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- J29
- PSG-Nantes (1-2)
Paris Saint-Germain, les lendemains qui déchantent
Défait par Monaco (0-2) moins d'une semaine après son match aller contre le Barça, le PSG a remis ça à domicile contre Nantes (1-2) quatre jours après la manche retour face aux Blaugrana. Avec, cette fois, des incidents extrasportifs qui se sont ajoutés à sa sale soirée. En plus de rater une nouvelle occasion de frapper fort, les hommes de Mauricio Pochettino confirment leurs difficultés à enchaîner les coups cette saison et performer sur tous les fronts.
Randal Kolo Muani a forcément été ramené à cela, au moment de se présenter au micro ce dimanche soir : « J’étais venu voir des matchs ici, quand j’étais jeune. Ça m’a fait plaisir de faire une grosse prestation aujourd’hui, près de là où j’ai grandi. » Le gamin de Bondy – encore un – a forcément une tendresse particulière pour le Parc des Princes, et s’est peut-être senti pousser des ailes au moment de signer cette partie XXL pour sa première dans l’enceinte de la porte de Saint-Cloud (un pion, une offrande). Mais dans la capitale, le Canari n’a pas simplement fait grimper sa cote personnelle avant un été 2021 qui s’annonce assurément brûlant. Il a également puni un Paris Saint-Germain qui avait les cartes en main pour sortir de ce week-end en leader de Ligue 1 (après les contre-performances de Lyon et Lille) et menait même tranquillement à la pause, mais qui s’est liquéfié pour offrir au FC Nantes un premier succès dans la capitale depuis 2002 (1-2). Une anomalie, une vraie. Rien ne s’est passé comme prévu pour le champion de France, et tout n’est pas la faute de RKM.
Quand Mbappé se relâche
Pourtant, Julian Draxler avait prouvé qu’il était redevenu un joueur qui compte – et c’est peut-être la seule bonne nouvelle de la soirée – en lançant parfaitement le PSG avant l’entracte. Et vu le passif entre les deux équipes, il était difficile de voir les Jaune et Vert provoquer le destin. Surtout que Keylor Navas avait fait le travail, jusqu’ici. Il a finalement suffi d’une passe en retrait, incompréhensible, de Kylian Mbappé pour voir la partie s’emballer et Nantes se remettre à y croire. Le champion venait de planter quatre fois en 180 minutes face au FC Barcelone, et n’était visiblement plus à bloc au moment de défier le dix-neuvième de Ligue 1.
Dommageable, et surtout symptomatique : quatre jours après avoir assuré – sans la manière – la qualif’ pour les quarts de Ligue des champions, une bonne partie de l’escouade francilienne est apparue hors du coup ou trop légère en laissant la maison jaune prendre ses aises et nourrir sa confiance au fil des minutes. Certes, le match aller (0-3) et le premier quart d’heure annonçaient une boucherie. Mais sur le deuxième but par exemple, c’est un simple renvoi d’Alban Lafont depuis ses seize mètres qui a pris tout le monde de court. Et qui a donné raison au 5-3-2 bourrin d’Antoine Kombouaré, n’apparaissant pas comme une fulgurance tactique à l’origine. En fin de partie et pour symboliser un réveil trop tardif, la suffisance affichée par les Parisiens a même laissé place à de la panique. Ce qui a arrangé les affaires des visiteurs.
Home-jacking et nouvelle manie
À la suite de cette nouvelle déception, un constat saute aux yeux : après chacune de ses trois dernières rencontres de Ligue des champions (trois résultats positifs, d’ailleurs), Paris s’est à chaque fois vautré en Ligue 1 dans la foulée et toujours à domicile. Il y a eu Lyon (0-1), trois jours après la balade contre Başakşehir (5-1) en décembre. Puis Monaco (0-2), cinq jours après le récital au Camp Nou (1-4) en février. Et enfin l’accident industriel nantais, consécutif au nul obtenu au retour face au Barça (1-1). Une tendance inhabituelle chez ce PSG, et qui n’arrivait par exemple jamais en première partie de saison ni même la saison dernière. Signe que cette cuvée 2020-2021 est décidément singulière, pour le finaliste de la dernière Ligue des champions. Depuis l’intronisation de Mauricio Pochettino, Paris semble notamment coincer à ce niveau, même s’il faudra creuser plus loin pour expliquer les sept revers enregistrés en championnat depuis septembre.
?️ « On savait qu’après chaque match de Ligue des Champions il y avait toujours un coup à jouer ici. On a joué avec nos armes, on a gagné au mental »La satisfaction d’Abdoulaye Touré après #PSGFCN et la victoire du @FCNantes ?️ pic.twitter.com/juuJhqsWGQ
— Canal Football Club (@CanalFootClub) March 14, 2021
Difficile également de dire si le violent cambriolage qui a secoué Ángel Di María et sa famille, provoquant la sortie de l’Argentin alors que le score était d’un but partout, a eu une incidence sur le résultat final ou sur la production parisienne en seconde période. « Ce n’est pas une excuse, mais c’est vrai qu’il y a eu une baisse d’énergie, a simplement commenté la Poche, en conférence de presse.Avec les joueurs, on a parlé d’autres choses que de football (à la fin du match). » Concernant l’endurance de son PSG et sa capacité à jongler entre C1 et L1, l’Argentin a également posé son point de vue : « Il y a sûrement un lien. Après le premier match contre le Barça, il n’y avait pas eu beaucoup de changements. Cette fois-ci, il y en a eu beaucoup. Après un match de Ligue des champions, il y a une grosse dépense d’énergie physique et mentale. Dans un match comme aujourd’hui, quand ça devient difficile, on a du mal. » Coup de bol, et peut-être fin de malédiction en vue : après son quart de finale aller de Coupe d’Europe, Paris ira à la Meinau en fin de semaine. Avant cela, les deux joutes décisives face à Lille et à Lyon l’attendent.
Par Jérémie Baron, au Parc des Princes