PSG : Tournez manège !

« Ils mènent un à zéro et ils se retrouvent en supériorité numérique : pour eux ça a été un match d’entraînement, ils ne se sont pas trop fatigués ce soir. » Les mots d’Antoine Kombouaré ont peut-être dépassé sa pensée, ce samedi en conférence de presse après avoir mangé un 3-0 à domicile face au Paris Saint-Germain, mais ils traduisent plutôt bien le confort dans lequel le champion de France en titre – et leader après six journées – a entamé ce nouvel exercice. C’est bien simple : mis à part l’AS Monaco (1-1, 4^e journée), tous les adversaires du PSG ont été massacrés par au moins trois buts d’écart, si ce n’est cinq (Clermont) ou six (Lille). Dans ce contexte, le nouveau locataire du banc parisien, Christophe Galtier, a pu prendre ses aises et faire tourner son effectif, comme il l’avait promis cette semaine. ( « C’est une obligation. […] Ils sont au courant, ils sont informés. Après, évidemment qu’ils ne sont pas contents de sortir, mais c’est aussi faire vivre l’effectif et permettre aussi de trouver d’autres formules et faire exister tout le monde dans cet effectif. » ) Et ce, à quelques jours du premier match européen de la saison avec un gros morceau d’entrée (la Juventus) et un choc qui va nécessiter « beaucoup, beaucoup d’efforts », dixit l’entraîneur des Franciliens.

Banane et dynamique

À Toulouse (0-3) en milieu de semaine, Neymar avait quitté ses partenaires dès la 68^e, le visage fermé, alors que les Trois Mousquetaires avaient été alignés ensemble. Cette fois à la Beaujoire, le Brésilien s’est carrément assis sur le banc au coup d’envoi (tout comme Nuno Mendes et Sergio Ramos, suppléés par Juan Bernat et Danilo Pereira dans le onze de départ) et n’a tombé la chasuble que pour la dernière demi-heure de jeu, lorsque le double buteur Mbappé – pas loin de se mettre sur la tronche avec Nicolas Pallois – a été remplacé par Galette. Quitte à briser la dynamique de la pépite de Santos, irrésistible en ce début de saison (neuf caramels et six assists en sept apparitions toutes compétitions confondues, avant le déplacement à Nantes). « C’est un risque qui existe toujours, si la décision n’est pas acceptée, a posé Galtier face aux médias. J’ai eu une longue discussion avec Ney, qui était sorti à Toulouse avec de la fatigue et des coups reçus. J’ai pris la décision, et elle a été acceptée de manière très correcte par Ney, qu’il ne débuterait pas ce soir. » Mieux que ça : l’actuel meilleur passeur et meilleur buteur de Ligue 1 est apparu avec la banane, sur la touche, tout comme le champion du monde français après sa sortie, comme si l’euphorie générale aplanissait les problèmes d’égos et de fourmis dans les jambes. Tant que la gagne est là, la formule semble donc fonctionner. « On a un groupe très homogène, tout le monde doit se tenir prêt à entrer, a témoigné Presnel Kimpembe sur Canal+. L’important, c’est l’équipe. On a la qualité avec ceux qui commencent et ceux qui entrent, on a un bon groupe. » Hugo Ekitike, par exemple, a pu se défouler une vingtaine de minutes à chaque fois, lors des deux dernières rencontres. « Le match a permis de faire ce qu’on voulait en matière de gestion de temps de jeu pour les uns et les autres, même s’il y a eu la blessure de « Viti », a aussi déclaré Galtier ce samedi soir. On a pu faire à 90% ce qu’on souhaitait faire. » Il est vrai que la sortie de Vitinha, consécutive au tacle de charcutier de Fábio dans les 25 premières minutes, est globalement le seul point noir de la soirée, pour ce groupe où à peu près tous les postes sont doublés, la défense centrale mise à part. « Il y a eu un gros contact au niveau de la rotule, une tension vive sans torsion ni risque ligamentaire, il va évidemment passer des examens complémentaires », a expliqué le coach. Si cela oblige Paname à titulariser Renato Sanches, on a déjà vu pire souci pour un entraîneur.