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Top 10 : ils n’auraient pas dû sortir…
En cette période de confinement, les déplacements non autorisés sont désormais sanctionnés d’une amende de 200€ pour les récidivistes (contre 135€ auparavant). Pour ceux qui ne sont pas encore dissuadés, nombre d’exemples montrent pourtant qu’il est parfois préférable de s’abstenir d’une petite sortie...
La sortie « sans attestation » de Luka Jović
Habitué à être confiné au banc de touche du Real, Luka Jović n’a pas supporté celui à domicile imposé par la crise du coronavirus. L’attaquant serbe d’origine bosnienne a jugé opportun de rentrer dans son pays natal pour fêter l’anniversaire de sa petite amie. Le tout sans l’accord de son club – tenu à une quarantaine stricte après qu’un cas a été découvert dans la section basket des Merengues – ni des autorités locales. Une enquête a été ouverte contre Jović. Et même s’il affirme avoir été testé négativement au Covid-19, l’ancien de Francfort risque… de la détention pour avoir enfreint ces règles. Le père de l’intéressé a réagi, dans des propos relayés par L’Équipe : « Luka n’a rien fêté dehors. Il était avec sa copine à la maison.(…)Maintenant, on dirait que c’est un grand criminel. S’il doit aller en prison, qu’il y aille… Je suis totalement d’accord avec le président et le Premier ministre, mais seulement s’il est coupable. » Avec un père pareil, pas besoin d’ennemis.
La sortie nocturne des cinq Bleuets
Alors qu’ils sont au Havre avec les Bleuets pour préparer un match qualificatif couperet pour le championnat d’Europe Espoirs, Yann M’Vila, Chris Mavinga, Antoine Griezmann, Wissam Ben Yedder et M’Baye Niang ont la bonne idée de relâcher la pression en s’organisant une petite sortie en boîte de nuit. Sans préavis, les cinq lascars quittent la Normandie en taxi. Direction la capitale et le Crystal Lounge, où ils passent la soirée, avant de revenir au petit matin au camp de base… coincés par le staff, informé de leur virée à la suite de la publication de photos sur Facebook. Si le staff se contentera tout d’abord d’un sermon, la défaite 5-3 face à la Norvège quelques jours plus tard passera moins bien auprès de la FFF, qui sanctionnera les cinq joueurs, tous suspendus des équipes de France (un peu plus d’un an pour Griezmann, Niang, Mavinga et Ben Yedder, deux ans pour M’Vila). Le fameux piège du Crystal.
La promenade du chien de Julien Escudé
Auteur d’un championnat d’Europe Espoirs 2002 très convaincant – au cours duquel les Bleuets se hissent jusqu’en finale –, le défenseur du Stade rennais Julien Escudé tape notamment dans l’œil d’Alex Ferguson, désireux de renforcer sa défense centrale. Les Red Devils font plusieurs offres pour le joueur, toutes refusées par le club breton. Décidé à rejoindre Manchester et conscient que son club cherche à faire monter les enchères, Escudé entame alors un bras de fer avec ses dirigeants, en espérant que ces derniers infléchissent leur position. Les négociations s’enlisent finalement quelques jours plus tard, la faute à une anodine promenade d’Escudé dans la rue avec son chien. « J’ai trébuché sur mon chien. Mon genou gauche est touché, et j’ai un petit problème au ligament interne. C’est vraiment rageant. Je n’avais vraiment pas besoin de ça. À partir de là, le dossier s’est éteint de lui-même… » , racontera plus tard le défenseur qui partira finalement à l’Ajax l’été suivant. Trois semaines d’arrêt et un transfert avorté. Chienne de vie.
La sortie hollywoodienne de Canto
Tout cela est bien connu, Éric Cantona a le sang chaud. Du coup, quand Henri Michel prend la décision de ne pas le sélectionner pour un match contre la Tchécoslovaquie en septembre 1988, le futur King dégoupille et réalise une sortie kung-fu devant la presse. « Je lisais un truc de Mickey Rourke, parce que c’est un gars que j’adore, balance Canto. Il disait que le mec qui s’occupe des oscars est un sac à merde. Je pense qu’Henri Michel n’en est pas loin. » Évidemment, la punchlineciselée passe mal auprès de la Fédération et du principal intéressé. Le fada de Marseille est finalement sanctionné d’un an de suspension… Toujours moins long que la traversée du désert de Mickey Rourke.
La sortie shopping de Yann Karamoh
Non retenu dans le groupe des Girondins pour affronter Marseille en février 2019 – en raison d’un manque d’implication lors de la demi-finale de Coupe de la Ligue perdue face à Strasbourg et d’une altercation avec le staff quelques jours plus tôt –, Yann Karamoh profite néanmoins de son après-midi pour faire quelques courses sur les Champs-Élysées. Le joueur publie même des photos de son escapade dans la capitale sur Instagram, et provoque fatalement l’ire des supporters bordelais et des dirigeants du club au scapulaire, qui sanctionneront par la suite l’actuel joueur de Parme, dont le comportement a été jugé « inapproprié et inacceptable » . Le verdict : neuf jours de mise à pied.
