- Top 10
Top 10 : Buts refusés
Ils auraient pu être des héros et changer le cours de l'histoire, mais les arbitres en ont décidé autrement. Mettre un but c'est bien, mais quand il est refusé, ça l'est moins. Top 10 des buts refusés.
Marc Wilmots, Belgique/Brésil – 2002
Mondial 2002, les Belges galèrent à se frayer un chemin vers les phases finales. En huitièmes, c’est le Brésil, pas encore cinq étoiles, mais presque. En début de match face à la Seleção, Wilmots s’élève, s’appuie légèrement sur Roque Junior et place un coup de caboche puissant qui fait goal. Peter Prendergast, l’arbitre de la rencontre, refuse le but pour une faute sur le défenseur brésilien. Une sanction sévère qui permet à Ronaldo et ses potes de ne pas être menés au score, mais surtout, de battre finalement la Belgique et filer vers la victoire. Prendergast, lui, continue de maintenir sa version des faits, encore des années après, dans la Gazet van Antwerpen : « Il y avait une poussée de Wilmots sur Roque Junior. Peut-être une légère poussée, mais une poussée quand même. Si le cas se représentait à nouveau, je sifflerais faute. » Non, rien de rien, non, je ne regrette rien.
Lilian Laslandes, AJ Auxerre/Dortmund – 1997
Lors de cette saison 1996-1997, après un doublé coupe-championnat, l’AJ Auxerre se prend à rêver d’Europe. Avec Taribo West, Sabri Lamouchi et Lilian Laslandes, l’AJA va évincer l’Ajax et les Glasgow Rangers, pour se retrouver face à Dortmund en quarts de finale. Le premier match se joue en terre allemande et débute mal pour les Français qui se retrouvent menés. Quelques minutes plus tard, Lilian Laslandes claque une bicyclette et envoie le ballon dans les filets adverses. Si M. José Garcia-Aranda valide dans un premier temps le but, il va, dans un second temps, se raviser et siffle faute de l’attaquant pour jeu dangereux. Une erreur qui coûtera le match et la qualification en demi-finale de Champions aux Auxerrois. Les explications de Jean-Mimi sont fabuleuses, mais José Garcia continuer de jouer les trouble-fête. Cette fois, sans Antoine de Caunes.
Achile Emana, Toulouse/Paris – 2007
Il fut un temps où Toulouse exposait du beau jeu et jouait même avec un type qui a six doigts. Oui, oui, c’était durant la saison 2006-2007. Une époque pas si lointaine où Fodé Mansaré, Johan Elmander et Achile Emana enflammaient le Stadium. C’était contre le PSG, celui qui évoluait encore en Ligue 1. Pire, celui qui jouait sa peau en fin d’exercice. Contre le club de la capitale, le TFC déroule et, après un premier but maradonesque de Mansaré, Emana y va de son coup d’éclat. Un coup du foulard dans un angle fou qui laisse Landreau et Traoré par terre. Le geste est magnifique, mais le but est refusé. Le ballon est visiblement sorti de l’aire de jeu. Mais non. La balle n’est jamais sortie du terrain. Derrière, Emana et le Tefece prennent un gros coup au moral et coulent complètement en encaissant des buts de Luyindula, Cissé et Rothen. Définitivement une autre époque.
Pablo Osvaldo, AS Roma/Lecce – 2011
Pablo Osvaldo a fait une bonne partie de sa carrière en Italie. Avec sa coupe à la Jack Sparrow, il a longtemps traîné ses cheveux longs et son look de rockeur dans tous les recoins de la Botte. Mais son passage à l’AS Roma sera le plus remarqué de tous. Appelé « Simba » pour sa ressemblance avec le Re Leone Gabriel Batistuta, l’Argentin brillera par ses embrouilles avec Luis Enrique, sa baston avec Erik Lamela et ce but fou contre Lecce, lors de sa première saison romaine. Osvaldo place une bicyclette magnifique qui nettoie la lucarne d’un Jùlio Sérgio tétanisé. Tout fier de son geste, Pablo s’apprête à faire feu, mitraillette en main, comme Batigoal en son temps. Sauf que l’arbitre refuse ce qui ressemble au but de l’année en Italie, pour un hors-jeu imaginaire. Comment dit-on « tir à blanc » en italien ?
Peter Schmeichel, Man United/Volgograd – 1995
Saison 1995-96, après un 0-0 en Russie, Manchester United concède le 2-2 à Old Trafford. Il ne reste que quelques secondes à jouer et à l’époque, le dernier rempart des Red Devils s’appelle Peter Schmeichel. Sur un dernier corner, le Danois décide de monter pour sauver les siens d’une élimination. Après une tête d’un coéquipier, Schmeichel reçoit le ballon au point de penalty et se jette comme il peut. La rage et l’envie de faire basculer la rencontre au dernier moment lui font faire ce geste fou, à mi-chemin entre le retourné et le ciseau. Old trafford exulte, mais Schmeichel va se replacer, il est hors jeu et il le sait. Manchester United est éliminé par Volgograd, qui se fera taper par Bordeaux au tour suivant.
