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Paul Scholes : « Si j’avais été espagnol, je n’aurais jamais eu à tacler »
Il s'est retiré des terrains depuis la fin de saison 2012-2013. Assez discrètement, dans l'ombre de son entraîneur de toujours Sir Alex Ferguson. Il n'en reste pas moins que Paul Scholes a marqué l'histoire de Manchester United et du football en général. Alors, avant le déplacement de Saint-Étienne à Old Trafford, on est allé parler football avec le diable roux. Où il est question de Sir Alex Ferguson, de Roy Keane et même de pizza volante.
La poignée de main est ferme, le regard amical. Paul Scholes accueille au dernier étage du Football Hotel de Manchester. Un établissement qui jouxte Old Trafford et dont toute la déco parle football, y compris les murs décorés par des milliers de vignettes panini. Le « Ginger Cantona » est propriétaire des lieux avec ses compères Ryan Giggs, Nicky Butt, ainsi que les frères Neville. Lui qui n’a jamais quitté la grande ville nord-anglaise et vit à vingt minutes du stade, ne coupera semble-t-il jamais le cordon. Comme il ne cessera jamais d’avoir une étincelle dans les yeux à chaque fois qu’il est question de taper dans un ballon ou d’en parler. Entretien à la coule, vaguement supervisé par l’agent so british du rouquin, tout en costume, téléphone portable dernier cri et coupe de cheveux taillée au millimètre.
Ton dernier match de Ligue Europa comme joueur, c’était un Bilbao-Manchester vécu depuis le banc en 2012. Tu en gardes quels souvenirs ?C’était un match très difficile, contre une excellente équipe. C’était une expérience incroyable d’observer ce match depuis le banc. On n’a pas très bien joué, la Ligue Europa n’était pas une priorité comme aurait pu l’être la Ligue des champions. Mais j’ai été bluffé par l’intensité que l’équipe de Marcelo Bielsa avait mise dans ce match. Sur les deux rencontres, c’est peut être l’équipe la plus physique, la plus affûtée que j’ai pu voir de ma vie. Je n’avais jamais vu toute une équipe courir autant, presser autant. Ils étaient brillants.
Pep Guardiola avait cité Marcelo Bielsa comme l’une de ses inspirations. Cette double confrontation perdue contre Bilbao, cela a été une leçon de football ?À chacun des deux matchs, ils nous ont battus sur tous les plans. Mais surtout physiquement. En les regardant, je me suis dit : « Eux, ils ont été entraînés à la perfection. » Ils nous ont mangés tactiquement, mais le plus impressionnant, cela a été la supériorité physique. Ce que Bilbao nous a imposé en 2012, plusieurs clubs essayent de le faire aujourd’hui en Premier League, comme le Liverpool de Jürgen Klopp, ou le Borussia Dortmund en Allemagne. Une pression intense, de tous les instants, c’était nouveau pour moi de voir une équipe jouer de la sorte.
Est-ce que c’est là que réside toute la beauté des compétitions européennes ? La possibilité de se confronter à une vision radicalement différente du même sport, et donc de découvrir autre chose ?Oui, clairement. Les matchs européens sont différents des matchs en Angleterre, durant lesquels tu sais à quoi t’attendre. Bilbao, on ne les connaissait pas aussi bien que les équipes de Premier League, et on a donc été impressionnés en découvrant à quel point ils pouvaient répéter les efforts et toucher à la perfection tactique. La Ligue Europa n’était pas notre priorité, mais pour eux, ça l’était, et cela a peut-être joué.
Tu as passé toute ta carrière dans le même club, avec le même manager. Est-ce vrai que Sir Alex Ferguson, la première fois qu’il t’a vu, a dit : « Lui, il est trop petit et pas assez puissant » ? Je pense que c’est vrai. J’étais très petit, tout sec, la peau sur les os. Mais je pense qu’il a quand même vu des qualités en moi. Avec Sir Alex Ferguson, peu importait son opinion initiale sur quelqu’un tant que ce quelqu’un pouvait accomplir ce qu’il lui demandait sur le terrain. C’était sa force comme entraîneur, de juger sur des actes. Et j’ai su montrer ma valeur sur le terrain.
