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Santi Mina, Denis Suárez et le président Mouriño : c’est le boxon au Celta de Vigo

Par Adel Bentaha
Santi Mina, Denis Suárez et le président Mouriño : c’est le boxon au Celta de Vigo

Ce samedi, le Celta de Vigo se déplace à Madrid afin d’y défier l’Atlético et de tenter de confirmer son bon début de saison (8e, 7 points en 4 matchs). Pourtant, si tout semble se dérouler correctement sur la pelouse, les coulisses, elles, ne laissent rien présager de bon pour le club galicien et son président Carlos Mouriño.

À moins d’un exploit sportif d’envergure, il est assez rare d’entendre parler du Celta dans le champ médiatique. Pourtant, depuis le mois d’août, les Celestes font bien parler d’eux. Et pour des raisons peu flatteuses. Acteur principal de ce boxon plus ou moins maîtrisé, le président Carlos Mouriño, 80 ans, maître dans l’art de la polémique. Sujets de la mutinerie : le transfert de Santi Mina, accusation d’agression sexuelle, et gestion ubuesque du cas Denis Suárez, mis au placard.

Santi Minable

Le 4 mai dernier, l’onde de choc atteint Vigo. Santi Mina, joueur majeur du Celta, est condamné à quatre ans de prison ferme, en première instance par le tribunal d’Almería, pour agression sexuelle. Les faits remontent ainsi au 18 juin 2017, à Mojacar en Andalousie, où Mina (évoluant alors à Valence) est accusé de plusieurs abus par une jeune femme, durant ses vacances estivales. Des faits lourds, difficilement contestables, qui plongent l’attaquant dans la tourmente. D’abord écarté du groupe, à l’entame de la saison 2022-2023, l’intéressé n’hésite pourtant pas à réclamer sa réintégration immédiate, mais également ses salaires impayés jusque-là. Cette audace, de prime abord surprenante, témoigne en réalité du sas de sécurité dont bénéficie Mina, fort de relations privilégiées, nouées entre le président Mouriño et les représentants du joueur. Une proximité, qui a par ailleurs facilité le transfert du joueur de Valence au RCC, à l’été 2019, alors que ce dernier croulait déjà sous les procédures judiciaires. L’erreur de trop pour les supporters vigoniens, que leur président confessera en conférence de presse : « Pour le coup, je me suis vraiment trompé en signant Santi à ce moment-là. Je connais bien ses agents, et ils m’avaient assuré que cette affaire judiciaire était un mensonge et qu’il y avait une tentative de chantage derrière tout cela. Mais encore une fois, je reconnais m’être trompé. Et je m’excuse auprès des supporters. »

Leçon reconnue, mais visiblement pas retenue, puisque aujourd’hui, Santi Mina n’est toujours pas assis sur un banc de tribunal. Le temps ne jouant pas en faveur du joueur de 26 ans, la présomption d’innocence semble en effet bien dépassée, et même définitivement annihilée par son transfert au mois d’août dernier. Attendu par la Cour supérieure de justice d’Andalousie (TSJA), Mina ne s’est effectivement pas présenté à l’une de ses nombreuses audiences. La raison ? Un prêt de dernière minute à Al-Shabab, pensionnaire de première division saoudienne. Le 23 août, quelque peu à la surprise générale, le Celta annonce en effet le départ de son avant-centre pour le Moyen-Orient. Une transaction réalisée de manière officieuse par Mouriño et les agents du joueur, désireux d’envoyer leur protégé loin de la fraîcheur du Nord-Ouest de la péninsule espagnole. Et pour cause : entre l’Arabie saoudite et l’Espagne, aucun traité d’extradition n’existe. Implicitement, Santi Mina se trouve donc en cavale. Un aller sans retour pour Iván Bolaño, l’avocat de la victime : « Cette fuite de la justice peut être considérée comme un aveu ! Non seulement, Santi Mina quitte le pays quatre mois après sa condamnation, se rend en Arabie saoudite, où les droits des femmes sont bafoués et pratiquement inexistants, mais, surtout, qui n’a aucun droit d’extradition avec l’Espagne ! » De quoi sérieusement noircir un tableau déjà bien sombre du côté de Vigo. Circonstances dont Carlos Mouriño ne semble pourtant pas se préoccuper.

Denis, le malaise

Il faut dire qu’aux affaires judiciaires, le dirigeant s’est adjoint une autre casserole. Moins alarmante, il est vrai, mais tout aussi difficile à suivre. Depuis cet été bouillant, la nouvelle cible de la mégalomanie Mouriño se nomme effectivement Denis Suárez. Début août, le président convoquait ainsi les journalistes, pour un monologue « spécialement » dédié au milieu de terrain : « Denis Suárez est un traître ! Son seul objectif, c’est de nuire au Celta ! Nous lui avons transmis quatre offres, de clubs le payant plus que le Celta, mais il les a toutes rejetées. Denis veut nous pousser à le laisser partir libre, pour signer gratuitement dans une autre équipe et gagner plus d’argent. Il joue la victime, alors que la victime, c’est le Celta. » Dès lors, comment expliquer ce déchaînement sans équivoque ? Pour cela, il faut remonter à juillet 2021, date du transfert de Bryan Bugarín, jeune talent du centre de formation de Vigo, au Real Madrid. La transaction avait alors suscité de nombreux remous en interne, notamment pour Suárez, suspecté d’avoir servi d’intermédiaire dans l’affaire, et d’avoir empoché « entre 40 000 et 50 000 euros ».

Refoulé de la tournée de présaison aux États-Unis et au Mexique, l’ancien du FC Barcelone s’est retrouvé au sein d’un véritable pugilat, dans l’incapacité de réagir, si ce n’est par voie de communiqués publiés dans le vide : « Tout ce que je demande, c’est que monsieur Mouriño présente des documents viables, pour chacune des affaires dont il m’accuse. J’ai moi-même demandé à être transféré durant le mercato, mais rien n’a été fait. Tout ce que je souhaite, c’est retrouver ma vie normale de footballeur. Aujourd’hui, je suis à l’écart de tout. » En effet, au lynchage s’est ajoutée une pression morale surréaliste pour Denis Suárez, interdit d’entraînement avec le groupe professionnel, sauf en présence de médias ou de supporters. Histoire de camoufler les dégâts, le meneur de jeu est ainsi affiché en phénomène de foire, face au public, et remis au placard, une fois les caméras rangées. Sollicitée à plusieurs reprises, l’Association des footballeurs espagnols (AFE) s’est décidée à réagir début septembre, en invoquant la réglementation liée au Code du travail et à celui des athlètes professionnels. Sans, pour le moment, être parvenue à obtenir d’avancée majeure. Contre l’Atlético, les joueurs du Celta tenteront donc de maintenir cette dynamique positive, mais certainement éphémère, en allant chercher un résultat sur le terrain. Car en dehors, le risque de voir Carlos Mouriño venir tout gâcher reste toujours aussi élevé.

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