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Orkun Kökçü : le juste milieu

Par Adel Bentaha
6 minutes
Orkun Kökçü : le juste milieu

Face à l'OM ce jeudi soir, le Feyenoord devra s'appuyer sur ses individualités. Et au sein de ce vivier, Orkun Kökçü fait figure d’incontournable. Maître passeur, l’international turc a effectivement mis la lumière sur un potentiel ne demandant qu’à exploser.

Épatant. Voilà qui résume la prestation signée Orkun Kökçü à l’aller face à l’OM. À De Kuip, le milieu de terrain a en effet régalé ses coéquipiers d’offrandes en tout genre. Une palette riche, pour un garçon de 21 ans se découvrant alors à l’Europe en cette chaude soirée de demi-finales de Ligue Europa Conférence. Une carte de visite idéale, sortie du chapeau par un bonhomme né pour briller.

Pour nous motiver, notre père nous disait qu’il avait été gardien professionnel. Mais je n’ai jamais vu une seule image de lui.

Le football et rien d’autre

Dans la famille Kökçü, ou du moins son cercle très restreint, le football est un socle éminemment primordial. D’ascendance turque, mais né et élevé aux Pays-Bas, Orkun n’a effectivement longtemps vécu que par le prisme du ballon rond. « Nous sommes trois à avoir fait du football un objectif familial », racontait l’intéressé à Voetbal International. Parmi ce trio, se trouve ainsi le frère aîné Ozan, aujourd’hui à Telstar (Eerste Divisie) et le patriarche, Kökçü senior, figure de proue du projet sportif. « C’est difficile de dire que j’ai eu une « enfance », ironise aujourd’hui le meneur de jeu. Nous n’avions que le football dans la vie. »

Une rigueur acquise tôt, surveillée de près par un père aux aguets. « Je n’avais pas d’amis… Les fêtes ou les sorties que certains ont pu connaître jeunes, je ne les ai jamais vécues. Nous étions deux gamins, à fond dans le football. Pour nous motiver, notre père nous disait qu’il avait été gardien professionnel. Mais je n’ai jamais vu une seule image de lui », préfère s’amuser le fiston. Loin des affabulations du paternel, c’est donc sur les terrains municipaux d’Haarlem que la fratrie se construit une carrière à l’aboutissement déjà programmé.

Essais ratés et Koeman

Moins assidu que son grand frère, qui rejoint vite les rangs de Groningen, le cadet doit travailler beaucoup plus fort, pour atteindre ce niveau attendu de tous. « À chaque fois qu’une détection était organisée quelque part aux Pays-Bas : vous étiez sûrs de m’y trouver. Tous les jeudis, nous prenions la voiture et nous roulions vers le nord du pays à la recherche d’un tournoi ou d’une journée de sélection pour les jeunes. À l’Ajax, à l’AZ, à Haarlem, j’ai dû faire des essais dans tous les clubs. » Il faut dire qu’à cette dose d’efforts bien chargée se joint une pincée de chance nécessaire à tout parcours de footballeur. Celle qui fait basculer une aventure du meilleur côté, surtout lorsqu’elle s’appelle Koeman.

Retour en 2011. « Un jour, à Groningen, j’attendais que mon frère finisse son entraînement, se remémore Orkun, plein d’enthousiasme. Je m’amusais à faire un enchaînement de passes : du droit, puis du gauche. Un vieux monsieur parlait avec mon père avant de se rapprocher. Il me dit :« Bonjour, je suis Martin Koeman, recruteur pour Groningen. Est-ce que tu veux nous rejoindre ? »Sans trop comprendre, je me retrouvais à intégrer leur centre de formation. » Sans le savoir, l’adolescent venait en effet de taper dans l’œil de Martin Koeman, père de Ronald et Erwin.

L’enfant de Feyenoord

Chouchouté à Groningen, Orkun Kökçü rêve pourtant plus grand. Et quand, à l’occasion d’un tournoi national, le Feyenoord vient aux nouvelles, difficile de refuser. En 2014, âgé d’à peine 13 ans, « Orrie » rejoint ainsi le géant de Rotterdam, jusqu’à ce précieux contrat pro, obtenu à l’été 2018. « Mes parents ont pris le risque de démissionner de leur travail afin de nous accompagner. Mon père est parti vivre avec mon frère, à Groningen, et ma mère avec moi, à Rotterdam. Pendant deux ans, notre famille était séparée. C’était terrible », s’émeut-il. Il faut dire qu’à l’image de ce parcours dessiné en express, l’évolution du jeu d’Orkun Kökçü s’est tracée tout aussi rapidement.

Des douze matchs disputés pour son arrivée en Eredivisie, le meneur voit son statut de joker muer en celui d’indispensable. Une moyenne de 30 rencontres disputées chaque saison (47 matchs durant cette campagne 2021-2022, son plus haut total en carrière), portée par des entraîneurs toujours sous le charme. Arne Slot, son coach : « J’ai une confiance sans faille envers « Orrie ». Je fais exprès de le titiller ou de le gronder, pour voir sa réaction, et comme souvent, il ne bronche jamais. » Plus dans les actes que dans les paroles, en résumé.

C’est un joueur qui tente beaucoup de choses sur le terrain. Et lorsqu’il rate, au lieu de stresser ou de s’énerver, il va retenter exactement le même geste et le réussir.

Saison finale ?

Une maturité et une compréhension née de ces années d’entraînements en famille, qui ont notamment permis de construire une identité. « Le plus impressionnant chez lui, c’est son calme, enchaîne Slot en conférence de presse. C’est un joueur qui tente beaucoup de choses sur le terrain. Et lorsqu’il rate, au lieu de stresser ou de s’énerver, il va retenter exactement le même geste et le réussir. » Pas étonnant non plus de voir les fédérations hollandaises et turques se disputer son talent en 2020. Sélectionné dans toutes les catégories jeunes et capitaine des U19 avec les Pays-Bas, Kökçü ne reçoit cependant « plus aucun signe de la KNVB(fédération néerlandaise de football) » Refusant d’attendre un appel qui ne viendra pas, le binational a donc fait plaisir au noyau familial, en honorant ses premières capes sous la tunique rouge. Une erreur reconnue, trop tard, par les instances dirigeantes.

Joueur aux statistiques honorables (9 buts, 9 passes décisives cette saison), Orkun Kökçü a surtout appris à devenir un chef de chantier offensif, au service des buteurs Cyriel Dessers et Bryan Linssen. Bilan : 105 ballons touchés en moyenne par matchs et 90% de passes réussies. Des chiffres « barbares » , qui traduisent en réalité le sentiment de fiabilité qu’offre Kökçü. « C’est notre joueur de base », détaille Slot. Titulaire lors de 47 des 49 sorties des siens, le Turc n’aura ainsi manqué que deux matchs (une blessure et une suspension). « C’est un constructeur de jeu, et il devient incontournable quand nous courons après le score », pose son entraîneur. Une facette complète donc, pour un joueur convoité dans les championnats européens. Mais avant d’agiter le marché des transferts et de dire au revoir à son club formateur, Orkun Kökçü aura un ultime objectif : remettre le Feyenoord au devant de la scène européenne. L’avant-dernière étape se nomme stade Vélodrome.

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