- CDM 2018
- 8es
- Croatie-Danemark (1-1)
Super Suba
En délicatesse toute la partie, le dernier rempart de l’ASM s’est rattrapé sur son exercice préféré : les tirs au but. Un tournant qui va lui permettre de faire le plein de confiance pour la suite.
Longtemps, ce Danemark-Croatie a fait plonger Kasper Schmeichel dans un rêve et Danijel Subašić dans un cauchemar. Dans le duel à distance entre les deux portiers, tout a souri ou presque au Danois tandis que Suba regardait le spectacle d’un œil empli de jalousie. Lorsque lui encaissait un but plus qu’évitable après moins d’une minute de jeu, Kasper se mettait en évidence en sortant un penalty de Luka Modrìc à cinq minutes du terme. Sur ses interventions, Suba était loin d’être maître dans sa surface, finalement dans la continuité d’une nouvelle saison en dents de scie sur le Rocher. Mais lorsque l’heure de la séance de penaltys a sonné, le portier croate a sorti sa plus belle paire de gants et finalement renvoyé Kasper et consorts à la maison. Presque à lui tout seul.
Le retour du portier
En sortant les tentatives d’Eriksen, de Schöne et de Jørgensen, Subašić a même réalisé une performance rare. Ce n’était en effet arrivé qu’une seule fois dans l’histoire de la Coupe du monde qu’un gardien sorte trois penaltys dans une même séance : en 2006 avec Ricardo face à l’Angleterre.
Only one keeper has saved 3 penaltys in a shoot-out before Danijel SubašićIt happened exactly on this day in 2006 – approximately 12 years & 3 hours ago, when Ricardo helped #POR knock out #ENGWith Schmeichel also saving 3 today, 1 July is clearly a day for keepers!#CRODEN pic.twitter.com/sAVJewO2yP
— FIFA World Cup (@FIFAWorldCup) 1 juillet 2018
Reconnu pour ses talents dans la discipline, cela faisait pourtant un bail que Suba n’avait pas détourné une tentative à onze mètres. Depuis le 18 décembre 2016 très exactement, face à Lyon et Alexandre Lacazette. Subašić sortait alors d’une belle série de cinq duels remportés et était volontiers qualifié « d’expert » par bon nombre d’observateurs. Cette petite baisse de régime avait donc fait quasiment oublier à quel point Subašić était fort dans cet exercice.
À l’Euro 2016, il avait notamment dégoûté Sergio Ramos sur les conseils de Srna et offert à la Croatie la première place du groupe devant l’Espagne. Bien sûr, cette série de penaltys ne va pas masquer toutes les carences et les incertitudes qu’a montrées le gardien croate lors de ce match. Mais il n’est pas impossible non plus qu’après ce finish fantastique, Subašić et la Croatie aient fait le plein de confiance pour aller le plus loin possible. En 2017, Suba se confiait sans détour à beIN SPORTS : « Moi, je préfère encaisser le penalty et gagner. » Ce qu’il n’avait alors pas dit, c’est qu’il préfère quand même combiner les deux. Surtout si cela peut le (re)transformer en dernier rempart ultra efficace. N’en déplaise à ses confrères.
Par Andrea Chazy