Tu penses que son scepticisme affiché était une manière de te pousser à aller plus loin ?Il ne m’a jamais dit personnellement que j’étais trop petit et chétif pour faire carrière. En revanche, dans les équipes de jeunes, je l’entendais souvent. Mais, je n’ai jamais eu de craintes, psychologiquement, j’étais prêt à faire mon trou. C’est possible que mes lacunes physiques m’aient aidé à devenir le joueur professionnel qui s’est imposé à Manchester United. Je n’étais pas puissant, mais je pouvais courir vite, dribbler un adversaire. Mais j’ai rapidement saisi que ma plus grande force, c’était mon état d’esprit. J’ai rapidement compris que je pouvais envoyer le ballon où je voulais, à qui je voulais, et que c’était une qualité précieuse pour l’équipe. Pour cette tâche, la taille importe peu. Dans mon rôle, je n’avais pas à être une armoire, je devais recevoir le ballon et en faire le meilleur usage possible.
Tu voyais les choses plus vite que les autres ? Roberto Baggio, par exemple, avait l’impression que le temps ralentissait quand il recevait le ballon à l’approche de la surface adverse…Je comprends exactement cette sensation. Moi, j’arrivais très facilement à me situer sur le terrain, je savais exactement où j’étais et où se trouvaient tous mes partenaires et adversaires. Avant même de recevoir le ballon, j’avais déjà une idée précise de toutes les options qui se présentaient à moi. Je pense que je voyais des choses que la plupart des autres joueurs ne voyaient pas, ou alors je les voyais quelques centièmes de secondes avant. Quand vous avez cette capacité-là, vous donnez l’impression d’avoir plus de temps pour utiliser le ballon, vous êtes plus relâché et vous savez où il va se retrouver quelques centièmes de secondes plus tard. Cela vous donne un coup d’avance.
Tu pouvais savoir avant même de tenter une passe si elle allait arriver ou être interceptée ?Oui ! Oui, je peux l’affirmer, à chaque fois que je recevais le ballon, je savais combien d’options possibles s’offraient à moi et j’avais une idée assez claire d’où j’allais envoyer le ballon pour la séquence suivante.
C’était l’intellect qui s’exprimait ou l’instinct ?Les deux. Je pense que l’instinct entre en jeu dans les situations face au but. Plus tôt dans ma carrière, quand j’étais attaquant puis milieu offensif, je jouais à l’instinct. Quand tu es dans une position offensive, tu n’as pas vraiment le temps de penser. C’est même plus facile de conclure une action sans réfléchir, quand bien même tu aurais le temps de le faire. Mais au milieu, plus en retrait, tu dois réfléchir, tu dois trouver des espaces, tout le temps trouver des espaces, c’est ton rôle quand tu es à l’organisation du jeu. L’instinct était encore présent, mais accompagné par de la réflexion. Plus tu es près du but, plus c’est l’instinct qui compte. Plus tu en es éloigné, plus c’est la réflexion, l’intelligence, la capacité à réfléchir efficacement.
Dans le bushido japonais, les samouraï recherchent l’état mental appelé « Satori » , un niveau de conscience où l’esprit n’est plus perturbé par des pensées superflues, inutiles, qui le parasiteraient. Et donc toutes les réactions seraient à un niveau maximum d’efficacité. Quand on t’écoute, on a l’impression que l’esprit du sportif de haut niveau n’est pas si différent de celui du samouraï, son esprit doit être aiguisé et totalement focalisé sur l’instant présent… C’est exactement ça, pendant un match, tu dois être soucieux de ne penser à rien d’autre qu’au match, qu’à l’action. Tu ne dois penser à rien d’autre. Plus tu penses à autre chose, que ce soit ta famille ou n’importe quoi, plus tu sors de ton match. Une seule pensée qui ne concerne pas le match, c’est foutu, terminé. Il faut être concentré sur ce qu’il se passe, à l’instant présent.
