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Rémy Riou, tout vient à point à qui sait attendre
Dimanche dernier, la piteuse pelouse de Lorient a repoussé un micro-évenement : la première titularisation de Rémy Riou avec l'OL. Le portier de 35 ans, arrivé au club à huit ans et qui a connu ses premières minutes en pro avec Lyon le 5 août dernier, va profiter de la suspension d'Anthony Lopes pour démarrer ce vendredi contre Troyes. Revenu dans sa ville cet été pour encadrer les jeunes, il est peut-être celui qui incarne le mieux "l'ADN OL".
Il a donc fallu 34 ans et 364 jours pour que Rémy Riou enfile enfin la tunique de l’équipe de sa ville de naissance, de son club formateur. Un cadeau fait par Anthony Lopes lorsque le Portugais gratifie le Groupama Stadium d’une belle prise de catch à la 27e minute de la première rencontre de la saison, contre Ajaccio, le 5 août dernier. L’arbitre voit rouge et éjecte Lopes du ring, ce qui oblige Peter Bosz à faire rentrer Rémy Riou, plus de quinze ans après que celui-ci a quitté le club rhodanien. L’ancien Nantais, arrivé à huit ans à l’OL, n’a même pas le temps de savourer ses toutes premières minutes que Thomas Mangani se charge de le faire rentrer dans la partie en transformant le penalty consécutif à la faute de Lopes. Le reste du match est tranquille pour Riou, qui a quand même pu se distinguer sur une tentative instinctive de Riad Nouri, et ainsi préserver les trois points de la victoire.
Avant-dernier témoin des titres
« Je suis rentré à la maison. Je ne m’attendais pas à jouer, commentait-il après ce succès, alors qu’il soufflait ses 35 bougies le lendemain. Il faut se tenir prêt à n’importe quel moment. Je suis content pour le groupe, on est récompensé de nos efforts, c’est une belle première à domicile. Je ne prends que du plaisir. On verra la suite, mais le plus important, c’est de ramener l’OL en haut. » Le retour du portier dans la capitale des Gaules n’a pas vraiment suscité la même effervescence que ceux d’Alexandre Lacazette et Corentin Tolisso. Même s’il n’est pas officiellement champion de France 2006, n’ayant joué aucun match à l’époque, il est le dernier témoin encore en activité de cette faste époque pour le club de Jean-Michel Aulas. Le dernier témoin avec un certain Karim Benzema. L’état-major lyonnais se vantait de vouloir rapatrier des joueurs qui correspondaient au fameux « ADN OL ». Riou fait partie de ceux-là et peut-être plus que ses deux coéquipiers revenus en grande pompe puisqu’il a connu la période où Lyon dévorait tout sur la scène nationale.
En fin de contrat cet été après trois ans à Caen, il est revenu chez lui dans le but d’accompagner le groupe de l’OL, assez juvénile. « Je reviens avec grand plaisir ici. J’ai un rôle plus d’un grand frère pour encadrer le vestiaire qui est jeune, déclarait-il à Olympique-et-lyonnais après la double confrontation contre le Dynamo Kiev en juillet dernier. Je suis le plus heureux du monde, je rentre à la maison. Je suis chez moi, je prends les minutes que j’ai à jouer avec grand plaisir. C’est une fierté de porter ce maillot. Je suis content de pouvoir apporter mon expérience au groupe. Il y a un renouveau qui doit se créer. » Finalement, l’ex-Icaunais a dû enfiler les gants et plonger dans le grand bain plus tôt que prévu, sautant par la même occasion Julian Pollersbeck dans la hiérarchie des gardiens.
Un clin d’œil manqué
L’histoire aurait pu être encore plus belle dimanche dernier puisqu’il aurait dû fêter sa première titularisation avec la liquette rouge et bleue au Moustoir à Lorient, là où il a pu lancer sa carrière en 2007, alors que Grégory Coupet et Rémy Vercoutre le barraient à Lyon. Le festival Interceltique a eu raison de ce joli clin d’œil, mais il aura le privilège de débuter dans le formidable outil de Décines-Charpieu. « Cette semaine, Rémy s’est bien entraîné, a confié Peter Bosz ce mercredi en conférence de presse. Je peux comprendre que la pression soit différente pour lui car débuter comme titulaire, c’est différent d’entrer en cours de jeu. Mais ce n’est pas un gamin sans expérience. Nous sommes très contents de lui depuis qu’il est avec nous et maintenant il peut démontrer à tout le monde ses qualités. » S’il empêche aussi bien les ballons d’entrer dans ses buts qu’il empêche le moindre poil de germer sur son crâne, alors l’OL est tranquille pour les trois prochains matchs.
Par Léo Tourbe