaltys non sifflés qui ont marqué l'histoire. Dix cicatrices toujours ouvertes. RIP Nilmar.

RFA-France (3-3 a.p., 5-4 t.a.b.), demi-finale de la Coupe du monde, 8 juillet 1982 Cela fait plus de trente-cinq ans qu’Harald Schumacher est sorti à toute vitesse de sa cage pour percuter Patrick Battiston. Et la blessure n’est toujours pas refermée. Cette défaite contre l’Allemagne le 8 juillet 1982 à Séville est ressentie comme une immense injustice pour les joueurs français, et pour bon nombre de supporters. Il faut dire que le scénario de ce match est un peu fou. Mais ce qui fait enrager le plus, encore aujourd’hui, la bande à Michel Hidalgo, c’est bel et bien ce qu’il s’est passé à l’heure de jeu. Lancé en profondeur par Michel Platini, Battiston, qui vient d’entrer en jeu, se présente seul face au gardien allemand, sorti à sa rencontre. Sa petite frappe lobée passe de peu à côté, mais Schumacher ne manque pas sa cible, lui. Il cogne Battiston de plein fouet, sans s’occuper du ballon, et lui casse trois dents. Le Français gît sur le sol, quitte la pelouse sur civière, pendant que l’arbitre siffle un six mètres pour l’Allemagne. Insensé.

Chelsea-FC Barcelone (1-1), demi-finale retour de la C1, 6 mai 2009 En décembre 2009, un article cocasse du quotidien AS se propage sur la toile : l’arbitre Tom Øvrebø se retire dans un couvent luthérien de Trondheim. En réalité, c’est une farce montée lors du Jour des Saints, le poisson d’avril espagnol. Quelques mois plus tôt, l’expérimenté Norvégien, psychologue de formation, officiait au sifflet de la demi-finale retour de Ligue des champions entre Chelsea, finaliste de la précédente édition, et le Barça angélique de Pep Guardiola. 26e minute : Drogba tombe dans la surface après un contact avec Abidal. Pas de penalty. 56e : Touré tacle Drogba dans la surface. Pas de penalty. 82e : Piqué repousse de la main un tir d’Anelka dans la surface. Pas de penalty. 95e : Eto’o, lui aussi, se sert du bras pour parer un tir de Ballack. Pas de penalty, et cette fois, cela se passe sous les yeux de M. Øvrebø. Deux minutes auparavant, Iniesta a libéré le Barça par son égalisation salvatrice au bout d’une double confrontation de légende. Le Barça est qualifié. Chelsea crie à l’injustice, à commencer par Drogba, les yeux noirs face à la caméra : « IT’S A FUCKING DISGRACE ! »

Bulgarie-Italie (1-2), demi-finale de la Coupe du monde, 13 juillet 1994 « Tu peux voler un joueur, ne pas lui siffler un penalty. Mais voler mon pays ? Mon pays de cinq millions d’habitants ? Espèce de pédé merde. » Parmi tous les hommes que Hristo Stoitchkov ne peut pas encadrer – et ils sont nombreux –, Joël Quiniou occupe une place de choix. Le Ballon d’or 94 en veut à mort à l’arbitre français de ne pas avoir sanctionné une main d’Alessandro Costacurta dans la surface, à la 70e minute de la demi-finale du Mondial US. Un penalty qui aurait pu permettre aux Bulgares d’égaliser à 2-2 contre l’Italie. Car Hristo le sait, la Bulgarie ne retrouvera pas de sitôt pareille opportunité de rallier une finale de Coupe du monde.

Ajax-Feyenoord (1-2), championnat des Pays-Bas, 13 octobre 1957 Dans les années 1950, une nouvelle règle apparaît aux Pays-Bas : en cas de litige avec une décision de l’arbitre, une équipe a le droit de déposer une réclamation jugée a posteriori de la rencontre par un « comité de protestation » . C’est le cas lors du Klassieker du championnat batave de 1957 à Amsterdam. Feyenoord a gagné 2-1, mais l’Ajax dépose un recours après une main de Kees Rijvers non sanctionné par l’arbitre. Alors, dix minutes après le coup de sifflet final, le buteur de l’Ajax, Ger van Mourik, retourne sur le terrain pour tirer et marquer un penalty face à Van Pelt, 2-2. Mais le comité de protestation doit encore statuer sur la décision arbitrale. Et il décide de maintenir le score initial de 2-1 en faveur du Feyenoord. Du grand n’importe quoi qui a fini par s’arrêter en 1959.

