- Ligue 1
- J13
- Rennes-Montpellier (3-0)
Stade rennais : Gouiri, acide aminé
Ça valait le coup d’attendre. Après neuf mois sans marquer en Ligue 1, Amine Gouiri a retrouvé de sa superbe dans un maillot rouge et noir : pas celui de Nice, mais du Stade rennais.
Il peut s’en passer des choses, en neuf mois. C’est exactement le temps qu’il faut pour donner la vie, mais c’est aussi l’intervalle qui a séparé le dernier but d’Amine Gouiri avec Nice en Ligue 1, de son premier avec Rennes. Depuis que la malédiction a été rompue début septembre, l’international espoir marche sur l’eau (logique, en Bretagne) et semble avoir tourné la page de ce chapitre peu reluisant.
Anarchisme Gouiri
Marquer face à Benoît Costil, beaucoup de monde l’a fait la saison dernière. Amine Gouiri, lui, s’y est mis en septembre. Un simple épiphénomène dans la tornade de buts infligée aux Auxerrois ce jour-là (5-0), mais il a eu son importance et surtout son effet : la rédemption de l’un des grands espoirs français, que la nonchalance avait rattrapé, et ce, depuis le 23 janvier et une panenka foireuse – mais rentrée quand même – au stade Saint-Symphorien. Depuis ce pion face à l’AJA, Amine Gouiri a commencé les six matchs suivants en championnat, pour le coquet total de cinq réalisations, inscrites lors des cinq dernières rencontres disputées.
Jamais l’ancien Lyonnais n’avait connu pareille série dans sa jeune carrière. Également buteur à deux reprises jeudi dernier sur la pelouse de Fenerbahçe, Gouiri totalise ainsi huit buts avec le SRFC, auxquels il faut ajouter trois passes décisives, toutes adressées à l’autre homme en forme des Rouge et Noir, Martin Terrier. Acteur majeur de la phase historique de quatorze matchs d’invincibilité qu’entretient le Stade rennais – le dernier revers remonte au 27 août à Lens –, Amine Gouiri et sa tête ont été remis à l’endroit par celui qui joue à la fois le rôle d’ex et de nouvel entraîneur : Bruno Genesio. « On se connaît très bien, je sais comment il fonctionne et lui aussi », commentait la nouvelle coqueluche du Roazhon Park ce dimanche.
À la chasse avec Terrier
Pep Genesio, justement, a trouvé la recette porte-bonheur qui permet de faire fructifier un effectif remarquablement construit et copieusement fourni en qualité, probablement l’un des trois meilleurs du championnat. Dans ce système, Benjamin Bourigeaud (qui attend toujours son premier but cette saison) et Martin Terrier occupent les ailes, tandis que les recrues Arnaud Kalimuendo et Amine Gouiri sont associées sur le front de l’attaque. C’est bête, mais quand un joueur est replacé à son meilleur poste, ça marche forcément mieux.
C’est donc le cas de Gouiri : à Nice, Christophe Galtier avait pris pour habitude de régulièrement l’exiler à gauche de son 4-4-2 à plat, lui le pur neuf de formation. Il en avait presque perdu sa spontanéité. Depuis, avec Terrier, les deux anciens du Parc OL ont noué une relation singulière sur le terrain. L’ailier repique souvent dans l’axe, et les deux se plaisent à combiner dans les petits espaces, proches de la zone de vérité. « C’est naturel, on sent tous les deux le foot », a déclaré Amine Gouiri à propos de son compère d’attaque au sortir de la démonstration face à Montpellier. Quel dommage que Didier Deschamps ne connaisse pas l’existence du Stade rennais.
Par Clément Barbier