Pourquoi l’Islande doit (absolument) gagner l’Euro

Pour faire mentir ces études à la con


Depuis le Mondial 2010, Goldman Sachs se plaît à donner ses prévisions sur l’issue des compétitions de football. Non contente d’avoir estimé à 48,5% une victoire du Brésil en 2014, la banque d’affaires américaine – funestement célèbre pour son implication dans la « crise des subprimes » en 2008 – est revenue à la charge à quelques jours de l’Euro, avec une nouvelle étude statistique basée sur les résultats récents des sélections et l’issue des dernières compétitions internationales. Dans son rapport, Goldman Sachs prédisait la victoire de la France à 23,1%, ce qui en faisait la favorite de l’Euro, contre un chiffre de 0% pour l’Albanie. Et l’Islande ? 0,2%. Deux chances sur 1000, donc.

Pour donner un orgasme à « Gummi Ben » 



Stade de France, 10 juillet, 22h47. 2-2 entre l’Islande et le Portugal. Au bout du temps additionnel, Cristiano Ronaldo dribble toute la défense sur l’aile gauche, entre au coin de la surface et pique son ballon devant la sortie d’Halldórsson. Le geste est somptueux, le Portugais est déjà dos à la tribune, les pouces pointés sur son nom floqué derrière le maillot, des Ballons d’or plein les pupilles. Sensation ! Le lob rebondit devant le but avant d’échouer sur la barre transversale. Le gardien récupère, sur le contre, Sigþórsson plante Rui Patrício. L’Islande est championne d’Europe. Gudmundur Benediktsson, le Victor Hugo Morales islandais, en arrache sa chemise, dévale la tribune presse et fonce sur le terrain embrasser Carine Galli.

Pour venger Diogo Torres et son micro


 « Vous êtes prêts pour ce match ? » Diogo Torres attend toujours une réponse à sa question. Plus qu’un vent, Cristiano Ronaldo, qu’il venait d’interroger à la volée en marge de la rencontre décisive de phase de poules, Portugal-Hongrie, le 22 juin dernier, lui arrache son micro. En guéguerre avec ce média et très mécontent d’être interrompu dans sa balade d’avant-match, CR7 jette alors le mic’ dans un étang. Trois semaines plus tard, le reporter de CMTV, la chaîne du quotidien lusitanien Correio da Manha, n’a pas digéré l’affaire. Alors que la star portugaise se pointe en conférence de presse après la défaite en finale face à l’Islande, le journaliste, caché au fond de la salle, arrache à son tour un micro à un confrère pour poser la première question : « Cristiano Ronaldo, après cette deuxième défaite en finale d’un Euro, est-ce que vous envisagez de prendre votre retraite internationale ? » Sourire crispé de l’intéressé. 


Pour envoyer le FC Nantes en Ligue des champions

Buteur face à l’Angleterre, décisif en prolongation devant la France et l’Allemagne, puis héros de la finale contre le Portugal, Kolbeinn Sigþórsson revient sur son île dans la peau du héros. Très vite, sa cote explose. Sensible au destin épatant du gaillard, Claudio Ranieri jette son dévolu sur l’attaquant du FC Nantes – pour remplacer Jamie Vardy, parti à Arsenal. Ça sera 35 millions sur le bureau du président Kita, qui les claque en une semaine sur le marché des transferts : Andy Delort, Valère Germain et Jérémy Ménez débarquent à la Beaujoire. La première partie de saison est encourageante, mais René Girard se fait virer après un clash avec Waldemar Kita. Rolland Courbis arrive, le FCN arrache la 3^e place et coiffe au poteau le Stade rennais.

Pour voir le corps de Yannick Agnel dériver jusqu’au Groenland

Yannick Agnel est un homme ambitieux. « Si les Islandais gagnent l’Euro, je fais le tour de l’Islande à la nage » , s’est-il hasardé sur Twitter. Double champion olympique à Rio, le nageur français tient parole et se lance dans le véritable défi de sa vie à l’automne : se farcir les 5 000 km de côtes islandaises à quelques encablures du cercle polaire arctique. Le show est orchestré par TF1, Denis Brogniart joue l’envoyé spécial, quitte à repousser le tournage de la nouvelle saison de Koh-Lanta. L’aventure s’arrête à l’aube du quatrième jour. Pris d’hypothermie, Agnel est secouru par Brogniart himself et promet dorénavant de ne plus quitter les bassins chauds de la piscine de Mulhouse. 


Pour voir la sélection de Savoie à l’Euro 2024



Un pays grand comme le Portugal, avec une population inférieure à celle de la ville de Nice, qui remporte l’Euro ? Il n’en fallait pas moins à Pascal Dupraz pour annoncer à Stéphane Guy en direct sur Canal + qu’il veut « mettre la Savoie sur la carte du foot mondial » . L’ancien coach de l’ETG milite pour une adhésion à l’UEFA et obtient satisfaction devant le Tribunal arbitral du sport au terme d’un long battage médiatique. Premier match officiel le 2 août 2022 dans le nouveau Parc des Sports d’Annecy : la Savoie perd 8-0 contre l’Allemagne. Avant de se qualifier brillamment pour la phase finale de l’Euro 2024. Au nez et à la barbe de l’Islande.