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Négligence sur les abus sexuels et bizutage d’un arbitre : de nouvelles révélations sur la FFF
Vous reprendrez bien un scandale à la FFF ?
La récente enquête du média indépendant Josimar – quelques jours après la sortie du So Foot 199 qui évoquait notamment l’ambiance pesante au sein de la FFF – a révélé une forte mise sous silence d’abus sexuels présumés à la Fédération française de football. Ce mercredi, un éducateur de la 3F a corroboré cette idée dans les colonnes de L’Équipe : « C’est un système de merde, en fait, où règnent l’arrogance et la négligence. Ce n’est pas un sujet, pas même auprès des éducateurs.[…]Quand tu en parles pour essayer de changer les choses, on ne te dit pas de te taire textuellement, mais c’est tout comme. » Des termes appuyés par le témoignage de joueurs de l’INF Clairefontaine qui affirment n’avoir jamais été sensibilisés aux violences sexuelles dans le cadre de leur formation, ni même informés à qui ils « [pourraient] s’adresser en cas de problème ». Des déclarations qui n’étonnent pas un ex-membre du ministère des Sports qui a noté que concernant le président de la fédé, Noël Le Graët, « les sujets d’éthique et d’intégrité, ça ne l’intéresse pas ».
Plusieurs cas de violences sexuelles et de harcèlement sur mineurs dans le football français forcent à s’interroger sur leur traitement par la FFF. Les concernés décrivent un système qui tend davantage vers la « négligence » que la prise de conscience. https://t.co/rc3nozbDOw pic.twitter.com/hSCCSS5jGH
— L’ÉQUIPE (@lequipe) September 27, 2022
Le quotidien sportif français fait également état d’un épisode choquant : un « bizutage » humiliant et dangereux subi par un arbitre, en 2011 (toujours à Clairefontaine), et orchestré par « quatre confrères, dont l’un officie désormais en Ligue 1 ». Il avait en effet été suspendu dans le vide par les pieds, par-dessus une balustrade, avant que le drame ne soit évité de peu. La FFF a qualifié l’incident de « malencontreux », survenu dans le « chahut » lors d’un « jeu idiot », et a suspendu les fautifs quelques semaines. L’enquête suivant les faits a été « bâclée » et surtout faussée, comme le médecin Isabelle Salaün, ayant examiné le jeune arbitre, le confirme : « Il y avait une suspicion de fracture d’une côte, mais il ne fallait pas que je l’écrive, en quelque sorte. Il fallait tout atténuer. » À la suite de cet évènement, le jeune Polynésien a abandonné l’arbitrage : « Je l’avais cherché, selon les adultes. Alors j’ai tout gardé en moi.[…]Je ne savais plus arbitrer après ça. J’avais des images qui me revenaient sans cesse. » Ça fait froid dans le dos.
ALB