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On a regardé le documentaire d’Amazon Prime sur Guy Roux

Par Julien Duez
5 minutes
On a regardé le documentaire d’Amazon Prime sur Guy Roux

Ce jeudi sort sur Amazon Prime un (énième) documentaire consacré à Guy Roux. Sous-titré Une histoire de France, il raconte le lien qui unit l’homme au bonnet avec le club de sa vie, l’AJ Auxerre. Le problème, c’est qu’on n’y apprend pas grand-chose de nouveau. Malgré cela, se payer un petit shoot de nostalgie pendant 90 minutes n’est pas forcément désagréable.

Quelque part, on pourrait dire que l’équipe d’Amazon Prime a eu du pot avec la montée ric-rac de l’AJA en Ligue 1, au terme d’un barrage étouffant face à l’AS Saint-Étienne. La fin de cette décennie de purgatoire pour l’écurie icaunaise tombait à point nommé pour sortir son documentaire long format consacré au plus beau VRP des Bleu et Blanc : Guy Roux. Pendant 90 minutes, l’octogénaire se raconte à la première personne, avec le renfort de quelques personnalités qui ont jalonné son parcours ajaïste. Parmi eux, d’anciens joueurs de toutes les époques (citons pêle-mêle Lionel Charbonnier, Éric Cantona, Djibril Cissé, Lucien Denis…), mais aussi des personnalités locales (à commencer par Gérard Delorme, ancien chef des sports de L’Yonne républicaine), des hommes de main du club (Gérard Bourgoin, Daniel Rolland, Guillaume Collin…), sans oublier quelques apparitions random(Raymond Domenech, Jacques Vendroux et, plus surprenant, Sir Alex Ferguson). Dit autrement, le casting est costaud, et chaque intervenant a son mot à dire. En y ajoutant une réalisation léchée, de jolis plans aériens et un paquet d’images d’archives – parfois rares – et assez bien choisies, cela finit par donner un récit sympathique qui dure le temps d’un match de football, du genre de ceux qui tiennent en haleine depuis l’engagement jusqu’au coup de sifflet final.

Du (joli) réchauffé

Le problème, c’est que rien de ce qui est présenté n’est vraiment exclusif. À force de présence médiatique depuis près d’un demi-siècle, agrémentée d’une poignée d’autobiographies, le personnage de Guy Roux a fini par être connu comme le loup blanc. De son enfance modeste entre l’Yonne et le Haut-Rhin à ses débuts d’entraîneur-joueur au début des années 1960, de sa personnalité aussi paternaliste qu’intransigeante à ses méthodes de travail à l’ancienne, l’irrésistible ascension qui nous est présentée n’apporte rien de nouveau à quiconque connaît un minimum le bonhomme (Cantona et Cissé sont là pour raconter une fois de plus les anecdotes des compteurs kilométriques, des espions aux péages et de la nécessité de faire son lit et de dire bonjour). Pour caricaturer, on dira que ce conte moderne est un acquis pour 99% des supporters de l’AJ Auxerre et – à la grosse louche – 80% des fans de foot français. Le risque presque inévitable pour éviter de tomber dans le copier-coller de ce qui a été fait par le passé, c’est de faire des pas de côté (en parlant par exemple de l’AJA de façon généraliste ou en laissant le micro au trublion Gérard Bourgoin qui, par sa verve légendaire, s’offre lui aussi un chapitre biographique particulièrement cocasse, surtout quand il s’agit de raconter ses prouesses en tant que pilote d’avion autodidacte). Et donc, en s’éloignant du personnage de Guy Roux, censé pourtant être le sujet du documentaire. Probablement la raison pour laquelle celui-ci est sous-titré Une histoire de France et s’en sort ainsi par une habile pirouette.

La timeline retenue comporte quelques trous que l’on peine à expliquer, hormis pour rester dans les clous de la longueur imposée. Exemple avec les épopées européennes : si l’élimination face à Dortmund en demi-finales de la Coupe UEFA 1993 est racontée en détails (et rebrise le cœur de celles et ceux qui auraient oublié les larmes de Stéphane Mahé), aucune référence au traumatisme de ce quart de C1 1997 face au même Borussia après le but injustement annulé à Lilian Laslandes. Même chose avec les origines de la construction du centre de formation, pourtant directement liée à la finale de la Coupe de France 1979, perdue face au FC Nantes et qui est, elle, bien racontée là encore. Pas un mot non plus sur le burn-out qui a provoqué son retrait temporaire des terrains au tournant du XXIe siècle au profit de l’entraîneur de la réserve Daniel Rolland, à qui l’on reconnaît pourtant – et à juste titre – le rôle prépondérant dans la détection des jeunes talents qui représentent eux aussi un pilier de la maison auxerroise.

La Coupe de France 1994 fait partie des moments oubliés de l’histoire du club.

En résumé, le principal reproche que l’on adresserait à ce documentaire est son côté un peu fourre-tout, surtout si on le compare au portrait réalisé par France 3 Bourgogne en 2018 pour les 80 ans du patriarche et qui offre une plongée intimiste dans un cadre à la fois historique et géographique. Peut-être moins grand public, mais assurément plus touchant. Impossible de ne pas mentionner Enraciné, sorti en 2013 et lors duquel Canal+ avait suivi l’homme au bonnet pendant neuf mois, un inside au long court qui donna lui aussi un document pour l’histoire. À l’époque, celui-ci avait bénéficié d’une promotion très guyrouxesque : l’intéressé avait organisé une avant-première dans un cinéma auxerrois sans aucun passe-droit, les 5 euros payés par chaque spectateur étant reversés à la section icaunaise de la Ligue contre le cancer. Ici, les médias se sont vus envoyer un bonnet et un T-shirt. Plus terre à terre et moins glamour pour célébrer le bonhomme.

Cependant, en prenant – pas tout à fait au hasard – cette réaction sous le tweet qui accompagnait l’annonce de la sortie du film sur Amazon Prime : « Je suis trop jeune pour avoir connu Guy Roux entraîneur, mais je sais qu’il compte parmi les grands hommes du football français », on comprend que celui-ci pourra servir de porte d’entrée à la jeune génération désireuse de bosser ses classiques. Rien que pour cela, cette énième narration d’Une histoire de France se justifie totalement, à condition de ne pas s’y limiter exclusivement.

Dans cet article :
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