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Pourquoi Wissam Ben Yedder est meilleur que Kun Agüero
Dans la catégorie des buteurs redoutables de petite taille, il y a évidemment Sergio Agüero. Mais il y a aussi Wissam Ben Yedder, peut-être encore plus intéressant à suivre.
Toulouse ne va pas très bien. Relégables, à deux points de Lorient, 17e, les Violets vivent leur plus mauvaise saison depuis l’exercice 2007-2008, avec un Élie Baup en roue libre et Fodé Mansaré, qui se mettait sur la gueule avec Paulo César. Équipe réputée défensive avec Alain Casanova, Toulouse arrivait à masquer les apparences ces deux dernières saisons grâce à Wissam Ben Yedder. Un attaquant de 1,70m qui a claqué 15 puis 17 buts. Recruté en région parisienne alors qu’il évoluait en CFA, l’attaquant de poche impressionne à ses débuts pour sa finition, héritée du futsal. Dans une équipe qui joue la plupart du temps en 3-5-2, l’avant-centre d’origine tunisienne peut s’appuyer sur un second attaquant, comme ce bon Braithwaite, pour mieux surgir de nulle part et faire mouche. Cette saison, il était d’ailleurs parti pour passer la barre de 20 buchettes. Six en neuf journées, de quoi être sur le podium des joueurs du mois de septembre avec Gignac et Payet. Une situation similaire à celle de Kun Agüero, qui a démarré par 9 buts en 8 matchs de championnat.
« He score when he wants »
Le petit Argentin, résumé lui aussi à sa taille, et à sa relation avec la fille de Maradona au début de sa carrière européenne, s’en est cependant vite affranchi. En cinq saisons à l’Atlético Madrid, il marque plus de 100 buts, remportant la Ligue Europa et la Supercoupe d’Europe avec un club censé ne jamais rien gagner. Transféré pour 40 millions d’euros à Manchester City, il se fait adopter par les fans les plus conservateurs dès sa première saison avec 30 buts en 48 matchs. C’est surtout le dernier, dans le temps additionnel et qui offre le titre aux Citizens, qui lui permet d’être tatoué sur les peaux bien blanches des supporters britanniques.
Cette saison, le Kun a encore sauvé les fesses de son entraîneur en renversant un match de Ligue des champions contre le Bayern Munich. Dans l’histoire de la Premier League, c’est le joueur qui a le plus beau ratio but/minutes jouées, et qui donc justifie le mieux un chant bien connu dans les kops du Royaume « he scores when he wants » (il marque quand il veut). En fait, il fait surtout avec les limites de son corps. Blessé au genou en décembre, il revient à peine quatre semaines plus tard, pile pour le Boxing Day. En début de saison, il se contentait des fins de matchs pour marquer. Et quand il faut mettre une raclée à Newcastle, il accélère, fait marquer et se contente de trottiner. Il aimerait sûrement être à 100%. Comme lors de la dernière Coupe du monde, où il a fait les quatre derniers matchs diminué.
Limites physiques
Ben Yedder, lui, est en pleine possession de ses moyens. Son problème est avant tout dans la tête. « Mentalement, il a déjà été mieux, mais il travaille bien. Il faut le laisser tranquille et travailler, il connaît une période de moins bien, mais je ne veux pas lui rajouter une pression supplémentaire » tonnait son entraîneur Casanova avant de jouer le PSG… où WBY a claqué à nouveau un pion, d’une forte tête au second poteau. De quoi le voir se remettre en tête d’être le dauphin de Lacazette au classement des buteurs ? C’est tout à fait possible. Agüero le sait très bien, tôt ou tard, il devra observer une période de repos pour revenir au top. Alors qu’il suffit d’une occasion à Ben Yedder pour renfiler son costume de super-héros, lui, le seul capable de sauver le TFC de la relégation. De quoi mettre au second plan les matchs de City, qui finira second de Premier league, qu’Agüero soit là ou pas.
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Par Romain Canuti