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OM-OL : chassé-croisé olympique
Marseille, éliminé de C1 par Tottenham mardi et qui n'a plus gagné depuis cinq matchs, reçoit Lyon, qui reste sur deux succès encourageants. L'issue de ce match peut enfoncer les Phocéens et confirmer les bienfaits de Laurent Blanc à l'OL.
Il y a encore un mois, cet Olympico aurait été présenté comme une formalité pour l’OM. Les Marseillais suivaient le rythme du PSG, étaient invaincus à domicile en championnat, et puis surtout, l’OL de Peter Bosz ne semblait plus savoir comment gagner un match. Mais depuis, les Phocéens ont été battus au Vélodrome par l’AC Ajaccio et n’ont pris qu’un point sur les quatre dernières rencontres de Ligue 1. Et puis, Marseille vient d’être éliminé de toute compétition européenne au terme d’un scénario qui a de quoi plomber le moral des troupes. Toutefois, cette désillusion sert bien Igor Tudor dans sa communication. Présent en conférence de presse ce vendredi en amont de ce choc contre les Gones, le coach croate n’a pas vraiment eu à se justifier quant à la méforme de son équipe et a seulement évoqué cet épisode de Tottenham. Pourtant, ses hommes n’ont plus gagné un match de foot depuis la première de Laurent Blanc avec son nouveau club, soit plus de trois semaines, et reculent rapidement au classement.
L’OM malchanceux
Les Lyonnais ont donc parlé de ce creux pour lui, argumentant que cette mauvaise période de l’OM était un trompe-l’œil vis-à-vis de la véritable qualité de ses dernières prestations. « Marseille est en malchance totale. Ils ont fait un bon match à Paris, ils perdent contre Lens, alors qu’ils pouvaient mener 4-0 à la mi-temps », a analysé Laurent Blanc ce vendredi, avant qu’Houssem Aouar n’appuie les propos de son coach : « L’OM est une équipe malchanceuse sur ses derniers matchs. » La première période de très bonne facture face à Tottenham mardi étaye également cette thèse de la malchance, comme le confirme Tudor : « On a dominé la première période et on a été meilleurs qu’eux en seconde période. » Attention tout de même à ne pas planquer sous l’étiquette de la malchance une potentielle faillite mentale. Si le dénouement face aux Spurs est particulier, les autres déceptions de ces dernières semaines montrent bien que les Phocéens n’ont pas toujours ce supplément de combativité, soit pour revenir au score (Lens, Paris, Ajaccio), soit pour sécuriser une victoire (Strasbourg).
D’autant plus qu’en face d’eux se dressent des Rhodaniens qui, au contraire, sont sur la pente ascendante, notamment psychologiquement. L’arrivée de Laurent Blanc a fait beaucoup de bien à l’OL sur le plan de la confiance. Ses joueurs ont été capables de se transcender, et d’aller arracher des victoires contre Montpellier dans le temps additionnel, et face à Lille, qui avait largement dominé le premier acte. Grâce à ces deux précieux succès, Lyon n’est plus qu’à quatre longueurs de l’OM et pourrait recoller à un point en cas de victoire au Vélodrome. Ce que vient chercher le nouveau technicien des Gones : « Ce n’est pas un match spécial, mais un match extraordinaire à jouer. J’espère que mes joueurs aiment beaucoup ce genre d’ambiance. Car si vous craignez cela, c’est que vous n’êtes pas fait pour une carrière de haut niveau. »
Physique particulier
Côté Canebière, on voit plutôt cet Olympico comme une occasion de se repentir des événements de cette semaine, et de relancer une saison qui avait pourtant très bien débuté. « C’est bien que ce soit ce match, car il n’y aura pas besoin de motiver les joueurs. Les supporters seront là, comme depuis le début de saison. Il faudra les emmener avec nous pour essayer de faire digérer un peu ce qui est arrivé mardi », a expliqué Dimitri Payet en conférence de presse. S’il veut espérer s’imposer devant son public, Tudor devra faire régner la supériorité de son groupe dans le domaine physique, alors que les Lyonnais sont encore en phase de reprise de rythme. « On sait qu’on a des difficultés dans ce domaine. On n’est pas suffisamment armés », a concédé Blanc, même s’il a évoqué la possibilité « que l’OM craque en fin de match ». L’armée d’Alexandre Lacazette a montré qu’en ce moment, elle savait jouer jusqu’au coup de sifflet final.
Par Léo Tourbe