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Non Christophe Galtier, le foot n’est pas qu’un sport !

Par Nicolas Kssis-Martov
4 minutes
Non Christophe Galtier, le foot n’est pas qu’un sport !

Christophe Galtier a taclé sans ménagement une presse qui selon lui ne lui parlerait pas assez « foot », comprenez du jeu et du terrain. Sa réaction épidermique, ou calculée au même titre que la sortie sur les chars à voile, frappée au sceau d’un contexte extrêmement tendu autour du PSG, reste parfaitement audible. Surtout que l’entraîneur se retrouve un peu seul à tenir le front médiatique au milieu de la tempête. Toutefois il faudrait quand même lui rappeler que le football s’avère bien davantage qu’un sport et que d’une certaine façon ce statut hors normes, dont il profite à titre personnel, y compris financièrement, a forcément son revers de la médaille.

«  Ce que j’ai envie de vous dire, c’est que vous ne parlez jamais football. Vous – les médias – me posez beaucoup de questions. […] Finalement, je m’aperçois que match après match, conférence après conférence, on doit parler de football pendant une minute trente sur des conférences qui durent dix ou quinze minutes. » Les propos de Christophe Galtier, en conférence de presse pré-classique, ont alimenté en débats (avec ou sans fonds) les plateaux télé et les réseaux sociaux. Certains ont apporté un soutien empathique au coach parisien au nom de la primauté du jeu, d’autres, surtout chez les confrères et consœurs journalistes, défendaient d’abord la liberté de poser la question de son choix. Ce dernier point n’est pas négligeable, quand on connaît la difficulté et les contraintes que suppose par exemple la moindre interview d’un joueur. Naturellement en retour, au regard de la situation du PSG et des révélations, avec l’apothéose récente de « l’armée numérique » mise à jour par Médiapart, on imagine facilement que Christophe Galtier préfère presque évoquer l’impuissance de l’attaque parisienne ou la fragilité de sa défense.

Un sport à part

Malgré tout, est-il possible que Christophe Galtier ait pu signer au PSG sans se douter de ce qui l’attendait ? Le passé du club, qu’il a pu largement observer les saisons précédentes, lui était quelque peu familier. Il était aussi informé de son statut hors normes, et donc de l’attention qu’il monopolisait dans l’Hexagone. Il a dû particulièrement mesurer le poids de travailler pour une enseigne appartenant à un État-entreprise, ne serait-ce qu’en signant le chèque ou en regardant l’effectif qui venait tous les matins au Camp des Loges. Peut-il croire que Kylian Mbappé ne possède pas un profil exceptionnel, qui dépasse le simple cadre du « partira, partira pas » ? Un joueur que même le président de la République a appelé directement pour le convaincre de rester en Ligue 1. La renommée, le prestige, l’argent qui ruissellent dans le foot ne sont pas la conséquence du talent au bout des crampons ou de l’expérience du staff. Simplement parce que le foot draine d’immenses enjeux sociaux, culturels, économiques et politiques. Sans la passion populaire, et son reflet médiatique, et évidemment l’attention des chefs d’État ou des fonds de pension, les salaires du ballon rond se rapprocheraient du handball. Et Galtier pourrait alors disserter tactique à longueur de temps devant des salles de presse à moitié remplie.

Finalement, il l’a presque confessé de lui-même ; « Quand vous êtes entraîneur du PSG, vous êtes très exposés. Mais excusez-moi, cette fois-ci, c’est quand même très particulier. C’est tous les jours. Cet après-midi, je vais préparer avec mon staff les derniers détails de la séance pour demain ainsi que le plan de jeu et quand je vais rentrer chez moi ce soir, il y aura encore quelque chose à dire. » Oui, le PSG est le plus gros club du foot tricolore, inscrit dans le vaste soft power du Qatar (avec le retour de bâton des affaires autour du président Nasser al-Khelaïfi ou de la Coupe du monde). Il en paie aussi le prix, les 90 minutes de dimanche soir contre Marseille ne forment plus qu’un pourcentage mineur de cette réalité, même si en retour, Galette gagne très bien sa vie et possède sur le papier un onze type pour remporter la Ligue des champions. Mais si elle est décuplée à Paris, cette fascination pour l’extrasportif et tout ce qui se passe en dehors du rectangle vert n’est pas propre au PSG, et Christophe Galtier a pu déjà le ressentir à Lille, Nice ou même à Saint-Étienne dans une moindre mesure. Par ailleurs, il faut reconnaître qu’en ce moment, le PSG alimente sans cesse toutes les rubriques de l’actualité, et pas seulement sportive. Donc il est fort probable que lors des conférences de presse à venir, cela continue de trop peu gloser sur le 3-4-3, la faute non pas aux journalistes, mais au PSG et au foot moderne. Sinon, il demeure toujours la possibilité pour Christophe Galtier de retourner exercer son talent dans les divisions inférieures ou de se reconvertir dans le volley-ball. Même si là-bas aussi, il devra gérer des questions extrasportives.

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