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Real Madrid-Barcelone : Gavi, roulez jeunesse
Auteur d'un but et de deux passes décisives face au Real Madrid en finale de Supercoupe d'Espagne ce dimanche, Gavi a éclaboussé la pelouse saoudienne du King Fahd Stadium de Riyadh de son talent et de son extraordinaire capacité à répéter les efforts. L'occasion pour le numéro 30 du Barça d'offrir à Xavi son premier trophée comme entraîneur.
Il a 18 ans, crie « Vamos ! » quand il marque face au Real Madrid et claque un but et deux passes décisives lors d’une finale, mais ce n’est pas Kylian Mbappé. Trophée de MVP du Clásico sous le bras, Gavi pose fièrement aux côtés de la Supercoupe, après avoir posé un classique de 90 minutes sur la pelouse du King Fahd International Stadium de Riyadh. Une performance XXL du milieu d’un mètre 73 qui offre à Xavi son premier titre comme entraîneur du FC Barcelone, mais lui permet aussi de garnir son armoire à trophées, jusqu’ici uniquement remplie de distinctions individuelles. Lui qui n’a connu l’équipe première du FC Barcelone que sans Lionel Messi et sa ribambelle de coupes en tout genre, laisse aujourd’hui rêveur Joan Laporta, qui voit en lui et ses copains « une génération de joueurs extraordinaires » qui va « ramener de la joie à Barcelone ».
Carte piège du Barça
Joueur différent d’un Barça qui tente de diluer son jeu de passes parfois stérile pour faire la différence sur les transitions, Gavi s’est montré particulièrement dévastateur dans la profondeur ce dimanche face au Real Madrid, avalant les kilomètres et enchaînant les appels en profondeur comme un ailier moderne. Le tout en amenant du surnombre au milieu de terrain si besoin ou en créant des espaces pour Pedri ou Robert Lewandowski. La faute à un système de jeu remodelé spécialement pour ce Clásico par Xavi, laissant Ousmane Dembélé être le centre de toutes les attentions côté droit. Sur son côté dans un 4-2-3-1, Gavi prend toute la lumière à la moindre transition blaugrana et expose par la même occasion la faiblesse d’un milieu de terrain madrilène déséquilibré sans Aurélien Tchouaméni, quand Eduardo Camavinga perd la balle au profit du but de Gavi sur une mauvaise passe d’Antonio Rüdiger, et le manque de concertation d’une défense madrilène aux abois, quand Dani Carvajal et Militão se jettent sur Frenkie de Jong et laissent un boulevard digne des Ramblas au remuant numéro 30, qui trouvera Robert Lewandowski ensuite.
Gavi pour Pedri ! C’est le 3e but du Barça ! #ElClasico pic.twitter.com/l2OrmG17cd
— la chaine L’Équipe (@lachainelequipe) January 15, 2023
Buteur et passeur décisif en première période, Gavi récidive en récupérant une passe en retrait mal jugée de Dani Ceballos avant d’envoyer fort au second poteau pour Pedri. Délesté de ses obligations défensives grâce au double pivot constitué par Sergio Busquets et Frenkie de Jong et dans un poste hybride semblable à celui occupé par Andrés Iniesta à ses débuts, il est le joueur du Barça à avoir créé le plus d’occasions face au Real. Malgré un Robert Lewandowski extrêmement imposant pour la défense merengue. « Avant le match, j’ai dit à Gavi de rester près de moi, confiait d’ailleurs l’attaquant polonais en fin de match. Je savais que nous pouvions faire de bonnes choses ensemble. » Un but et deux passes décisives plus tard, c’est encore lui que l’on retrouve à la 76e minute pressant Marco Asensio pour se projeter derrière, sans être suivi par ses coéquipiers qui commencent à fatiguer.
Capitaine mentalité
« Gavi est une bête, commentait le capitaine Sergio Busquets au micro de Movistar à l’issue de la rencontre. À cet âge, la majorité des joueurs sont encore dans les catégories inférieures. Il a un très grand avenir, j’espère qu’il marquera l’histoire du Barça. » En conférence de presse, Xavi s’est dit « ému » par Gavi, qui vient au passage de lui piquer son record de plus jeune buteur de la Supercoupe d’Espagne à seulement 18 ans et 163 jours. « Sur le terrain, il met une âme, un cœur et un caractère qu’il imprime et donne à toute l’équipe, poursuit Xavi. Et à seulement 18 ans, il a une capacité de leadership innée, un courage et une rage qui sont ancrés en lui. Je ne peux pas me fatiguer de le complimenter. Surtout, qu’il ne s’arrête pas, il n’a pas de limites. » La soirée dorée de Gavi se terminera pourtant par un domaine où le pensionnaire de la Masia depuis ses 11 ans excelle moins : la conférence de presse. Ayant du mal à tenir en place sur sa chaise, il a esquivé les questions sur sa réussite personnelle, préférant parler de succès collectif grâce à l’entraîneur et retrouvant le sourire au moment de quitter la salle en lâchant : « C’est une finale et un Clásico contre Madrid, alors oui, on va le célébrer au maximum. » Barcelone tient sans doute son meilleur numéro 30 depuis un certain Lionel Messi.
par Anna Carreau