Zidane et Xavi Hernández, pour ne mentionner que ces deux-là, t’ont présenté comme une référence du poste. Zidane allant jusqu’à dire qu’il regrettait de n’avoir jamais évolué à tes côtés. Pour toi, qui étaient les références du poste, les joueurs que tu observais pour évoluer ?Zidane était l’un d’eux, Rivaldo le Brésilien, Xavi, Iniesta, Roy Keane avec qui j’ai joué. Busquets de Barcelone, Toni Kroos…
Et dans la génération d’avant, quand tu étais enfant et que tu cherchais un modèle ?Bryan Robson. J’aimais Bryan Robson. Paul Gascoigne, des joueurs anglais comme Paul Ince aussi. Il y a beaucoup de joueurs que j’observais, mais celui que je rêvais vraiment de devenir, c’était Bryan Robson. Et forcément, le fait qu’il soit de Manchester United a joué.
A contrario en 2017, quel joueur ressemble le plus à Paul Scholes ?Je crois que le Paul Scholes en fin de carrière est dans le même registre qu’un Toni Kroos aujourd’hui. Un joueur qui contrôle le jeu au milieu, qui est reculé, qui distribue, dicte le tempo. Mais en tant que joueur offensif, que buteur… (Il réfléchit) Un milieu offensif qui marque des buts… (Il réfléchit encore) Je n’arrive pas à citer quelqu’un…
L’espèce est en voie de disparition ? Lampard, Gerrard…Lampard a arrêté, mais c’est vrai qu’au début de ma carrière, j’avais ce registre-là. Le milieu de terrain parfait en Premier League aujourd’hui, c’est plus le registre de N’Golo Kanté. Pour moi, le milieu de terrain parfait peut tout faire : défendre, attaquer, dicter le tempo, marquer des buts, il peut porter le jeu vers l’avant. Il peut tout faire. Paul Pogba peut être ce box to box parfait. Il l’est peut-être déjà, même s’il peut faire beaucoup mieux, notamment marquer plus de buts. Je suis sûr qu’il va franchir ces paliers. Il peut défendre, il peut passer, il a un grand volume de courses, il est rapide, son jeu de passes est exceptionnel… Il a tout pour être le milieu de terrain idéal, le milieu de terrain parfait.
Il semble cependant que mentalement, il a encore beaucoup de marge de progression pour devenir plus constant…Je crois qu’il devrait surtout ne pas tenter trop de choses complexes. Il a un prix élevé et peut-être que cela lui donne le sentiment de devoir forcer son talent. Mais il n’a pas le profil pour dribbler trois ou quatre joueurs, avant de frapper en lucarne. Non, il ne sera jamais ce type de joueur, et parfois, il essaie trop de faire des choses qui ne correspondent pas à ses qualités. Ses grandes forces, ce sont sa qualité de passe et son volume de courses. S’il commence à tenter de dribbler des joueurs, il n’est plus lui-même.
Dans le milieu actuel de Manchester United, il y a un joueur pour lequel tu sembles avoir une vraie affection, c’est Michael Carrick, que tu as souvent cité comme un élément essentiel de l’équipe. Pourquoi ?Parce qu’il est là depuis dix ans maintenant, qu’il est expérimenté, et qu’il est brillant. C’est un excellent partenaire, qui bonifie les autres, il est toujours au bon endroit au bon moment, il est bon passeur, il lit bien le jeu. Sur le terrain, il peut aider Pogba, il peut aider Herrera. Quand il est là, Manchester a de meilleurs résultats, il a encore beaucoup à offrir.
Précédemment, tu as mentionné Roy Keane. Ton association avec lui était l’une des fondations du grand Manchester des années 90 et 2000. Il y avait une répartition des tâches clairement définie entre vous ?(Il lève les yeux et réfléchit) Hum… Non, je pense qu’il ne s’agissait que d’une compréhension mutuelle. Lui taclait, allait gagner le ballon, moi je devais le passer, créer quelque chose avec. Mais il savait aussi se servir du ballon, marquer des buts comme moi, c’est juste que l’on savait tous les deux, à chaque action, qui était le mieux placé pour accompagner l’action, tenter de marquer, lequel devait rester en retrait pour contrôler l’équilibre de l’équipe. On n’avait pas besoin de se parler pour se comprendre, c’est pour cela que cela fonctionnait.