@Y_Karamoh7 pendant ce temps … belle sanction !! Le mec est en vacances à #Paris pendant que son équipe joue !! #inadmissible #honteux #Karamoh #FCGB #bordeaux @girondins #clubmed #aucunrespect Cc @FlorianBrunet78 @NandoChachalana @diabate33 pic.twitter.com/a6TuhzVHoi
— Mickaël Pereira (@mickap33) February 5, 2019
La sortie Periscope de Serge Aurier
Parvenir à claquer l’une des pires sorties de l’année tout en étant affalé dans son fauteuil : à n’en pas douter, Aurier est un expert du confinement de crise. Contexte : dans la nuit qui mène de la sainte Béatrice à la saint Valentin en 2016, l’Ivoirien a eu une illumination. Ce soir-là, le Parisien ne s’est pas contenté de fumer le narguilé, il y a ajouté – entre autres – Laurent Blanc, qualifié de « fiotte » , et un Salvatore Sirigu complètement « guez » . Il a fait le malin, est tombé dans le ravin et a fini par s’excuser publiquement un peu honteusement. Un petit tour par la case CFA2 en guise de sanction et un retour en fanfare sur la pelouse de l’Etihad Stadium : résultat, une piteuse élimination et une image salement écornée. On a connu mieux comme fête de l’amour. Mais ça, c’était avant la rédemption à Tottenham.
La sortie moscovite d’Aleksandr Kokorin et Pavel Mamaev
« Coups, blessures et hooliganisme » : voilà les chefs d’inculpation pour lesquels Kokorin et Mamaev ont été condamnés à 18 et 17 mois d’internement en Russie. De quoi se dire que, oui, définitivement, cette sortie n’était pas leur meilleure idée. En octobre 2018, les deux Russes ont jugé bon de clôturer leur virée nocturne en s’attaquant notamment à deux hauts fonctionnaires du ministère du Commerce, attablés dans un café. Les deux joueurs à l’époque du Zénith (Kokorin) et de Krasnodar (Mamaev) ont été libérés un an plus tard pour bonne conduite. L’un des motifs ? Avoir participé à l’atelier couture de la prison. Un épilogue pas vraiment cousu de fil blanc.
La sortie dominicale de M’Baye Niang
M’Baye Niang aime la vitesse. Sur le terrain bien sûr, mais aussi dans sa carrière, en empruntant l’autoroute de la précipitation dès ses 18 ans, lorsqu’il signe à l’AC Milan. Mais non content de griller tous les feux, le garçon aime aussi les bolides. Aussi, lorsqu’il revient à la case départ en France, à Montpellier, le prodige veut redémarrer, et vite, mais c’est en voiture qu’il passe trop rapidement les vitesses : le dimanche 2 février 2014, au volant d’une Ferrari rouge qu’on lui a prêtée, l’international Espoirs français, pourtant sans permis depuis 2013, appuie un peu trop sur l’accélérateur, percute quatre voitures, avant d’encastrer sa carriole dans un arbre. Quelques semaines plus tard, le jeune attaquant écope d’une amende de 700 euros et est condamné à 18 mois de prison avec sursis. En prime, un retour express en Italie, six mois plus tard, et cette fois, probablement pas au pas de course.
La sortie tauromachie d’Illarramendi
Quelques mois après son arrivée au Real Madrid, Asier Illarramendi décide enfin de réaliser une sortie de haut vol. Malheureusement, ce n’est pas sur le terrain que le joueur basque s’illustre, mais dans les rues de sa ville natale, Azpeita. En mars 2014, l’ancien joueur de la Real Sociedad est surpris sur une vidéo en train de « toréer » lors d’une fête locale, ou plutôt, de contourner à bonne distance l’animal, qui n’est certes pas une vachette. Le tout est exécuté dans un accoutrement lunaire puisque Illarramendi est déguisé en Batman. Le joueur s’excuse dans la foulée, mais le règlement du club, qui proscrit toute activité dangereuse, n’a en revanche pas prévu la tauromachie. Les rumeurs évoquent malgré ce vide juridique une légère amende, mais le karma frappe un an plus tard, lorsque le joueur est renvoyé à la Real Sociedad. De quoi retrouver l’odeur des taureaux.
Illarramendi (38 millones) disfrazado de Batman y corriendo delante de un toro. Lavado de imagen de Illarra en 3,2,1 pic.twitter.com/f9677egPag
— ????? ??́????? (@David74Sánchez) March 7, 2014
La sortie érotique de Diego Simeone
Sur la liste des grands malades, Diego Simeone figure en bonne position. Alors quand, le 20 février 2019, José María Giménez ouvre le score à la 78e pour l’Atlético face à la Juve, le Cholo craque complètement et fait une sortie remarquée en mondovision. Il saisit en tout cas ses cojones et fait mine de profiter du moment : quelques instants plus tard, Godín prolonge son extase et scelle la victoire des siens (2-0). Problème, si le technicien argentin s’excuse juste après la rencontre, l’UEFA ne goûte guère son geste et lui inflige une amende de 20 000 euros. Mais le pire est à venir : un mois plus tard, celui qu’il ne faut surtout pas titiller décide de se venger. Cristiano Ronaldo renverse à lui tout seul les Colchoneros et décide d’humilier Simeone jusqu’au bout : après son troisième but, il imite devant son inventeur la célébration tant décriée. De quoi calmer la libido du Cholo.
Bonus : la non-sortie des Bleus de Knysna
Ils avaient dix ans d’avance sur le monde. Confinés par choix et solidarité, les Bleus créaient même le concept de l’attestation et des motifs de confinement. Le tout strictement contrôlé par la horde de journalistes, située à moins d’un kilomètre du bus, évidemment. Knysna restera comme un désastre sportif, mais au regard de la situation actuelle, c’est surtout une marque de responsabilité sanitaire sans précèdent. Cette pauvre équipe de France est attaquée de toutes parts : même Roselyne Bachelot, alors ministre des Sports, n’hésitera pas à qualifier les joueurs de Raymond Domenech de « caïds immatures » . Alors que ces gars-là ne demandaient rien d’autre que des FFP2.
Par Arthur Stroebele, Valentin Lutz et Victor Launay