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PSG, Monaco, Rennes, Nantes, Nice : un hiver européen au chaud pour les clubs français
Dans une semaine cruciale, seul Marseille a vu son aventure européenne prendre fin, le PSG, Monaco, Nantes, Rennes et Nice continuant la leur. La France aura donc cinq représentants en Coupe d'Europe cet hiver.
L’hiver sera donc chaud pour les clubs français sur la scène européenne. Il n’est pas question de grimper au rideau, mais il ne faut pas non plus bouder son plaisir de savoir que l’Hexagone aura encore cinq représentants dans les Coupes d’Europe en février prochain, et que les phases de poules de ces compétitions européennes, notamment la Ligue Europa, ne sont plus une corvée ni une montagne insurmontable pour personne. La semaine avait pourtant débuté par une immense désillusion au bout d’un scénario invraisemblable, laissant l’OM sur le carreau et sans espoir d’être reversé en C3 après une défaite lunaire contre Tottenham à la dernière seconde. Marseille est finalement la seule écurie française à rentrer aux stands et à abandonner la grande course européenne. À quelques secondes près et avec peut-être une stratégie phocéenne moins suicidaire, la France aurait pu faire un carton plein.
Des regrets pour Paris et Rennes, des étoiles pour Nantes
Il y a bien eu d’autres petites déceptions, moins importantes que celle vécue par la bande d’Igor Tudor. À son échelle, le Paris Saint-Germain peut considérer comme un échec le fait de ne pas avoir décroché la première place d’un groupe composé de Benfica, d’une Juventus malade et du Maccabi Haïfa, même si le club de la capitale a lui aussi été victime d’un scénario inimaginable. Il pourrait y avoir des regrets de ne pas avoir réussi à faire mieux que deux matchs nuls contre les Portugais en découvrant son adversaire en huitièmes de finale (au choix entre Chelsea, Manchester City, Tottenham, le Bayern, Porto, Naples et le Real Madrid). Même chose pour le Stade rennais, qui n’a pas fait ce qu’il fallait contre Larnaca pour passer devant Fenerbahçe, et qui peut encore se maudire d’avoir seulement pris deux points contre les Turcs après avoir mené 2-0 à l’aller, puis 3-0 au retour. « On reste invaincus, on est qualifiés, mais on sait qu’on ne peut pas se permettre la moindre baisse de régime, disait Bruno Genesio ce jeudi soir. On va affronter un grand club en février. On en a eu un petit avant-goût l’an dernier avec Leicester, ce sera l’occasion de voir ce qu’on a dans les jambes. »
Deux matchs de plus dans le calendrier pour les Bretons, comme pour Monaco et Nantes, qui ont également validé leur ticket pour les barrages – ou les 16es de finale si on préfère – en s’installant à la deuxième place de leurs poules. Rien de plus logique pour l’ASM, en course pour la Ligue des champions au mois d’août et qui termine tout de même derrière le club hongrois de Ferencváros. Une très belle surprise pour le FCN, qui compte donc plus de victoires en C3 qu’en championnat depuis le début de saison (trois contre deux) et qui ne s’est pas contenté d’être reversé en Ligue Europa Conférence, où Nice, seule équipe française à finir en tête de son groupe, a dû batailler pour s’offrir un huitième de finale avec neuf points en six rencontres. « On est des nains, des tout-petits, lâchait Antoine Kombouaré après le succès de ses hommes en Grèce. On va surtout continuer à découvrir, à apprendre de cette compétition. Mais la priorité pour nous est bien sûr le championnat. Après, on va avoir des étoiles plein les yeux. J’entendais les joueurs, dans le vestiaire, parler du Barça, de la Juventus, nous, on n’existe pas. Donc c’est pour ça qu’on va continuer de rêver. »
Des plafonds à briser
Personne ne pourra reprocher aux Canaris, qui ne sont pas programmés pour aller aussi haut et qui redécouvrent les joies de l’Europe, de ne pas aller plus loin. Ce sera au mieux un grand exploit, au pire une logique respectée pour les Jaune et Vert. Le plateau sera en effet relevé en barrages pour Monaco, Nantes et Rennes (Barcelone, Juventus, Sporting, Salzbourg, FC Séville, Shakhtar, Bayer Leverkusen et Ajax). Les perspectives européennes de chacun dépendent beaucoup du tirage au sort, prévu lundi midi, mais les clubs français doivent-ils s’interdire de rêver de renverser des cadors européens ? Il manque peut-être ce genre de performance au Stade rennais dans son histoire en Coupe d’Europe, alors que Monaco connaît la recette et dispose d’un effectif suffisamment important pour ambitionner un parcours en C3. Les cinq représentants français ont des plafonds à briser, et un printemps à entrevoir pour ne pas revivre la même saignée que la saison passée, où seul Marseille s’était faufilé dans le dernier carré de… Ligue Europa Conférence. Rennes avait vu son aventure dans la même compétition prendre fin dès les huitièmes de finale (contre Leicester), soit au même stade que le PSG et Lille en Ligue des champions (contre le Real Madrid et Chelsea), et que Monaco en Ligue Europa (contre Braga) quand Lyon avait trébuché en quarts contre West Ham. Cette fois, seul Nice peut se frotter les mains d’avoir pris rendez-vous en mars dans une C4 à la dimension des clubs français.
Un coefficient UEFA à bichonner
À chacun sa quête et ses ambitions. Le PSG ne pourra pas accepter une nouvelle sortie de route dès les huitièmes, peu importe l’adversaire, et Monaco et Rennes ont les armes, sans aucune prétention ni arrogance, pour rêver plus grand en C3, sans encore aller jusqu’à les imaginer imiter l’Eintracht Francfort, vainqueur surprise de la dernière édition. À ce stade, rien n’est lisible, surtout que la Coupe du monde passera par là et rappellera une fois de plus que les constats de novembre sont rarement les mêmes en février-mars. Reste l’intérêt général du coefficient UEFA de la France, principal souci des dirigeants, paniqués à l’idée de voir l’Hexagone perdre sa cinquième place à l’horizon 2024-2025. À cet effet, cette semaine est plutôt une bonne nouvelle, puisqu’elle permet de conserver une avance encore confortable sur les Pays-Bas (6es, 56,700 points) et le Portugal (7e, 53,716 points), la France en comptant 59,497 et faisant pour l’instant mieux que ses deux concurrents sur la saison en cours, avec l’avantage de compter cinq représentants encore en lice contre quatre pour les Pays-Bas et le Portugal. Il faut maintenant faire durer le plaisir jusqu’au printemps.
Par Clément Gavard