- France
- Marseille
Pourquoi l’OM devrait faire de Jul sa première recrue
Alors que le mercato de Marseille est d’un calme olympien, le rappeur Jul cartonne avec le démarrage canon de son nouvel album Rien 100 rien (55 000 exemplaires écoulés en deux semaines). Pour l’OM, qui n’a pas de liquidités, mais dont l’effectif a besoin d’être renouvelé, la bonne pioche est déjà dans la cité phocéenne. Et si c’était Jul, finalement, la recrue idéale pour Marseille ?
Il a déjà joué à l’OM
Raillé depuis des années pour son incapacité à sortir des joueurs de haut niveau, le centre de formation de l’OM signerait sa rédemption avec l’arrivée de Jul. Le rappeur marseillais a fréquenté la Commanderie entre ses 14 et 16 ans avant d’être envoyé en équipe 2 à la suite d’une blessure à la cheville, comme il l’a révélé à L’Équipe. Mais s’il manie aujourd’hui les mots plutôt que le cuir, c’est qu’il a fallu trancher entre les deux. Jacques-Henri Eyraud, attaché à ne pas laisser filer les jeunes pépites marseillaises, attraperait là un gros poisson, du cru, fier de suer dans le maillot bleu et blanc. Alors si Payet et Mandanda sont revenus à la maison, pourquoi pas Jul ? En tout cas, il « mouille le maillot comme Cabella » , il l’a promis dans « Je fais ma vie » (2016).
Il connaît parfaitement le football
Fini les recrutements exotiques qui nécessitent un temps d’adaptation (Radonjić, Ćaleta-Car, Hubočan, Strootman), l’OM n’a plus le temps. Quoi de mieux que de miser sur un élément parfaitement au fait des péripéties de la Ligue 1, vrai fana de ballon ? À de maintes reprises dans son tube « Fais-moi la passe » (2018), Jul a prouvé sa connaissance pointue du milieu : « J’mets extérieur, changement d’aile, Paul Pogba(…)En mode sentinelle comme Kanté(…)J’tire les coups francs comme Roberto Carlos. » Des mots qui laissent deviner une petite préférence pour l’entrejeu, ainsi qu’une grosse frappe de balle du gauche. Le tout trempé dans une promesse de gros volume de jeu : « Trop faim, j’représente l’OM comme Thauvin. » Les choses sont bien faites. Thauvin ayant des envies d’ailleurs, l’identité de son successeur semble toute trouvée.
Il est abordable
Jul est généreux. En témoignent ses nombreux opus diffusés gratuitement en streaming pour récompenser la TeamJul, sa communauté de fans. Et en ces temps difficiles, où l’OM est contraint de vendre ses joueurs, un bon coup serait le bienvenu. Une arrivée en Y au Vélodrome, en hommage aux disparus Yankees, pourrait même rabibocher la direction avec le groupe ultra. Mais JHE et AVB devront être convaincants cependant, car s’il est altruiste, l’ancien abonné de la tribune Ganay n’en est pas moins exigeant et indépendant, comme il prévient dans « La Classe » (2016) : « Moi gros y a personne qui m’achète, ils veulent m’avoir avec un peu de magie. » Pas de risque, toute la magie du Champions Project s’est estompée depuis belle lurette.
Il est très fort techniquement
« Allez enchaînement j’te vois pas t’es H.S man, petit pont carré croix, demande à Mahrez man » (du tube « Vie de Fou » , 2018). Orphelin de Lukitas Ocampos, parti au FC Séville, l’OM se cherche un nouvel artiste féru de petits ponts et autres facéties techniques. Au vu de nombreuses vidéos sur la toile, Jul est l’homme de la situation. Dans un effectif sans attaquant, et mené par un Dimitri Payet en fin de cycle, difficile pour Villas-Boas de cracher sur quelques douceurs concoctées par le rappeur. Joueur offensif, doté d’un joli pied gauche, Jul n’a sûrement rien à envier à Saïf-Eddine Khaoui, revenu dans l’effectif phocéen après deux années de prêt à Troyes puis à Caen.
Il a des statistiques hallucinantes
Avec 1,9 milliard de vues et 3,4 millions d’abonnés sur sa chaîne YouTube, douze albums récompensés par douze disques d’or et dix de platine, plus de 1 500 sons déjà réalisés, Jul a des stats qui affolent toute l’Europe. Alors que le dernier objet volant non identifié vaguement aperçu par les supporters de l’OM était la frappe de Clinton Njie en finale de Ligue Europa contre l’Atlético, l’arrivée de celui « qu’on appelle l’OVNI » ne ferait pas tache à Marseille. La route vers le ballon « d’Or et de Platine » ? Et mercé la zOM.
Par Arthur Stroebele et Victor Launay