Parce qu’on laisse enfin la place aux autres
On va enfin pouvoir souffler, et Omar da Fonseca aussi, s’il ne lâche pas son poste de commentateur de la Liga pour pouvoir aller s’égosiller avec les ultras parisiens en hurlant le nom de son Argentin adoré. Fini les débats – en Espagne – autour de Messi qui boîte, Messi qui crache, Messi par-ci, Messi par-là, place aux clubs
sexy qui ont du foot à revendre. Le Villarreal d’Emery dernier vainqueur de la Ligue Europa, Valence, Getafe, les deux formations sévillanes, autant de clubs qui sont des élèves réguliers au niveau européen, qui titillent depuis plusieurs saisons les trois gros, et pour lesquels l’aller simple du lundi 9 août entre El Prat et Le Bourget n’est pas une si mauvaise nouvelle. Ce n’est pas un hasard si l’Espagne roule, en compagnie de l’Angleterre, sur le classement des coefficients UEFA. Et c’est l’année parfaite pour montrer qu’il n’y a pas que Messi dans la vie.
Parce que Benzema va devenir le
Rey
Cette fois, ça y est. Karim Benzema a le champ libre pour enfin glaner ce titre de meilleur buteur de Liga qu’il lorgne depuis… depuis qu’il est arrivé à Madrid, en 2009. Comment lui en vouloir, quand on sait que depuis qu’il a posé ses valises dans la capitale ibérique, seul Luis Suarez est parvenu à dépasser sur un exercice, en 2015-2016, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo ? Pour lui, qui porte la Maison Blanche à bout de bras depuis que le Portugais a filé à Turin, cette saison 2021-2022 est l’occasion rêvée d’enfin devenir, seul, le cauchemar des défenses castillanes. Le premier
Pichichi post-Messi, c’est pour qui ? C’est pour Karim.
Parce que c’est le retour du derby barcelonais
Un an, une division en-dessous du voisin, c’était déjà trop. Et ça, les Barcelonais de l’Espanyol l’ont compris dès le début de la saison en deuxième division, en septembre dernier. En a suivi une pulvérisation de la Liga SmartBank, avec 71 buts marqués en 42 rencontres, une première place et une promotion assurée bien des journées avant la fin. Un rythme que seul a pu suivre le RCD Majorque, terminant avec le même nombre de points. Des
Pericos remontés à bloc, qui déboulent par le bas en Liga, avec la ferme intention de se payer le scalp du rival ; chose qui n’est plus arrivée depuis 2009 en Liga. Alors arrêtons avec les
Clasicos et redonnons du crédit au derby catalan.
Parce que c’est toujours le marché aux
Pulgas
Une médaille d’argent aux Jeux olympiques parle pour elle-même : la nouvelle génération espagnole est pleine de jeunes bourrés de talent, qui n’attendent que cette saison pour un peu plus marquer de leur fougueuse empreinte leur championnat. Plus besoin de présenter Pedri, qui a éclaboussé de sa classe de lycéen le dernier Euro, et qui a peut-être été le seul à redonner le sourire à Messi la saison passée. Les seuls contrôles orientés du minot né sur les Canaries sont une excellente raison d’allumer sa télé une heure et demie dans le week-end. Et il est loin d’être le seul à perpétuer la tradition du jeune et bel hidalgo sur la pelouse. Tottenham, qui s’est attaché les services de Bryan Gil, en sait quelque chose.
Parce que c’est l’année de la bénédiction d’Isak
Parmi tous les petits prodiges à admirer cette année, en voici un qui entame sa troisième année à la Real Sociedad, auquel on promet monts et merveilles depuis déjà deux ans, et pour lequel toutes les conditions sont réunies cette saison. Alexander Isak, le Suédois, sort d’un Euro très abouti venu ponctuer un impressionnant exercice 2020-2021 qui l’a vu terminer meilleur buteur de son équipe. Une Real Sociedad de retour au plus haut niveau qui, vous verrez, remportera la Ligue Europa pour laquelle elle s’est qualifiée, comme l’ont fait trois clubs espagnols différents sur les quatre dernières années. L’occasion de mettre véritablement sur orbite son phénomène pas encore âgé de 22 ans.
Parce qu’Iñaki Williams est en passe de battre un record historique
Vous avez trouvé qu’Iñaki Williams n’était pas souvent blessé, ces derniers temps ? C’est normal, l’attaquant de l’Athletic Club de Bilbao n’a pas raté un seul match de championnat depuis plus de cinq saisons. Depuis le 20 avril 2016, le dragster du Pays basque a joué toutes les rencontres de Liga que son club a disputées – 195. Il a déjà mis dans le rétroviseur Alfredo Di Stéfano ou Luis Arconada, et fond sur le tenant du titre : Juan Antonio Larrañaga, 202 matchs de rang au compteur, ancien arrière de… la Real Sociedad. Pas besoin de se rencontrer pour attiser la rivalité régionale.
On demande aussi à voir : la confirmation des Colchoneros tenants du titre, l’an II de Ronald Koeman à Barcelone, le retour de Carlo Ancelotti à la tête du Real Madrid, les recrues à l’œuvre : Memphis Depay, Rodrigo de Paul, David Alaba, Rafa Mir, Boulaye Dia, Luca Zidane dans les cages du Rayo Vallecano, le public interdit de boire sous 43 degrés…
Mbappé, éclaircie en vue