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Ricardo Rodríguez : « Contre le PSG, l’idée est de ne pas passer tout le match à défendre »

Propos recueillis par Léo Ruiz
5 minutes
Ricardo Rodríguez : « Contre le PSG, l’idée est de ne pas passer tout le match à défendre »

Pour le deuxième match amical de sa tournée, le PSG affrontera l’Urawa Red Diamonds d’Hiroki Sakai, mais aussi et surtout de Ricardo Rodríguez, élu meilleur entraîneur du Japon l’année dernière. Converti au jeu de position en Thaïlande, ce globe-trotter espagnol, ancien adjoint de Rijkaard en Arabie saoudite, a bien l’intention de tenir tête de la bande à Christophe Galtier dans le jeu.

Le 23/07/22 à 12h
Amical
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Avec des expériences en Espagne, au Mexique, en Arabie saoudite, en Thaïlande et désormais au Japon, vous vous définissez comme un « ouvrier du football ». Qu’entendez-vous par là ? Je me suis fait un peu tout seul, au fur et à mesure de mes expériences. J’ai été lié au football toute ma vie, comme joueur, puis à la suite d’une blessure, dans la préparation physique. À 24 ans, j’ai intégré un staff professionnel, celui du Real Oviedo, où j’avais fait ma formation et où j’ai retrouvé d’anciens coéquipiers. Je suis passé par presque tous les postes, directeur de l’école de foot du Real Madrid au Mexique, entraîneur adjoint à Girona, directeur sportif à Málaga, analyste pour Rijkaard en Arabie saoudite… Avoir vécu dans différents pays et travaillé avec des joueurs de différentes nationalités m’a aidé à créer mon propre style comme entraîneur aujourd’hui.

Une phrase de mon président en Thaïlande m’a marqué : « Ricardo, les gens aiment le football pour avoir une bière dans la main, une écharpe autour du cou et voir leur équipe attaquer. » Pour moi, ça a été un déclic.

Vous êtes adepte du jeu de possession et citez Sampaoli, Cruyff et Guardiola parmi vos références. D’où vous vient cet intérêt pour ce type de football ?En fait, de Thaïlande. Plus précisément de mon deuxième club là-bas, Ratchaburi. J’avais des joueurs très offensifs, je réfléchissais à comment en tirer profit au maximum, et une phrase de mon président a tout changé. Il m’a dit : « Ricardo, les gens aiment le football pour avoir une bière dans la main, une écharpe autour du cou et voir leur équipe attaquer. » Pour moi, ça a été un déclic. Jusque-là, dans mes équipes, je cherchais beaucoup l’équilibre, la stabilité défensive. Je faisais beaucoup de matchs nuls, principalement parce que je ne prenais pas de risque. Mais à partir de là, je me suis focalisé sur le but adverse. Le jeu de position va dans ce sens-là, c’est un système de jeu complexe, qui varie selon l’adversaire, cherche les espaces pour avancer, mais regarde toujours vers l’avant.

Avez-vous suivi la saison de Sampaoli à l’OM ?Pas vraiment, parce que j’avais peu de temps avec nos matchs tous les trois jours, mais des gens avec qui je travaille l’ont beaucoup observé. Moi, je le suivais surtout quand il était sélectionneur du Chili. J’étais aussi allé voir ses entraînements à Séville. Je voulais accumuler un maximum de concepts d’entraîneurs de ce profil.

Vous avez été élu meilleur entraîneur du championnat japonais. Vos concepts ont-ils été faciles à mettre en place à Urawa ? Au début, ça a été difficile. Le club était dans une mauvaise passe, il stagnait en milieu de tableau. Il fallait changer complètement l’identité de jeu. Après deux ou trois mois de travail, les joueurs ont commencé à comprendre ce qu’on voulait, et on a eu des résultats, on a gagné la Coupe du Japon, ce qui nous a qualifiés pour la Ligue des champions asiatique. C’était un peu la même chose lors de ma première expérience au Japon avec Tokushima Vortis, avec qui on a remporté le championnat de deuxième division en 2020. C’est ça qui me plaît le plus, transformer l’équipe à travers le jeu.

Que pensez-vous de l’identité de jeu du PSG, qui ces dernières années enchaîne les entraîneurs sans laisser véritablement d’empreinte ? Le plus important, pour moi, c’est ça : donner une identité claire à ton équipe. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de changements au PSG, avec Emery, Tuchel, Pochettino. Ils ont eu peu de marges pour travailler. Le but de tout entraîneur, au-delà de cette question de l’identité de jeu, c’est de faire fonctionner les joueurs que l’on a à disposition en équipe. Pour moi, par exemple, cette saison, le défi était d’unir les joueurs japonais de l’effectif avec tous les Européens qui nous ont rejoints et ont eu peu de temps d’adaptation. Au sein d’un club, il faut être tous unis, tirer dans la même direction, notamment dans le duo entraîneur-directeur sportif. C’est sans doute ça aussi le problème du PSG, que le directeur sportif choisisse les joueurs en fonction de leur profil et du style de jeu recherché par l’entraîneur, et non selon d’autres critères.

J’ai senti qu’Hiroki Sakai était très motivé par cette rencontre.

Connaissiez-vous Christophe Galtier ?Oui, même si pour être honnête, j’ai assez peu vu les matchs de ses équipes à Lille ou à Nice, mais je sais qu’il a eu du succès en France. On n’a pas beaucoup plus d’informations sur son PSG que ce qu’on a vu l’autre jour contre Kawasaki Frontale, qui est notre prochain adversaire en J-League 1. Sur ces 90 minutes, on a pu observer assez clairement sa volonté d’attaquer et de presser haut à la perte de balle. J’ai aimé le peu que j’ai vu.

Avez-vous discuté du PSG avec Hiroki Sakai pour préparer ce match ?Pas vraiment, mais j’ai senti qu’il était très motivé par cette rencontre. (Rires.)

Quel est votre plan pour les affronter ? Comptez-vous remporter la bataille de la possession ?C’est le défi. Voir comment on peut presser leur défense très écartée à la relance et couper les lignes de passes au milieu de terrain. Après, quand on aura le ballon, voir si on est capables de le conserver et de leur faire mal. Individuellement, ils sont très forts, on le sait, mais pour nous, collectivement, l’idée est de ne pas passer tout le match à défendre.

Sur un plan plus personnel, ce match est-il une opportunité de faire parler de vous en Europe ? C’est toujours l’occasion de laisser une bonne image face à une équipe et des joueurs qu’on n’a pas l’habitude d’affronter dans le football japonais, même si pour nous ce match doit avant tout servir à préparer ce qui arrive, notamment le huitième de finale de Ligue des champions (contre les Malaisiens de Johor FC, NDLR), que l’on jouera également ici à domicile, au stade Saitama. L’enjeu, c’est de voir si on pourra pratiquer le football que l’on cherche à mettre en place face à un adversaire de ce niveau-là.

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Propos recueillis par Léo Ruiz

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