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Paris, vivement la saison prochaine
Le Paris Saint-Germain, qui vient sans doute de terminer sa saison la plus éprouvante de l’ère qatarie, va enfin pouvoir souffler un peu. Mais attention, pas trop longtemps : sur le terrain, certains internationaux seront déjà sur le pont pour l’Euro dès cette semaine, et en coulisses, les dirigeants doivent activement préparer la saison prochaine. Avec un enjeu, et pas des moindres : renforcer un effectif à bout de souffle pour éviter une saison aussi décevante que celle qui vient de s’achever. Vaste projet.
Le PSG est un club bourré de paradoxes, aussi frustrant qu’exaltant pour celles et ceux qui le suivent. Prenez cette saison, par exemple. En Ligue 1, difficile d’imaginer un bilan pire à l’échelle du club : un titre abandonné au LOSC, huit défaites dont des revers à domicile contre Marseille, Lyon, Monaco et Lille et des matchs souvent soporifiques, pour ne pas dire médiocres à l’échelle du PSG. D’un autre côté, les Parisiens n’ont terminé qu’à un point d’un dixième titre de champion de France, ce qui peut créer, malgré cette saison très moyenne sur le terrain, l’indécrottable frustration que si un seul de ces revers avait été mieux géré, l’Hexagoal serait resté au chaud Porte d’Auteuil. Il y a eu une Coupe de France remportée avec maîtrise et surtout un parcours brillant en Ligue des champions, sublimé par les éliminations consécutives et retentissantes du Barça et du Bayern. En bref, le sentiment bâtard d’avoir sans doute bouclé la pire saison depuis l’arrivée du Qatar à la tête du club, et en même temps d’être passé à deux doigts d’un quadruplé absolument historique.
Un collectif fort auquel il ne suffirait que quelques retouches
Si tous les étés semblent amener avec eux la même rengaine, cette saison plus que jamais, on a l’impression que cette intersaison arrive à pic. Pour souffler, après cet interminable exercice qui a commencé par les finales de coupe et le Final 8 entre juillet et août, et qui pour les quelques joueurs qui disputeront l’Euro n’est pas encore tout à fait terminé. L’enchaînement des matchs, la fatigue apparente tout au long de la saison, les difficultés à se régénérer et à maintenir un niveau et une intensité élevés dans leur jeu ont montré les limites d’un effectif qui a été trop peu, et parfois trop mal renouvelé ces dernières saisons. Tout particulièrement la défense, où Florenzi, Bakker, Kehrer ou dans une moindre mesure Danilo ont peu convaincu, et le milieu de terrain, encore trop dépendant d’un Verratti aussi rare qu’à son habitude, seront des chantiers qui mettront au défi le directeur sportif Leonardo, attendu au tournant cet été. Depuis son retour, le Brésilien, qui avait enchaîné les coups de génie lors de son premier passage à Paris, a plus renforcé l’effectif en quantité qu’en qualité. Les quelques ventes a priori envisagées (Kehrer, Sarabia, Icardi, Areola) devraient, malgré les lourdes pertes dues à la Covid, libérer de l’espace dans l’équipe et des fonds qui doivent permettre un mercato intelligent et réussi. Ce que Paris, ces dernières saisons, a eu du mal à faire.
Avec une finale de Ligue des champions disputée la saison dernière et une demi-finale conquise avec brio cette saison, ce groupe parisien semble autant monter en puissance que montrer ses limites. Entre une colonne vertébrale forte, expérimentée, et des seconds couteaux trop justes pour permettre, comme cette saison, d’être très performant sur tous les tableaux. Les vacances arrivent à point nommé pour les Parisiens, mais elles seront courtes : la saison prochaine arrive très vite, et avec elle les défis d’aller reconquérir ce titre de champion de France et de retrouver le goût d’une finale de Ligue des champions. Le PSG est un club dont on attend, de par sa nature, qu’il rafle tous les titres avec une facilité déconcertante. Cette saison, et les difficultés qu’elle a soulignées, arrive donc à pic. Malgré les petites satisfactions qu’elle a pu apporter, elle doit servir de tremplin à la petite révolution qu’on attend depuis trop longtemps à Paris, et qui la sépare encore sans doute des immenses clubs qui composent sa concurrence. Leonardo et Mauricio Pochettino, qui va gérer sa première saison pleine avec ce groupe, ont toutes les cartes en main. À eux de remettre Paris à sa place.
Par Alexandre Aflalo