Allemagne-États-Unis (1-0), quarts de finale de la Coupe du monde, 21 juin 2002 On parle à tort et à travers de la main de Luis Suárez contre le Ghana en quarts de finale de la Coupe du monde 2010. Et pourtant, il y a plus fort que lui. Un mec qui a fait la même chose, mais sans se faire choper par l’arbitre. Huit ans plus tôt, déjà en quarts de finale de la Coupe du monde, l’Allemagne affronte les États-Unis. Bousculés par une sélection américaine emmenée par un grand Landon Donovan, les Allemands mènent 1-0 presque contre le cours du jeu. À la 50e minute, Gregg Berhalter s’élève plus haut que tout le monde pour reprendre le ballon de la tête sur un corner. Oliver Kahn freine la course du ballon comme il le peut, mais ça ne suffit pas. Il va y avoir but. Sauf que Torsten Frings, solidement collé à son poteau, stoppe le ballon de la main sur sa ligne. Presque dix ans plus tard, l’Allemand finira sa carrière en MLS, comme si de rien n’était.
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Juventus-Inter (1-0), championnat d’Italie, 26 avril 1998 Derby d’Italie au Stadio delle Alpi. Un sommet au sommet. La Juve de Marcello Lippi compte un point d’avance sur l’Inter de Luigi Simoni à quatre journées de la fin. En seconde période, Ronaldo s’écroule dans la surface, fauché par Mark Iuliano, qui ne se préoccupe absolument pas du ballon. La faute semble évidente, l’arbitre Piero Ceccarini ne bronche pas. L’action se poursuit par un contre jusque dans la surface interiste : penalty pour la Juve ! Tous les joueurs de l’Inter se ruent alors comme un seul homme vers l’homme en noir. Sur les talons, l’arbitre recule jusque dans le rond central, mais sa décision est prise. Alessandro Del Piero bute sur Pagliuca, mais il avait déjà marqué en première période. Victoire 1-0 de la Juve, l’Inter ne s’en remettra pas.
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Ouzbékistan-Bahreïn (1-1), play-offs des éliminatoires de la Coupe du monde, 3 septembre et 8 octobre 2005 Le 3 septembre 2005, l’Ouzbékistan trace sa route sur la voie qui doit le conduire vers sa première phase finale de Coupe du monde. Avant un duel face au quatrième du dernier tour de qualification de la CONCACAF, il faut passer l’obstacle Bahreïn. 1-0, les choses commencent bien. Rapidement, Server Djeparov a la balle de break sur penalty. Il marque, mais des joueurs ouzbèkes ont pénétré trop tôt dans la surface. But annulé. Penalty à retirer ? Non ! L’arbitre accorde un coup franc à la défense. « Si le penalty avait été validé, vu notre domination, je pense que nous aurions gagné 3-0 ou 4-0 » , rage le sélectionneur Bob Houghton. Le match s’est terminé sur le score de 1-0, et l’Ouzbékistan porte réclamation auprès de la FIFA en demandant une victoire sur tapis vert, 3-0. Effectivement, cette règle n’existe pas, mais la FIFA décide de rejouer le match un mois plus tard ! Et cette fois, les deux équipes se neutralisent 1-1. 0-0 au retour, l’Ouzbékistan se fait sortir à cause de la règle du but à l’extérieur. Finalement, Bahreïn sera vaincu par Trinité-et-Tobago lors de l’ultime barrage qualificatif pour le Mondial 2006. Une histoire de fous.

PSV Eindhoven-OL (1-1, 2-2 sur l’ensemble des deux matchs, 4-2 t.a.b.), quarts de finale retour de la C1, 13 avril 2005 « Il y avait penalty sur Nilmar. » Combien de fois les supporters lyonnais ont-ils répété cette phrase lors de ces treize dernières années ? Le 13 avril 2005, l’OL se déplace à Eindhoven pour affronter le PSV en quarts de finale retour de la Ligue des champions. Au tour précédent, le grand OL de Coupet, Cris, Essien, Diarra, Juninho, Malouda, Govou et Wiltord a écrasé le Werder Brême 10-2 sur l’ensemble des deux matchs. Contre le PSV, c’est plus compliqué. Déjà tenus en échec 1-1 à Lyon, les hommes de Jean-Michel Aulas concèdent le même score aux Pays-Bas et on doit passer par la prolongation. À la 100e minute, Nilmar, entré en jeu, profite d’un ballon dévié par Govou pour prendre de vitesse les défenseurs adverses et s’en va disputer le cuir à Heurelho Gomes dans un duel à la limite de la surface de réparation. Le gardien brésilien fauche son compatriote. Thierry Gilardi et Jean-Michel Larqué hurlent au penalty. Pas Monsieur Nielsen. L’OL se fera sortir aux tirs au but.

Allemagne-Belgique (3-2), huitièmes de finale de la Coupe du monde, 2 juillet 1994 « Avec un autre arbitre, je suis sûr qu’on sortait les Allemands ! » Plus de vingt ans après, le Belge Philippe Albert n’a pas digéré ce huitième de finale du Mondial US. « La règle de la carte rouge pour un tacle par derrière venait d’entrer en vigueur. Et cet arbitre n’a pas bronché quand Josip Weber a été fauché de la sorte à quatre mètres du but, regrette-t-il dans une interview à La Libre. Il y avait un penalty flagrant avec exclusion à la clef. Je suis certain qu’à 11 contre 10, on sortait l’Allemagne. » Au lieu de ça, les Diables rouges s’inclinent 3-2. Ce jour-là, l’arbitre, Kürt Röthlisberger, était suisse-allemand. Le même homme qui sera suspendu à vie par l’UEFA en 1997 pour incitation à une tentative de corruption de l’arbitre d’un Grasshopper-Auxerre.

FC Barcelone-PSG (6-1), huitièmes de finale retour de la C1, 8 mars 2017 Javier Mascherano : « C’est clair que j’ai fait faute sur Di María. »

Bonus drapeau levé : Italie-Brésil, Coupe du monde, 5 juillet 1982 À match de légende, duel de légende. Italie-Brésil 1982, Claudio Gentile vs Zico, la virilité contre la beauté. En pleine surface, l’Italien déchire la liquette du meneur de jeu brésilien. Penalty et carton rouge ? Non, il y a hors jeu. Les Azzurri l’emportent finalement 3-2 et se lancent vers le sacre planétaire. C’en est fini pour l’une des plus belles Seleção de l’histoire.
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N’ont pas été retenus : Lacazette avec Lyon, Lacazette avec Lyon et Lacazette avec Lyon.

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