- 2 juin
- Réouverture des terrasses
Pourquoi le foot est mieux qu’une terrasse de café

Mardi après-midi, tous les Parisiens vont se ruer en terrasse. C'est super. Mais en réalité, c'est tellement mieux d'aller taper dans un ballon, dans un parc, ou sur un terrain.
Parce que pelouse > bitume
Cela fait près de deux mois qu’il fait beau dans la capitale, une anomalie. Pire : depuis plusieurs jours, le thermomètre frôle les 30°C, des températures bien au-dessus des fameuses « normales de saison ». Forcément, avec un tel sun, les trottoirs ont eu le temps d’accumuler la chaleur. Et quand les terrasses vont rouvrir, toute cette chaleur accumulée va tranquillement venir se déposer sur les pieds peu chaussés des clients. Une sensation désagréable qui va remonter dans les jambes, et pour peu que vous soyez en jeans, c’est la cata. Une mésaventure qui ne risque pas d’arriver sur une belle pelouse. L’herbe verte respire et reste toujours fraîche : fort agréable pour s’allonger dedans (attention aux tiques et aux aoûtats quand même) entre deux parties de foot endiablées. Ne reste plus qu’à ramener la glacière, et la vie est belle.
Parce que perdre des calories, c’est mieux qu’en accumuler
Voilà plus de deux mois que les Franciliens se contentent de boire des coups chez eux (dans leur jardin, sur leur balcon de 0,5 m2, sur leur canapé) ou, au mieux, sur le trottoir en bas de leur appartement. Forcément, la réouverture des terrasses va être l’occasion de rattraper le temps perdu, de s’éterniser, et, fatalement, d’enchaîner les verres. Or, une bière ou un pastis, c’est environ 125 calories. Un cocktail bien chargé peut atteindre 250. Trois, quatre, cinq verres, et voilà que vous avez déjà ingurgité l’équivalent en calories de deux beaux burgers. Burgers que vous allez évidemment gober dans la foulée pour éponger tout ça, avant d’enchaîner sur une nuit difficile, tout barbouillé. Heureusement, vous avez le choix : vous pouvez aussi aller dans un parc pour jouer au foot pendant une heure avec des potes, brûler entre 500 et 700 calories, rentrer chez vous, manger un bon repas, prendre une belle douche plaisir, et dormir comme un loir. C’est vous qui voyez.
Parce que les plus beaux débordements auront lieu sur le terrain
Les terrasses pourront déborder sur « les trottoirs ou des places de stationnement », a promis Anne Hidalgo, la présidente de la Fédération française de défense des vélos. Alléchant, mais est-ce réellement comparable aux débordements d’un Alphonso Davies en pleine bourre ? Un mètre de distance entre les tables, attention à ne pas dépasser les jambes. Voilà ce qui attend réellement les Parisiens, confinés dans leur périmètre de sécurité. Et bien sûr, extinction des feux à 22h « pour limiter les nuisances sonores ». Il n’y aura pas cette fois-ci « quelques minutes de bonheur en plus », sinon c’est carton jaune pour les cafés concernés. Alors que le football, lui, sait faire durer le plaisir : un temps additionnel qui s’éternise, une VAR qui dure dix minutes. L’art de déborder.
Parce qu’en terrasse, on est à l’étroit
Les Skype-apéros, c’est déjà terminé. Les boomers ont rangé WhatsApp, les millenials ont quasiment fini leur année d’étude : tous les regards convergent vers une unique cible. Problème ? Beaucoup ont eu la même idée. Alors, certes, les tables seront espacées de façon à respecter les distances de sécurité, mais tout ce petit monde sera tout de même entassé. Sans parler des files d’attente interminables pour finalement siroter un Coca à 5,50 euros. De quoi faire resurgir l’agoraphobe qui sommeille en chacun de nous. Alors que sur un terrain de foot, vous serez, au maximum, 22 sur une superficie d’environ 7000m2. Soit une personne pour 318 m2. Et pas besoin d’attendre non plus, il suffit de lâcher un traditionnel « j’peux jouer ? » pour vous joindre à la fête.
Parce qu’un coup de soleil est vite venu
Lundi matin. 9h30. Vous arrivez au bureau et vous retrouvez vos collègues. Même caché derrière votre masque, vous resplendissez. Et les collègues ne s’y trompent pas : « Dis donc, toi, t’étais à la campagne ce week-end ? » À ce moment-là, il y a deux réponses possibles, qui en diront certainement beaucoup sur qui vous êtes. La première : « Oui, samedi j’ai fait un foot dans un parc avec des potes, et dimanche, j’ai remis ça à la campagne, sur un vrai terrain qui est resté ouvert même pendant le confinement. » Sourires enjoués des collègues ; l’incorrigible sportif que vous êtes a encore frappé, et en plus de vous filer la pêche, ce foot vous a donné une putain de bonne mine. La deuxième : « Non… J’ai enchaîné trois binouzes en plein cagnard à la terrasse du Balto et j’ai pris un coup de soleil… » Sourires moqueurs des collègues ; l’incorrigible buveur que vous êtes a encore frappé, et en plus de vous avoir coûté 20 balles, cette terrasse vous a donné un putain de mal de crâne.
PSG-Inter : un peu plus près des étoilesPar Romain Lamigeon et Éric Maggiori