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Oh mon dieu, ils ont trouvé Kenny !

Par Florian Cadu
Oh mon dieu, ils ont trouvé Kenny !

Retardé par un parcours inédit qui l’a vu vendre des vêtements à Zara au lieu de faire ses classes dans un centre de formation, Kenny Lala confirme enfin tout son potentiel cette saison. Transféré de Lens à Strasbourg l’été dernier, le latéral alsacien est même le défenseur le plus décisif de Ligue 1.

Il paraît que Didier Deschamps cherche un arrière droit pour compléter sa liste des 23 qui auront l’honneur d’être présents à la Coupe du monde en Russie en juin. Alors, le sélectionneur teste. Sébastien Corchia par-ci, Benjamin Pavard par-là… Et pourquoi pas Kenny Lala la prochaine fois ? Pas la peine de rigoler, le profil semble parfait sur le papier : latéral droit de métier, l’Alsacien peut dépanner à gauche ou dans l’axe, et son âge constitue aussi bien le futur que le présent. Surtout, il est actuellement le défenseur le plus décisif du championnat hexagonal, puisqu’il a inscrit trois buts et réalisé quatre passes décisives en 27 matchs cette saison. Le tout en faisant le boulot derrière. Mais alors, comment se fait-il que le bonhomme ait attendu ses 26 ans et un passage estival de Lens à Strasbourg (sans indemnité de transfert) pour pointer son museau ? Car jusque-là, le Français n’était pas franchement connu des amateurs de Ligue 1. Ou alors seulement pour son pion incroyable marqué à Auxerre en novembre 2015 dans une rencontre de deuxième division.

Footballeur… et vendeur à Zara

L’élite, Lala n’avait pas eu le temps de l’apprécier auparavant. À peine l’avait-il goûté avec Valenciennes entre 2011 et 2014 (26 titularisations) qu’il repartait au niveau inférieur sous le maillot de VA, puis sous celui du Racing Club de Lens. C’est que la carrière de Kenny, si elle a toujours su éviter le suicide, n’a jamais observé de courbe linéaire. Né à Villepinte, le fan de Sergio Ramos commence son aventure avec le ballon à l’ES Parisienne. Mais contrairement au cursus « normal » , le garçon ne va pas connaître la rigueur d’un centre de formation. Entre quelques essais non concluants avec Caen ou Lille, une étape à Clairefontaine oubliée depuis longtemps et des petits boulots à Zara ou comme coursier, l’ancien vendeur se construit au Paris FC, qui le recrute lors d’un stage de détection en 2009.

Là, le droitier évolue encore au niveau amateur. Jusqu’à ce que VA, en Ligue 1 à l’époque, lui propose un contrat deux ans plus tard. Son évolution y reste lente, mais sûre, et les feuilles de statistiques prennent du poids saison après saison. « Malgré son gros potentiel, on restait sur notre faim en le voyant jouer, car on sentait qu’il pouvait faire beaucoup mieux, se souvient Fabrice Abriel, qui l’a côtoyé dans le Nord en 2014-2015. Ses qualités ou son investissement n’étaient pas en cause : c’était davantage un blocage mental et contextuel, car le club n’allait pas bien et n’offrait pas un climat serein pour grandir. » De 2015 à 2017, le latéral s’impose chez les Sang et Or et prouve qu’il est enfin prêt pour la L1. Même s’il hallucine un peu de ses performances depuis le début de l’exercice en cours. « Je n’ai pas le parcours d’un footballeur normal, franchement, je viens de loin et je prends les choses comme elles viennent » , savourait-il début novembre dans les colonnes du Figaro.

Tout pour John

Loin d’être stressé, patient et assez confiant, Lala doit en fait sa réussite à sa détermination. « Il s’agit d’une détermination intérieure, qu’il conserve au fond de lui et qui le fait avancer, appuie Abriel.C’est un gars calme, posé, tranquille qui veut faire son truc dans son coin, sans qu’on l’embête. » En revanche, il n’a aucun mal à reconnaître quelles sont ses motivations premières : son énergie, il la dépense sur le terrain pour ceux qu’il a dans le sang et sur la peau, en attestent les noms tatoués sur son cou et sur le bras. À savoir sa mère, ses deux sœurs et John, un de ses amis décédé il y a des années. « Je pense tous les jours à lui. Il m’a toujours poussé à y croire, disait-il ainsi en 2010 dans des propos relayés par Le Parisien. Je dois réussir pour lui, ma famille, et être un exemple pour mon quartier. » Alors, Kenny combat le destin et la mort en tapant dans une balle. Sans compter ses efforts, avec une endurance assez admirable, une présence offensive impressionnante, et une qualité technique qui aurait peut-être rendu Bernard Mendy incontournable chez les Tricolores s’il avait eu la même.

« Un, on l’a recruté pour ça. Deux, on le paye pour ça aussi. Donc c’est bien qu’il soit à la hauteur de nos espérances, a dernièrement apprécié son entraîneur Thierry Laurey en conférence de presse. C’est un garçon qui est sérieux, qui est rarement blessé, qui est tourné vers l’avant. Par moments. Il faudrait que quelques-uns suivent son exemple ! » Bien sûr, Lala, impliqué dans trois des sept derniers buts strasbourgeois en championnat, va devoir confirmer sa forme du moment – dès ce soir et la réception de Monaco –, et dispose encore de points faibles. Sur le plan aérien, par exemple. « Et je pense qu’il faut qu’il apprenne à ne pas trop s’affoler sur un terrain, c’est-à-dire à choisir le bon moment pour se projeter vers l’avant, ajoute Abriel. Mais si c’est le défenseur le plus décisif de L1, alors ça ne me paraît pas improbable du tout qu’il atteigne la sélection en continuant dans cette voie. » Une question se pose donc : DD, tu en penses quoi ?

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Par Florian Cadu

Propos de FA recueillis par FC

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