Olivier Giroud, Montpellier/PSG – 2011
Avant le début du règne du PSG qatari, Montpellier avait terminé champion et Olivier Giroud co-meilleur buteur de Ligue 1. Avant de filer à Arsenal, le Français aurait pu finir seul sur le trône avec 22 réalisations, si son but face au PSG n’avait pas été refusé. Le MHSC avait pris une rouste à la Mosson (0-3),, et Olivier Giroud aurait pu réduire l’écart en fin de match, si son but magnifique n’avait pas été refusé injustement. L’attaquant reçoit un super ballon dans la surface. Dos au but, il contrôle, gagne son duel physique avec Diego Lugano et claque un super retourné barre rentrante. Malheureusement, l’arbitre de touche signale une position de hors-jeu, et Giroud fusille Sirigu pour rien, même pas pour l’honneur.
Frank Lampard, Allemagne/Angleterre – 2010
Huitième de finale de Coupe du monde, l’Angleterre est menée par l’Allemagne. Avant de rentrer aux vestiaires, les Three Lions pensent avoir égalisé et ils font bien. À l’entrée de la surface, Lampard envoie une belle frappe qui fait barre rentrante et ressort. Neuer, encore jeune padawan, se relève et dégage long, comme s’il ne s’était rien passé. Mais la balle a bien franchi la ligne. Lampard lève les bras, Capello fait de même, mais l’arbitre ne valide pas. Un fait de jeu qui aurait pu changer le cours du match et qui avait surtout relancé le débat sur la goal line technology, puisque les Anglais ont sombré en deuxième mi-temps et se sont inclinés 4-1.
Cristiano Ronaldo, Portugal/Espagne – 2010
Après sa victoire en Coupe du monde, l’Espagne a le contrôle du football mondial. Mais au mois de novembre qui suit, les Ibériques tombent sur un os. En match amical contre le Portugal, la Roja se fait étriller 4-0 par les coéquipiers de Ronaldo qui a bien failli humilier toute la défense adverse. Parti sur son côté gauche, il fait glisser Piqué, feinte Xabi Alonso et Puyol avant de lober Casillas d’une subtile louche. Sauf que son pote Nani a décidé de gâcher la fête. En poussant le ballon au fond des filets, il annule l’exploit de CR7 à cause d’une position de hors-jeu aussi bête qu’inutile. Forcément, ça a le don de mettre Cristiano hors de lui. En plus d’annuler un but magnifique, Nani passe aussi pour un con. La totale.
Edinson Cavani, FC Barcelone/Naples – 2011
Chaque année, le Barça organise le trophée Gamper, sorte de match amical prestigieux qui est censé montrer les talents des recrues estivales. Lors de la saison 2011-2012, les Catalans avaient atomisé le Napoli sur le score de 5-0. À l’époque, Cavani et ses potes sortent tête baissée. Sauf que la rencontre aurait pu connaître un tout autre tournant. En début de match, Hamšík remet de la tête pour l’Uruguayen qui s’envole et réalise une magnifique bicyclette. Barre rentrante pour Cavani, mais la joie ne dure que quelques secondes. Sur sa remise, Marek Hamšík est hors jeu, et l’arbitre est formel. Dommage, d’autant plus que derrière, Naples se noie complètement.
Cheik Tioté, Newcastle/Man City – 2014
Début 2014, Newcastle reçoit Manchester City à Saint-James Park. Cheik Tioté prend place au milieu de terrain des Toons et profite d’un corner repoussé pour claquer une demi-volée surpuissante qui finit sa course dans les filets de Joe Hart. Le but est d’abord accordé, puis refusé pour une position de hors-jeu passif de Yohan Gouffran, placé juste devant le portier adverse. Après avoir longtemps hésité, l’arbitre s’en remet finalement à la loi 11 du règlement de la FIFA et refuse le golazo. « Il y a hors-jeu si l’on empêche un adversaire de jouer ou d’être en mesure de jouer le ballon, en entravant pleinement la vision du jeu ou les mouvements du gardien de but. Ou bien en étant sur la trajectoire d’un tir, faire un geste ou un mouvement qui distrait l’adversaire. » Newcastle, moins fort que la loi, s’incline finalement, et la prochaine fois, Gouffran apprendra ses leçons.
Par Benjamin Asseraf et Gad Messika