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Raúl, la gauche dorée

Par Mathieu Faure
Raúl, la gauche dorée

C'est l'histoire du mec qui a foutu Emilio Butragueño sur le banc du Real Madrid. Un mec qui affiche le plus grand nombre de buts et de matchs sous la tunique blanche, mais aucun Ballon d'or. En 2002-2003, l'Espagnol est au sommet, alors que son corps lui fait des misères. Retour sur une saison au paradis.

À l’occasion du 10e anniversaire de So Foot, SoFoot.com revient, en juillet-août, sur une décennie de football. On commence avec 2002/2003, année de naissance de So Foot, mais pas que…

Un pied gauche. Un bisou sur son alliance quand il claque un caramel. Un numéro 7 immortel, floqué sur un maillot blanc immaculé. Lui, c’est Raùl. En 2002, l’attaquant espagnol du Real Madrid a 25 ans et toutes ses dents. C’est déjà un monstre sacré et une figure de proue d’Adidas. Triple vainqueur de la Ligue des champions (1998, 2000 et 2002), il entame cette saison au Real des Galactiques avec l’envie de faire le back-to-back. Ce que personne n’a jamais fait depuis le grand Milan de Sacchi entre 1989 et 1990. Histoire de mettre en avant le gaucher, les dirigeants madrilènes braquent Ronaldo à l’Inter Milan. Avec Zidane et Figo, le Real possède un quatuor offensif exceptionnel. Personne ne peut se vanter d’avoir aussi bien sur le continent. Un carré d’as qui permet à Raùl de brandir très tôt dans la saison l’un des rares trophées qui lui manquait : la Supercoupe d’Europe contre le Feyenoord (3-1).

On se dit que cette armada va tout casser sur son chemin. Sauf que le loustic se blesse très vite et va mettre deux mois à revenir. Le seul point noir d’une saison record, puisqu’il va enquiller les buts, devenant ainsi le quatrième meilleur buteur de l’histoire du Real – devant Hugo Sánchez (207), mais devancé par Ferenc Puskás (236), Carlos Santillana (290) et Alfredo Di Stéfano(307) – et meilleur buteur de l’équipe d’Espagne au cours de cette saison. Une Roja dont il est d’ailleurs devenu le capitaine durant l’été. Bref, tout baigne pour le numéro 7 madrilène. Tout, sauf la domination prévue sur la scène européenne. Parce qu’en Espagne, la Liga est validée en dépit du parcours exceptionnel de la Real Sociedad (deux points d’avance au final). Raùl y va de ses 16 buts en 31 matchs. Pépère.

La C1, le seul regret

Sur la scène européenne, il fait le boulot avec neuf caramels en douze matchs. Son Real joue foutrement bien. Ça combine dans tous les sens et les types donnent du kiff à toute l’Europe. Avec Zizou et Figo à la baguette et la doublette Ronaldo-Raùl à la finition, c’est jouissif. Raùl le sait et il savoure. On retiendra notamment son doublé contre le futur vainqueur, l’AC Milan, en phase de poules, mais également la manière qu’il a de détruire Manchester United en quart de finale aller (3-1, doublé). Ce soir-là, il livre une partie de patron. À 25 ans. Au printemps, alors qu’il se remet d’une opération de l’appendice, l’Espagnol est sans doute le meilleur attaquant d’Europe. Loin devant Thierry Henry et Sheva. En demi-finale, le Real tire la Juventus Turin de Pavel Nedvěd, pas encore promis au Ballon d’or. La double confrontation tourne court et le Real dit adieu à son rêve de dixième coupe aux grandes oreilles. Six mois plus tard, l’Espagnol est l’éternel oublié du Ballon d’or, puisqu’il ne termine même pas dans les cinq premiers. On s’en fout.

En 2002, Raùl est capitaine du Real et de l’Espagne à la fois. Ça vaut toutes les dorures du monde. Il devient même papa pour la seconde fois. Une histoire de but inscrit, encore. Alors même s’il restera un mythe de l’ombre (à l’instar d’un Totti, d’un Giggs ou d’un Lineker), l’Espagnol aura tutoyé l’Europe pendant très longtemps. Aujourd’hui encore, il demeure le meilleur buteur de l’histoire de la Ligue des champions. Une compétition qu’il avait découverte à 17 ans. À cette époque, Zamorano était la star du Real. Raùl, un petit merdeux prétentieux. Depuis, beaucoup de choses ont changé. Et tant mieux.

Son but face au Milan :

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