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Pascal Dupraz, la magie n’opère plus

Par Léo Tourbe
4 minutes
Pascal Dupraz, la magie n’opère plus

Déjà mal en point en décembre, l'ASSE avait fait le choix de faire confiance à Pascal Dupraz pour sauver le navire Vert. Surfant encore sur la vague du maintien magnifique de Toulouse en 2016, le technicien haut-savoyard s'est, cette fois, planté dans ce qu'il affectionne le plus : une mission sauvetage. Une fois passé l'effet mental de l'arrivée du coach, Saint-Étienne n'a jamais montré le visage d'une équipe qui se repose sur des bases à peu près solides.

« Pourtant distancé de dix points par le premier relégable à dix journées de la fin du championnat, le TFC, porté par l’élan insufflé par le Haut-Savoyard, avait fini par se sauver grâce à un succès à l’ultime journée. » Voici comment Saint-Étienne introduisait Pascal Dupraz, le 14 décembre dernier dans son communiqué. Cette fois, l’ancien coach du SM Caen récupérait une équipe distancée de trois points par le barragiste, à vingt journées de la fin du championnat. Plus de temps pour lui permettre de construire une véritable dynamique ? Pourquoi pas, oui. À la fin de l’hiver en tout cas, le fameux effet Dupraz semble fonctionner. Quinze points en huit rencontres entre fin janvier et début de mars. Les Verts, alors barragistes, profitent des performances cataclysmiques de Bordeaux et de Metz pour se donner un peu d’air.

Dix matchs, puis plus rien

Mission accomplie. Trop tôt ? Sûrement. Car l’entraîneur forézien est bien optimiste, alors qu’il reste dix matchs dans la saison. « Si on garde ce rythme de deux points par match jusqu’à la fin de la saison, on pourra faire un tour dans les kops avant l’heure », explique-t-il à la veille de la réception de Troyes, qui se finira par un nul (1-1). Presque comme un retour de karma, ce rythme de deux points par match disparaît aussitôt qu’il a été évoqué. Sainté ne prend que 6 points sur les dix dernières journées. Bien loin, trop loin des 18 moissonnés sur ce même laps de temps lors de son arrivée à Toulouse.

La rupture s’est donc faite pile-poil après dix matchs sur le banc stéphanois, et alors qu’il en restait encore dix à disputer. Sur la première moitié, le coach n’a encaissé que 11 pions. Sur la seconde, il en a pris 27. L’ASSE en a bouffé 6 contre Lorient, 4 contre Marseille, Monaco et Nice… Pourtant, Dupraz avait insisté sur ce point, sur la friabilité défensive de ses hommes, dès son arrivée. « Mon travail est de faire en sorte que les joueurs offrent moins de buts tout d’abord », détaillait-il quelques jours après sa prise de fonction à Saint-Étienne. Ce qui avait suivi, et cela coïncidait avec la bonne forme de son équipe. Mais peut-être a-t-il manqué d’instaurer de véritables préceptes tactiques.

C’est marqué dans quel livre qu’il faut tout de suite aller leur prendre le ballon ? Nous, on est en place. Vous verrez que plus on va reculer, plus on va être serré et plus leurs passes seront difficiles.

À peine 24 heures après sa nomination, pour son premier entraînement, il annonçait la couleur : « Ce n’est pas très grave si l’équipe en face de vous échange des passes à soixante, soixante-dix mètres de notre but. C’est marqué dans quel livre qu’il faut tout de suite aller leur prendre le ballon ? Nous, on est en place. Vous verrez que plus on va reculer, plus on va être serré et plus leurs passes seront difficiles. » Une séquence qui avait déjà fait débat sur ses qualités de tacticien, lui qui n’était défini que par le prisme du sauveur, du meneur d’homme. Et c’est même comme ça que l’ASSE l’avait présenté. « Aujourd’hui, dans le football moderne, il ne faut pas parler de défendre. Parce que si vous parlez de défendre, vous êtes un passéiste », s’était-il justifié début janvier, tout en indiquant qu’il ne suffisait pas « de dire« allez les gars »pour que les résultats d’une équipe se transforment ».

Les préceptes de Pep Guardiola

Finalement, ce dernier match face à Auxerre n’a fait que montrer les faillites tactiques de son équipe. Qu’on voyait déjà depuis la mi-mars. Mais là, alors que la sacro-sainte dynamique n’existait plus depuis un moment, ses Verts n’ont pu se reposer sur rien. Face aux Auxerrois, bien plus en difficulté physiquement, mais beaucoup plus en place tactiquement, Sainté n’a jamais dominé son sujet. Être condamné par une équipe que Jean-Marc Furlan se tue à faire jouer en se reposant sur la possession est un beau pied de nez pour quelqu’un qui ne porte pas particulièrement ce genre d’aspirations tactiques dans son cœur. « C’est bien d’avoir damé le pion à cette équipe de Clermont qui se réclame des préceptes de Pep Guardiola », avait allumé Dupraz après sa victoire en Auvergne le 13 février (1-2). « Je suis content d’avoir montré à Pascal Gastien qu’un montagnard pouvait faire jouer son équipe », s’est-il ensuite vanté. Faire plus de dix matchs sur un banc est peut-être un peu trop long pour le montagnard qui, en plus de ternir sa réputation de sauveur, se case un peu plus dans la catégorie des entraîneurs qui n’arrivent pas à installer le moindre projet de jeu. Qu’il soit chatoyant ou non, d’ailleurs. Faillir dans les grands rendez-vous, quoi de plus guardiolesque ?

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