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Sébastien Frey : « Bruno Martini restera immortel à mes yeux  »

Propos recueillis par Félix Barbé
Sébastien Frey : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Bruno Martini restera immortel à mes yeux <span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Décédé ce mardi des suites d'un arrêt cardiaque, Bruno Martini laissera un vide énorme dans la vie de ceux qui l'ont connu. Après avoir été le gardien numéro un de l'équipe de France au début des années 1990, et avant de devenir le directeur adjoint du centre de formation du MHSC, il avait également été entraîneur des portiers des Bleus, de 1999 à 2010. C'est là qu'il a appris à connaître Sébastien Frey, alors à la Fiorentina.

Quels sont les premiers souvenirs que tu gardes de Bruno Martini ? Bruno, je l’ai véritablement connu en équipe de France Espoirs. C’est une longue histoire de respect et d’amitié. Je n’ai jamais eu de grandes idoles, mais il était le gardien dont je m’inspirais, par rapport à sa sobriété et son style de jeu. Quand j’étais petit, je le regardais à la télé et le voyais comme un exemple. Ce qui est drôle, c’est qu’en 1997, quand je commence à l’AS Cannes, je joue contre lui alors qu’il est en fin de carrière à Montpellier. Dans mon esprit, il est donc passé de modèle à adversaire, puis entraîneur en Bleus par la suite. De par sa rigueur, sa discipline, et sa passion du rôle de gardien de but, je pense qu’il était respecté de tout le monde. D’ailleurs, sur ce poste de portier, il était le point de repère à la Fédération.

La relation de respect s’est transformée en amitié. Quand j’étais en équipe de France, Bruno est venu plusieurs fois passer quelques jours à Florence avec moi.

Comment votre relation a-t-elle évolué avec le temps ?La relation de respect s’est transformée en amitié. Quand j’étais en équipe de France, Bruno est venu plusieurs fois passer quelques jours à Florence avec moi. Il étudiait un petit peu la préparation italienne. À chaque entraînement en Bleus, on passait énormément de temps ensemble. On échangeait énormément à trois, avec lui et Greg (Coupet, N.D.L.R). Il va évidemment laisser un grand vide dans le milieu du foot.

Tu parles de Bruno comme d’un modèle. Du coup, ça faisait quoi de l’affronter sur le terrain ?Encore une fois, je n’ai jamais eu vraiment d’idole à proprement parler. Mais chez Bruno, j’adorais esthétiquement sa façon d’être dans les buts. Et puis, quand j’étais petit, c’était le gardien des Bleus… Les mercredis soir, quand il y avait des matchs de sélection, je le regardais et j’étais impressionné par sa présence. Dans ma tête, je me disais : « J’aimerais bien avoir le style de Bruno Martini. » Lors de ce Montpellier-Cannes en 1997 ou 1998, on avait pas mal discuté, il avait été super gentil. Malgré son air très introverti et timide, c’était quelqu’un de très charismatique.

Ce Montpellier-Cannes, c’était une sorte de passage de témoin entre vous deux ?Je ne sais pas vraiment. Pour être honnête, je ne sais même pas si lui se souvient de ce match. (Rires.) On est vite passés à une relation sélectionneur-joueur.

En équipe de France justement, quelle image tu gardes de lui ?La première image que j’ai concerne ma première convocation, en 2004. Ce n’est pas le sélectionneur qui m’appelle pour me prévenir, mais bien Bruno. Je m’en souviendrai toujours, j’ai gardé le maillot et la date de ce premier match, même si j’étais sur le banc. C’était France-Pologne, le 17 novembre 2004 exactement.

Il nous mettait toujours en confiance pour affronter un match international. Fabrice Grange et Franck Raviot, qui lui ont succédé en équipe de France, sont d’ailleurs l’empreinte de Bruno Martini.

En tant que gardien de but, que t’a-t-il apporté sur le plan technique ou mental à l’entraînement ?Quand on allait en sélection, on n’avait pas vraiment le temps de travailler techniquement. C’était essentiellement de la préparation psychologique. Pour ça, Bruno était très, très fort. Il nous mettait toujours en confiance pour affronter un match international. Fabrice Grange et Franck Raviot, qui lui ont succédé en équipe de France, sont d’ailleurs l’empreinte de Bruno Martini. Il leur a laissé cet héritage.

Étais-tu toujours en contact avec lui ?Ces dernières années, un peu moins. Mais on a un groupe sur WhatsApp avec tous les anciens de l’équipe de France, qu’Henri Émile a créé. C’est lui qui nous avait mis au courant des soucis de Bruno, et c’est encore lui qui nous a prévenus hier soir qu’il n’y avait plus rien à faire. C’est une nouvelle qui nous fait tous énormément de peine.

Si tu devais garder une image ou une anecdote avec Bruno, ce serait quoi ?L’anecdote, c’est plutôt une photo, que je m’apprête à publier. C’est une séance de ballons aériens pendant l’Euro 2008, et Bruno est positionné à côté de moi. Cette image représente un peu la source d’inspiration qu’il a été quand j’étais jeune. Il restera immortel à mes yeux.

C’était Bruno Martini
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Le Havre respire et étouffe Montpellier
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Propos recueillis par Félix Barbé

Adieu, Bruno Martini
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