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- PSG-Strasbourg (2-1)
Neymar, retour raté
De retour sous les couleurs du PSG dix-neuf jours après la désillusion du Brésil contre la Croatie, Neymar a proposé une prestation intéressante pendant une heure. Avant que sa soirée ne bascule du mauvais côté avec une expulsion plus qu'évitable qui aurait pu pénaliser son club.
En deux minutes, tout a basculé. Plutôt bon – sans être flamboyant non plus – jusqu’alors, Neymar a vu ses retrouvailles avec la Ligue 1 tourner au cauchemar. Deux cartons jaunes coup sur coup, dont un deuxième reçu à la suite d’une simulation grotesque pour le Brésilien, qui a mis son équipe en difficulté. Et si Paris est parvenu à s’imposer sans lui, ce n’est pas la reprise dont le club de la capitale avait rêvé pour son n°10 auriverde.
Tout avait pourtant bien commencé
Très libre dans la construction du jeu en l’absence de Lionel Messi – et alors que Kylian Mbappé a passé 90 minutes exilé sur l’aile gauche –, Neymar a montré pendant une heure de jeu qu’il avait encore du jus, moins de trois semaines après la sortie de route du Brésil au Qatar. Oubliés sa blessure à la cheville et ses petits soucis physiques, il fallait répondre sur son état mental. Or pendant longtemps, les réponses apportées ont été plutôt encourageantes. « Ney a alterné du jeu haut, du jeu bas, il a beaucoup dézoné pour toucher le ballon. Je peux comprendre qu’il y ait de la frustration parce qu’il avait envie de retrouver du rythme et de disputer les deux matchs qui se présentaient. Malheureusement, ce ne sera pas le cas », regrettait Christophe Galtier après coup en conférence de presse à propos de son meneur de jeu.
Il n’aura d’ailleurs fallu qu’un petit quart d’heure au Brésilien pour délivrer sa dixième passe décisive de la saison (histoire de recoller à hauteur de Messi en tête du classement) sur coup franc pour Marquinhos. Le début de la rédemption pour les deux joueurs de la Seleção, pensait-on alors. Avec 47 caviars, Neymar est le joueur qui en compte le plus en Ligue 1 depuis son arrivée dans l’Hexagone, à l’été 2017. Malheureusement pour lui, il est également recordman des expulsions sur la période avec cinq biscottes rouges reçues en six saisons.
Et le Ney s’est cassé
Le retour des sourires sur son visage attendra. Alors que l’on joue la 61e minute, Neymar élimine Thomasson – à qui il avait infligé un petit pont dévastateur moins d’une heure plus tôt – dans le rond central, avant de lui coller son bras dans le visage. Carton jaune. Dans la minute qui suit, l’artiste ne trouve rien de mieux à faire que de se jeter dans la surface, récoltant le droit de rentrer à la douche avant tout le monde, ballon sous le bras. « Je regrette que l’excès d’engagement n’ait pas été sanctionné plus sévèrement, pointait encore Galtier après coup, alors que son joueur a pris de nombreux coups. Quelques minutes avant, il prend aussi un très vilain coup et son premier carton jaune est très sévère par rapport à des fautes qu’il a subies. »
Malgré tout, l’entraîneur ne pouvait que constater l’erreur de son n°10, incontestable. Pire encore, quelques minutes à peine après avoir laissé ses copains se battre en infériorité numérique, Canal+ annonçait que le bonhomme avait quitté le Parc des Princes pour rentrer chez lui. Il n’aura donc pas profité de la clameur du stade pour accompagner le penalty victorieux de Kylian Mbappé après six minutes de temps additionnel. Un but qu’il aurait peut-être pu inscrire lui-même, si le scénario avait été différent. Au lieu de cela, le voilà suspendu pour le périlleux déplacement de dimanche, chez le dauphin lensois. Pas sûr que Lionel Messi, posé devant sa télé à l’autre bout du monde, ait beaucoup apprécié les frasques de son ami.
Par Tom Binet, au Parc des Princes