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Philippe Hinschberger : « Je ne connais pas les Fatals Picards »

Propos recueillis par Adrien Hémard
Philippe Hinschberger : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je ne connais pas les Fatals Picards<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Après trois belles années à Grenoble conclues par un barrage perdu contre Toulouse en juin dernier, Philippe Hinschberger a quitté l'Isère à un an de la fin de son bail, convaincu d'avoir fait le tour de la question au GF38. Direction la Picardie, où l'Amiens SC a su trouver les mots pour séduire l'ancien Messin, spécialiste de la montée. Son départ surprise de Grenoble, la saison qui s'ouvre, Michel Sardou : l'entraîneur-chanteur se confie en ce début de saison. Et ça sonne juste.

On vous a quitté au printemps en barrage avec Grenoble, on vous retrouve quelques mois plus tard à Amiens. L’été a été agité, non ?Pas tant que cela, à vrai dire. À part ma dernière semaine de vacances, pendant laquelle Amiens m’a contacté. J’ai alors appelé mes dirigeants de Grenoble pour leur dire, parce qu’il me restait un an de contrat. J’en avais déjà parlé à Max Marty parce qu’après une saison comme ça, c’était possible qu’on me contacte. Il y a eu un petit flottement, parce que Grenoble demandait une indemnité sur ma dernière année. On ne me l’avait pas dit au départ et je pensais que Grenoble me libérerait pour bons et loyaux services, mais je peux comprendre. Ça s’est réglé début juin et le 17, on reprenait l’entraînement à Amiens.

Vous sembliez bien installé à Grenoble et ce départ a surpris, vous étiez arrivé au bout du chemin ?Peut-être pas au bout, mais on a fait une saison exceptionnelle pour le GF38 en Ligue 2 où on a battu tous les records du club. Quand on fait quatrième avec Grenoble, peut-on faire mieux l’année d’après ou va-t-il falloir reconstruire après un mercato agité ? Le club devait vendre et se séparer de ses meilleurs éléments, il fallait tout recommencer. Pouvais-je faire mieux à Grenoble, cette saison ? Je me suis posé la question et ma réponse est plutôt négative, pour toutes ces raisons. Sans parler des premiers matchs de Grenoble à domicile joués à Gueugnon.

Depuis trois ans, on s’entrainait sur synthétique l’hiver parce que notre terrain était injouable dès novembre.

Vous pointez, aussi, les conditions d’entraînements délicates.Il y avait effectivement ce problème. Depuis trois ans, malgré les efforts faits pour donner vie au centre d’entraînement qui sort de terre, on s’entraînait sur synthétique l’hiver parce que notre terrain était injouable dès novembre. On a quitté les bungalows obsolètes pour le stade des Alpes, mais on allait au terrain tous les jours en minibus. Les gens vont dire que ce sont des conneries, mais c’est usant au quotidien. Il faut toujours attendre que tout le monde soit là, etc… L’année dernière, nos bons résultats nous ont portés pour passer outre ces conditions pompeuses en énergie. À côté de ça, quand Amiens vient me chercher avec ses installations et son encadrement de Ligue 1… À 62 ans, j’ai le droit de travailler les pieds au sec, non (rires) ?

Vous avez fait les choses bien avec une lettre ouverte, c’est assez rare pour être signalé… J’ai passé trois ans à Grenoble, mon départ n’a pas été compris par tout le monde. Mais c’est une décision qui me regarde, je ne demande pas qu’on la comprenne. J’étais comme un poisson dans l’eau, au GF38. Quitter Grenoble, c’est aussi sortir de ma zone de confort. Ça aurait été facile de rester, on me déroulait le tapis rouge après une saison comme ça. Mais la vie d’entraîneur, c’est le challenge. Mon départ à Amiens a été un peu précipité, je n’ai pas pu saluer mes amis là-bas au club et en ville. Donc, j’ai fait cette lettre. Ce n’est pas de la démagogie, je voulais juste saluer tout le monde.

Pourquoi avoir choisi Amiens ?Pour les installations, le matériel et les moyens humains. Je m’inscris aussi dans un schéma différent, avec un directeur sportif qui est très actif sur le marché des transferts. C’est un fonctionnement que je n’ai jamais connu dans ma carrière, mais cette politique de recrutement de jeunes à revendre m’intéresse.

Vous êtes dans un club qui fait du trading avec un directeur sportif omniprésent, c’est facile à gérer ?Il m’a réglé l’effectif comme je voulais. Quand je suis arrivé, il y avait 35 joueurs sous contrat et c’était trop. On a un groupe de 23 joueurs, maintenant, c’est bien mieux. Un effectif trop large vous tire vers le bas, surtout quand on joue une fois par semaine. John (Williams, NDLR) n’est pas là physiquement, mais on échange beaucoup. Chacun son domaine, même si je propose des joueurs que je connais. L’évolution du métier fait qu’aujourd’hui, ce n’est plus possible que l’entraîneur fasse le recrutement. Sinon, tu as 30 agents par jour au téléphone. Regardez Galtier à Lille, il a laissé le recrutement à Campos et s’est focalisé sur le terrain. Résultat : il est champion de France. Chacun son boulot. C’est important, quand tu arrives, d’avoir des gens du staff déjà au club, ça fait gagner beaucoup de temps.

Je suis quelqu’un d’assez rond, de bonne humeur. Je ne me prends plus la tête, parce que j’ai 61 ans. Autour de moi, je veux qu’il y ait de la joie, des sourires et de la bonne humeur, qu’on rigole dans les bons et aussi dans les mauvais moments.