Mais l’influence de Roy Keane ne se limitait pas au terrain, elle débordait sur le tunnel et les vestiaires…Bien sûr. C’était le capitaine, l’exemple à suivre pour tout le monde sur et en dehors du terrain. Toutes ses attitudes, sur le terrain, dans le vestiaire, mais aussi dans sa vie privée, avec sa famille, conditionnaient beaucoup de choses dans la vie de l’équipe. Dès qu’il faisait quelque chose, l’équipe suivait.
Mais il devait aussi intimider l’adversaire. Il y a notamment une scène mémorable d’embrouille avec Patrick Vieira dans le tunnel d’Highbury, juste avant un choc Arsenal-MU en 2003…Bien sûr, mais Patrick Vieira, c’était aussi quelque chose. C’était un dur qui pouvait jouer brillamment, il savait passer, il savait courir, il pouvait tout faire. Un grand milieu axial, donc un privilège de jouer contre lui. Il faisait peur lui aussi (rires).
Certaines de ces rencontres au sommet entre Arsenal et Manchester United, quand vous étiez les deux meilleures équipes d’Angleterre, se sont jouées dans le tunnel qui menait à la pelouse ?Oui (Il réfléchit). Oui, oui, clairement. Quand vous avez un mec effrayant dans votre équipe, que vous voyez l’effet qu’il a sur vos adversaires, c’est peut-être la meilleure sensation qui existe au monde. Roy Keane ou Patrick Vieira, tu préfères les avoir dans ton équipe (rires).
C’est vrai que Sir Alex Ferguson a reçu une part de pizza en pleine figure lors d’une de ses altercations après un houleux Manchester United-Arsenal (le 24 octobre 2004, 2-0 pour Manchester United ndlr) ? (Il sourit) Je ne dis pas que je l’ai vu, mais quand il est arrivé dans le vestiaire, il avait quelque chose sur son costume. Je n’ai rien vu sur son visage, mais dans l’idée, oui, il s’est bien passé quelque chose, quelqu’un lui a balancé quelque chose.
Et c’est vrai qu’avant chaque match, Sir Alex Ferguson te disait : « Fais attention à tes tacles ? » (Il se recule dans son siège, à un sourire un peu gêné.) Oui, toujours, avant chaque match. Ce n’était pas un secret que je prenais des cartons jaunes, parfois des rouges. À chaque fois, son dernier mot à mon intention dans le vestiaire, c’était : « Fais attention à tes tacles. »
Pourquoi ne pas simplement arrêter de tacler si tu ne savais pas le faire sans tout arracher ?Parce que le manager voulait que ses joueurs taclent. Il voulait que ses joueurs soient compétitifs, engagés. Il ne m’a jamais dit : « Arrête » , seulement : « Fais attention. » On assumait les conséquences d’un carton jaune ou rouge. Je ne me considère pas comme un bad boy. Ces cartons, c’était de ma faute. Mais en plus de 700 matchs à un poste crucial, où il faut tacler, s’engager, je ne crois pas que mon bilan soit si terrible. Si j’avais été espagnol, je n’aurais pas eu à tacler, j’aurais eu le ballon tout le temps (rires).
Cela résume l’esprit du football anglais, jouer au foot, c’est aussi se battre ?C’est ça, tu dois te battre pour le ballon. Mais peut-être qu’on a tort de voir le jeu comme ça.
À l’échelle internationale, ce sont surtout d’anciens joueurs qui te citent en référence, mais tu n’es pas très populaire auprès du grand public, bien moins que David Beckham. Penses-tu qu’avec vingt centimètres de plus, les cheveux blonds, le catogan de Zlatan, et une marque de slips à ton nom, tu aurais été plus populaire ?Oui (rires). Mais je n’aurais pas aimé, cela ne s’accorde pas avec ma personnalité. J’aime bien être en arrière-plan.
J’ai lu que pour toi, la journée parfaite consistait à emmener tes enfants à l’école, s’entraîner, aller chercher les enfants à l’école, boire le thé, coucher les enfants, regarder un peu la télé, puis aller se coucher…C’est toujours le cas, ce mode de vie, c’est le meilleur moyen de me décrire en tant qu’homme.
