- Ligue 1
- J18
- Nice-Montpellier (6-1)
OGC Nice : Digard met le paquet
Pour sa première sur le banc de l'OGC Nice, Didier Digard a vécu un rêve : son équipe a passé ses nerfs sur un Montpellier sans réponse et enfin acquis la victoire référence de sa saison 2022-2023.
Si l’Allianz Riviera était très loin d’être comble ce mercredi soir face à Montpellier, ce n’est pas simplement parce qu’il s’agissait d’un match en semaine. Les dernières semaines catastrophiques des Aiglons sur le plan comptable n’ont certainement pas contribué à faire venir les gens au stade et ont même poussé les dirigeants à mettre Lucien Favre dehors. C’était donc dans un contexte relativement complexe que Didier Digard a endossé pour la première fois à 36 ans le rôle d’entraîneur en équipe première, et dans un club où il a disputé 165 matchs entre 2010 et 2015, même si le président Jean-Pierre Rivère a souhaité le rassurer en affirmant en conférence de presse ce mardi que « le coach n’a pas de pression sur les résultats ». Et tout s’est finalement passé comme dans un rêve pour l’intérimaire en hoodie, qui a vu ses hommes en passer six à une faible équipe de Montpellier (6-1) lors de son baptême, et délivrer la meilleure prestation collective de l’OGCN depuis le début de la saison.
Une unité palpable et un banc efficace
« Je suis là pour que tout le monde prenne du plaisir, qu’on soit unis, et que l’équipe tourne », assurait Digard aux journalistes mardi. Et tous ces ingrédients ont été aperçus dès le lendemain sur le pré. Son 4-2-3-1 a totalement asphyxié un MHSC sans répondant, Khéphren Thuram et Nicolas Pépé ont largement contribué à rendre cette partie facile pour leurs potes, le second cité inscrivant même son premier doublé sous la tunique niçoise. L’unité attendue s’est retranscrite dans les célébrations, avec des joueurs venant quasi systématiquement tomber dans les bras de leur nouvel entraîneur, manifestement plus proche de son groupe que son prédécesseur. La revue d’effectif de la seconde période a aussi porté ses fruits : entrés ensemble à la 67e minute, Ross Barkley et Andy Delort ont tous les deux été décisifs. L’Anglais a piqué à deux reprises (son premier doublé depuis sept ans !), l’Algérien a trouvé une fois le chemin des filets et donné un caviar à son milieu offensif sur le dernier but de la partie. L’attaquant, qui a d’ailleurs été sifflé à son entrée sur le terrain – son nom ayant été associé à un éventuel départ du côté de Nantes ces derniers jours -, a finalement été acclamé par tout le stade lors de son but. Que des points positifs donc, mais l’enflammade n’était pas encore de mise dans l’esprit de Didier Digard après le match : « Le plus dur est devant nous. J’ai pris cette équipe en veille de match et j’ai profité du travail de Lucien. C’est cruel pour lui. Je tiens à lui rendre hommage. Les joueurs ont tout bien fait ce soir. »
De l’espoir et du temps pour les dirigeants
Au-delà du score fleuve acquis en fin de rencontre lorsque Montpellier avait déjà lâché, cette victoire laisse entrevoir plusieurs motifs d’espoir pour la deuxième partie de saison niçoise. Premièrement, cet effectif-là, qui a parfois été remis en question sur sa vraie valeur, a montré qu’il était capable d’allumer l’interrupteur quand il le fallait et qu’il était bourré de qualités à toutes les lignes. Deuxièmement, ce succès donne du sens aux prochaines échéances puisqu’il permet au club de retrouver le top 10 et de croire qu’une place européenne en fin d’année n’est plus totalement inenvisageable. Enfin, cette équipe vient de s’adjuger une victoire référence, qui devrait laisser un peu plus de temps que prévu aux dirigeants pour choisir leur futur entraîneur, même si le nom de Régis Le Bris a déjà été évoqué cette semaine. Avec les récentes arrivées de Florent Ghisolfi et Jean-Claude Blanc dans les hautes sphères du club, signe que le projet INEOS se structure doucement, mais sûrement, tout laisse à penser que le meilleur reste à venir pour Nice. Il était temps.
Par Alexandre Lejeune