Le président Joanin vous avait demandé de redonner le sourire au club. On vous a notamment vu guitare à la main, remixer « En chantant » de Sardou pour votre bizutage. C’est votre façon de manager ?
Chacun sa personnalité, c’est un club qui était un peu sous tensions pour X raisons. Déjà, quand je suis arrivé à Grenoble, le contexte était tendu. Les gens aiment bien travailler avec moi parce que je suis quelqu’un d’assez rond, de bonne humeur. Je ne me prends plus la tête, parce que j’ai 61 ans. Autour de moi, je veux qu’il y ait de la joie, des sourires et de la bonne humeur, qu’on rigole dans les bons et aussi dans les mauvais moments. Comme à Grenoble, il faut être sérieux sans se prendre au sérieux.

D’où cette chanson, écrite en… ?Une trentaine de minutes à peine, il suffit de savoir ce que tu veux dire.

Vous avez opté pour Michel Sardou, mais pas pour les Fatals Picards. Pourquoi ? Parce que je ne connais pas les Fatals Picards… Je voulais une chanson connue, avec un refrain que tout le monde puisse reprendre. J’ai connu des vestiaires plus gaies que celui d’Amiens en arrivant, je voulais les faire sourire un peu.

Et sur le terrain, quel est l’objectif ?Je n’en ai pas. Le président est reparti sur un cycle de trois ans. Ce n’est pas quelqu‘un qui fait des crises de foie parce qu’il est en Ligue 2, même si la descente a été difficile à accepter. Il considère le club comme une entreprise de spectacle, ce que je trouve assez juste, et que les résultats ne sont que les conséquences du spectacle proposé. Tout le monde veut retrouver la Ligue 1, mais celui qui connait le foot sait qu’on peut être parmi les dix prétendants à la montée et finir dixième. La priorité est de donner un style de jeu, de la vie à cette équipe et de gagner.

Tout le monde veut retrouver la Ligue 1, mais celui qui connait le foot sait qu’on peut être parmi les dix prétendants à la montée et finir dixième. La priorité est de donner un style de jeu, de la vie à cette équipe et de gagner.

C’est vraiment votre dernier challenge ?Je vais avoir 62 ans en novembre, 64 à la fin de mon contrat. Je me sens dans la peau d’un U19, je vois un adolescent en face de moi dans la glace. Ce n’est pas possible, les années qui passent comme ça, bordel… Je me sens très jeune dans ma tête, les années ne touchent pas mon enthousiasme. Je sais où je finirai ma vie et mon plan de retraite est déjà tracé, donc je n’ai aucune raison de me prendre la tête.

Sinon, vous voyez qui en haut du tableau cette saison ?Les grosses équipes avec un beau recrutement comme Dijon et Sochaux, mais aussi Caen et Toulouse. La victoire incontestable de Sochaux à Dijon a posé les bases de cette saison de Ligue 2, je pense. Ensuite, on ne sait jamais comment les relégués se relèvent. Dijon a l’air solide, Nîmes moins. Le Paris FC de Thierry Laurey sera aussi au rendez-vous.

Un type comme Thierry Laurey, qui a fait remonter Strasbourg puis l’a maintenu pendant cinq ans avec une coupe de la Ligue, je ne sais pas ce qu’il pouvait donner de plus comme preuves.

Justement, Thierry Laurey et Stéphane Moulin, deux coaches installés L1, sont « redescendus » . Ça dit quoi du niveau de la L2 ?Des gars comme Stéphane Moulin, Thierry Laurey ou Philippe Montanier qui connaît le foot international, c’est prestigieux. Et puis, ces clubs comme Toulouse, Auxerre, Caen, Amiens… Quand j’étais à Metz en Ligue 1, j’avais des conditions de travail inférieures. Bon, ils ont refait le centre depuis. Ce sont des gros clubs, taillés pour la Ligue 1. Les coachs ont besoin de travailler et en Ligue 1, il y a une propension à prendre des entraîneurs étrangers assez catastrophiques parce que c’est loin de marcher à chaque fois. Donc le jeu des chaises musicales est interrompu, des gens sortent du manège et redescendent dans les divisions inférieurs. Concernant Stéphane Moulin, il était sûrement dans le projet d’Olivier Pickeu à Caen. Mais un type comme Thierry Laurey, qui a fait remonter Strasbourg puis l’a maintenu pendant cinq ans avec une coupe de la Ligue, je ne sais pas ce qu’il pouvait donner de plus comme preuves. Et après, on va prendre des entraîneurs étrangers qui n’ont rien prouvé… Bon, c’est comme ça.

Avoir le multiplex en clair sur une chaîne gratuite, c’est une bonne nouvelle pour vous ?On a vu des pics à quasiment un million sur la première journée, c’est intéressant. La Ligue 2 est décriée et c’est vrai que certains stades ne font pas rêver, mais c’est un super championnat. Un match de L2 n’a souvent rien à envier à la L1. Il y a des matches de merde aussi, mais comme en L1. On profite de cette exposition, surtout quand on voit qu’avec monsieur Aulas, on va passer un jour à une Ligue 1 à quatorze clubs et une Ligue 2 qui n’existe plus. Ils ne doivent pas oublier que de temps en temps, ils vont pêcher des petits joueurs pas chers en Ligue 2 qu’ils revendent ensuite très chers. Bref, c’est une très belle exposition et c’est bénéfique pour tout le championnat.

Est-ce que vous avez trouvé le secret de la Licorne ?Non, je ne l’ai pas trouvé. Sinon, on aurait battu Auxerre à la première journée. Mais je vais continuer à fouiller avec mon staff, on va trouver le secret de la Licorne qui nous fera gagner. C’est le seul qui m’intéresse.

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Propos recueillis par Adrien Hémard

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