Il y a quelques semaines, dans la même veine, tu as dit que tu aurais refusé 50 000 livres de plus par semaine…(Il coupe) … pour aller en Chine ! Oui parce que j’aimais jouer ici à Manchester, donc je n’allais pas partir pour quelques milliers de plus. Mais je ne juge pas un joueur comme Axel Witsel. C’est un choix personnel, je ne m’intéresse pas à ça. Mais quand tu as 30 ou 31 ans, je peux comprendre plus facilement ce choix. Mais quand tu as 23, 24 ou 25 ans… Il pourrait aussi gagner beaucoup d’argent dans les meilleurs clubs du monde, et également remporter des trophées… Ok, il gagne peut-être le double en Chine, mais la qualité du football n’est pas la même.
L’influence de la Chine sur le marché des transferts, c’est positif pour toi ? Certains craignent qu’à terme, ils s’offrent les meilleurs comme Messi ou Ronaldo…Je crois que la qualité des joueurs qui partent est clairement en hausse, mais c’est sûr qu’ils sont encore loin d’attirer des joueurs de la trempe de Messi ou Ronaldo. Je crois que leur priorité, c’est de promouvoir le football chez eux et d’améliorer leur équipe nationale. S’ils peuvent le faire avec de tels investissements, pourquoi pas ?
Un mot sur le Manchester United de 2017. Par le passé, tu avais été très critique quant à la gestion de Louis van Gaal. Aujourd’hui, tu te retrouves dans celle de José Mourinho ?Oui, aujourd’hui, c’est clairement mieux. Il y a plus d’enthousiasme comparé aux années récentes. On a enfin une équipe qui sait marquer des buts, se procurer des occasions, ce qui la rend bien plus agréable à regarder jouer. Les deux dernières saisons, il n’y avait aucun spectacle au stade, mais maintenant il y a quelque chose à regarder.
On est néanmoins loin de l’héritage de Sir Alex Ferguson, car il y a peu de joueurs formés au club qui réussissent à percer dans l’effectif pro. Avec la nouvelle politique du club, c’est possible de retrouver une génération comme celle de Scholes, Giggs et Beckham ?Je ne doute pas que si les jeunes du centre ont le niveau, José Mourinho les alignera. Mais s’il y a de meilleurs joueurs à disposition ou accessibles financièrement, il peut aussi opter pour eux. Ce qui a été mis en place avec notre génération, ce n’est pas toujours possible. Les supporters préféreraient voir l’équipe gagner avec des jeunes du coin, c’est pareil dans tous les clubs du monde, même au Real Madrid.
Mais parfois, faire de la place pour les jeunes du club, c’est un vrai choix. Actuellement, le club peut s’offrir Pogba à 120 millions d’euros. Prochainement, peut-être Griezmann, ce qui limite toujours un peu plus les opportunités pour percer…Oui, mais à Manchester, la pression première, c’est de gagner. Des championnats, des Ligue des champions. Si Griezmann est accessible, comment lui tourner le dos ? Surtout si aucun de nos jeunes n’est aussi bon que lui ?
Un dernier mot à propos de ta reconversion. Tu as fait toute ta carrière sous les ordres de Sir Alex Ferguson. Cela ne te donne pas envie de devenir manager toi aussi ?J’y pense, c’est quelque chose qui m’a toujours intéressé, mais pour le moment, je fais en sorte de terminer de passer mes diplômes. Mais je suis prêt à me lancer si je trouve la bonne opportunité.
Certains joueurs renoncent à la carrière d’entraîneur, car c’est du 24h sur 24…C’est pourquoi il faut bien réfléchir, se demander si c’est vraiment quelque chose qui te convient. Si cela ne convient pas à ta personnalité, il ne faut surtout pas te lancer. Actuellement, je peux passer du temps avec ma famille, je peux jouer au golf, faire plein d’autres choses. Alors que comme tu l’as dit, être manager, c’est 24h par jour, et sept jour par semaine. Aujourd’hui, je peux aller chercher mes enfants à l’école quand j’en ai envie, si demain je suis manager, je devrais y renoncer. Et il faut vraiment que l’offre soit parfaite pour renoncer à ça.
Sir Alex Ferguson, lui, était un manager 24h sur 24, voire 25…Oui, c’est pour ça qu’il était bon dans ce rôle…
Propos recueillis par Nicolas Jucha, à Manchester