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Port-Valais après le match contre Lyon : « Si on en avait pris 20 ou 30, il aurait fallu tout déclarer à la douane ! »
Petit club suisse de niveau amateur, l'US Port-Valais a eu l'honneur de parcourir la poignée de kilomètres qui le sépare d'Évian pour (re)lancer la saison de l'Olympique lyonnais. Résultat : un 12-0 anecdotique, un plaisir immense et, surtout, une occasion de jauger une première fois des Lyonnais qui auront fort à faire cet été. Oscar Martins, entraîneur, et Alex Bonal, gardien, racontent leur première joute européenne.
Malgré le score, comment s’est passé le match ? L’ambiance était bonne ?Oscar Martins : On préparait ce match depuis trois semaines. On savait qu’on allait perdre, mais on voulait rester dans une marge de buts acceptable pour nous : 15 buts. Niveau ambiance, c’était super en avant-match, pendant le match et après le match. On n’a pas trop pris de plaisir niveau foot, mais on en a pris un énorme en affrontant l’OL. C’était un peu particulier avec le contexte sanitaire, mais l’ambiance entre les équipes était super. Le seul petit point négatif que je vois, c’est la décision de l’arbitre d’accorder un penalty sur une main pas claire après une minute de jeu. Il aurait pu être un peu plus pédagogue, dans l’esprit du match. Surtout qu’en deuxième mi-temps, il nous a donné un coup franc après une faute dans la surface !Alex Bonal : Je m’attendais à faire un petit spécifique. (Rires.) En tant que compétiteur, c’est bizarre de se dire que tout s’est très bien passé après un 12-0. Tout est allé très vite, mais j’ai pris un maximum de plaisir. L’état d’esprit était super des deux côtés. Beaucoup d’envie. Chez eux comme chez nous, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas retouché de ballon.
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Vous avez repris l’entraînement spécialement pour cette rencontre ?OM : On avait prévu une reprise light post-coronavirus. Notre préparation devait commencer plus tard, mais on l’a un peu modifiée. On s’est entraîné deux fois par semaine sur les trois dernières semaines. On voulait vraiment faire honneur à l’invitation de l’OL et leur montrer notre envie. On ne voulait pas être des mannequins sur le terrain. On espère une revanche prochainement. (Rires.)
Comment avez-vous trouvé l’OL après presque quatre mois sans jouer ?OM : Ils sont en train de lancer la machine pour retrouver leur rythme de croisière. Après, niveau physique, on ne leur a pas posé assez de problèmes pour qu’on puisse jauger là-dessus. (Rires.) En revanche, on a vu qu’ils ont joué sérieux, Rudi Garcia a donné très peu de consignes pendant le match pour les corriger. C’était carré. Même Anthony Lopes, qui a dû toucher cinq ballons du match, était concentré, participait et replaçait ses gars. On a essayé de le chambrer pendant le match, mais rien. Ils sont au début de quelque chose de bien et vont jouer Nice ce week-end, une équipe de leur calibre. J’espère qu’ils gagneront leur finale contre le PSG. AB : Sur les 45 minutes que j’ai jouées, j’ai senti une équipe très sérieuse. Rien que sur le penalty de Depay, il aurait pu le tirer tranquille, mais il a été sérieux. On l’a vu dans son regard, puis dans sa manière de célébrer. Dès qu’il y avait une occasion, ils punissaient. Ils sont restés concernés et disciplinés jusqu’à la fin. Un professionnalisme qui fait franchement plaisir à voir. Et sur le peu qu’ils communiquent, ils s’aident. Ça se voit aussi sur leurs buts. Même au douzième, ils sont allés célébrer ensemble, ça montre une belle cohésion.
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Vous êtes devenus supporters ?OM : Je suis supporter depuis hier. (Rires.) Plus sérieusement, je regarde le foot régulièrement et ça ne date pas d’hier que je regarde l’OL. Mais je pense qu’ils ont gagné 30 supporters. Aujourd’hui, on regarde l’Olympique lyonnais avec un peu plus d’amour. AB : Je ne vais pas dire ça, mais c’est vrai que je le suis un peu plus maintenant.
Il y a des joueurs en particulier qui vous ont plus marqués ?OM : J’ai trouvé Reine-Adélaïde particulièrement bien en jambes. Après, Memphis Depay, c’est un bœuf. Ce joueur est impressionnant. Vraiment. Autrement, dans l’ensemble, ils avaient tous l’air en forme. AB : Le joueur qui m’a choqué, c’est Depay. On sentait qu’il avait vachement envie de retrouver des sensations sur le terrain. J’ai aussi découvert Kadewere. Une personne hyper agréable sur le terrain déjà. Ensuite, il a bien fait son boulot. Tous ses ballons étaient d’une très grande précision.
Memphis Depay et Jeff Reine-Adélaïde reviennent d’une blessure aux ligaments croisés. Comment est-ce que vous les avez sentis après six mois loin des terrain ?OM : Le match a aussi été prévu pour permettre à ces joueurs de reprendre le rythme contre une équipe qui ne va pas leur imposer un trop grand défi physique. C’était un bon moyen pour leur donner du temps de jeu et qu’ils reprennent confiance en leur corps. Franchement, ils étaient bien. En deuxième mi-temps, Reine-Adélaïde était sur le côté gauche et on lui disait : « Lève un peu le pied, vous en avez fait assez ! » Il nous a répondu : « Écoutez les gars, je ne peux pas, je reviens de blessure ! » On a bien compris qu’il était là pour se tester, quoi. J’espère vraiment qu’ils pourront vite revenir au top de leur forme. AB : Memphis Depay revient de blessure, mais c’est comme s’il n’avait jamais été blessé. Il courait partout, on aurait dit un gibier ! (Rires.)
On a le sentiment que vous avez été plus impressionnés par l’écart physique que par l’écart technique. C’est le cas ?OM : À partir du moment où tu gagnes tous les duels, c’est plus facile d’être propre techniquement. Mais c’est clair que l’écart physique est énormissime. Vraiment énormissime. Techniquement, ils n’ont pas tenté de trucs extraordinaires. C’était vraiment : passes courtes, déplacements. Tout s’est joué au sol. Je n’ai pas le souvenir de plus de deux ou trois longs ballons.AB : Techniquement, évidemment il n’y a rien à dire. Mais physiquement… En première mi-temps, on avait l’impression qu’ils ne descendaient jamais en cadence.
Alex, tu as quand même pu arrêter un penalty !AB : Ça reste un des beaux moments, c’est clair. Bon, dès la première minute, face à Memphis, je plonge déjà du bon côté, mais il m’envoie un missile. Celui de Reine-Adélaïde était plus favorable. C’était un peu spécial pour moi parce que j’étais en formation à Évian Thonon Gaillard de 2011 à 2016. Je m’étais même entraîné une ou deux fois avec la Ligue 1 ! Ça faisait plaisir de retrouver ce terrain. Cet arrêt restera un super souvenir.
Vous vous êtes fait un peu chambrer après le match ?OM : Pas du tout, même plutôt l’inverse ! On nous a félicités pour notre prestation contre l’équipe type de Lyon. Oui, on s’est fait un peu chambrer sur les réseaux, mais on a eu énormément de messages de félicitations. Je pense que Thiago Mendes s’est plus fait chambrer que nous après avoir pris un petit pont de Kevin Almonte. Il a ramassé, le pauvre ! Après, heureusement qu’on en a pris que 12. Si on en avait pris 20 ou 30, il aurait fallu tout déclarer à la douane ! Je ne sais pas comment on aurait fait.
Propos recueillis par Quentin Coldefy