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Tiago Djaló au centre des attentions
Solide depuis la blessure de Sven Botman mi-octobre, Tiago Djaló rassure son monde et postule pour s’installer durablement au sein de la charnière lilloise à court-terme. Cela tombe bien, le LOSC a besoin de lui dès ce mardi soir face à Salzbourg (21h) en Ligue des champions.
L’inattendu provoque parfois des déceptions, mais souvent aussi de belles surprises. L’affirmation de Tiago Djaló, international espoir portugais de 21 ans et défenseur central au LOSC, en est bien une. Promis au banc en début de saison ou à évoluer sur un côté, comme l’an passé où la paire José Fonte-Sven Botman avait déjà rayonné sous Christophe Galtier, le jeune international espoir portugais enchaîne les bonnes prestations depuis sept matchs dans le Nord au point de devenir aujourd’hui une évidence pour Jocelyn Gourvennec. Bingo, avec la venue du Red Bull Salzbourg et de sa flèche Karim Adeyemi devant, le LOSC aura bel et bien besoin d’un grand Djaló pour espérer faire un grand pas vers les huitièmes de C1. Une phrase impensable en début de saison, et pourtant.
« C’est un garçon d’avenir »
Au cœur du mois d’octobre, le masque était tombé sur le visage de Jocelyn Gourvennec au moment où la nouvelle de la blessure de Botman avec les espoirs néerlandais s’était affichée sur l’écran de son smartphone. Au moment d’expliquer que ce serait donc avec Tiago Djaló qu’il accueillerait le Séville FC en Ligue des champions, l’entraîneur nordiste jouait la carte de la confiance devant les journalistes : « Je n’ai pas de doutes concernant Tiago. C’est un jeune joueur, mais il sera au niveau. Il est capable de répéter les efforts avec ses qualités de puissance et de vitesse. Il peut encore être irrégulier, mais on a confiance en lui.(…)Il ne faut pas oublier aussi qu’il est là au club depuis un petit moment et qu’il a déjà joué ce genre de matchs. C’est un garçon d’avenir. » Pour le moment, Djaló lui donne raison, et affirmer le contraire serait une hérésie. Mieux : il monte en puissance match après match, et sa dernière sortie à Monaco (2-2) est sans aucun doute sa meilleure performance depuis son arrivée au LOSC à l’été 2019.
Pratiquement impassable derrière, auteur de plusieurs sauvetages décisifs dont un sur sa ligne devant Kevin Volland, il comble à la perfection le déficit (logique) de vitesse et de puissance d’un José Fonte vieillissant qui brille davantage aujourd’hui par sa lecture du jeu et son expérience. Mais résumer Djaló à un garde du corps prometteur serait erroné. En Ligue 1, c’est lui qui a ouvert le score face à Angers le 6 novembre dernier (1-1) et, face aux Monégasques, c’est encore de lui qu’est venu le second but de Jonathan David. Sa sortie de balle suivie d’une ouverture millimétrée pour le buteur canadien du LOSC a prouvé que Djaló prenait confiance et qu’il est aujourd’hui un gars sur lequel on peut se reposer. Pour preuve, son début de mandat à la tête de la défense lilloise qu’a salué récemment son coach : « Tiago enchaîne les bonnes performances. Il a gagné en constance et progressé sur sa concentration, ce qui lui permet de ne plus avoir de temps de retard. Ce n’était pas facile de prendre la suite de Botman et d’être performant tous les trois jours. Mais c’est ce qu’il fait, il ne baisse pas de niveau. »
Fini les dépannages
Comment expliquer alors d’avoir attendu aussi longtemps pour voir Djaló à ce niveau ? C’est tout d’abord une question d’opportunité qui ne s’est pas présentée. Sous l’ère Galtier, le jeune Portugais était beaucoup plus utilisé comme latéral plutôt que dans l’axe. Pour L’Équipe, Christophe Galtier expliquait d’ailleurs les raisons de son choix : « Quand il est arrivé, il y avait une forte concurrence, il s’investissait, et son tempérament générait une impatience, explique au quotidien l’actuel coach de l’OGC Nice. Ce n’est pas une question d’ego, mais il sait qu’il est bon et ne veut pas attendre pour jouer. Mais une charnière a pris forme (Fonte-Botman) et Tiago arrivait en numéro trois. » Sa vitesse et sa « capacité à rattraper les coups » font néanmoins de lui une troisième roue du bicycle faible : l’an dernier, Djaló a pris part à 17 rencontres de l’épopée qui a mené les Dogues sur le toit de l’Hexagone.
Cette nouvelle saison lilloise n’avait pourtant pas très bien commencée pour lui. En amical cet été face à Courtrai (1-1), Djaló s’était fait remarquer surtout pour une embrouille avec Xeka qui avait valu une exclusion aux deux Portugais avant de dépanner… arrière droit sur le début de saison. Mais ces premières semaines à se chercher semblent aujourd’hui loin derrière l’espoir portugais (6 sélections) qui espère maintenant permettre au LOSC, en jouant à son véritable poste, d’enchaîner des succès qui ne cessent de lui échapper. « Nous avons la capacité et la responsabilité de faire plus et mieux. Nous devons réagir et gagner le prochain match maintenant, pour nous et surtout pour tous ceux qui croient en nous », écrivait Djaló sur les réseaux sociaux après le nul à Monaco. Gagner le rendez-vous du soir serait en effet une bonne manière de réagir.
Par Andrea Chazy, à Lille