- C1
- Gr. A
- Napoli-Liverpool (4-1)
Naples : Revoilà Zambo Anguissa
Sorti des radars depuis son transfert à Fulham en 2018, André Frank Zambo Anguissa a été monstrueux lors de la nette victoire du Napoli contre Liverpool ce mercredi soir (4-1). Une performance XXL à l’image de son début de saison canon.
Son dernier fait d’armes sur la scène européenne remontait à la finale de Ligue Europa 2018 perdue par l’Olympique de Marseille face à l’Atlético de Madrid (0-3). Ce soir-là, André Zambo Anguissa se rendait coupable d’un contrôle approximatif conduisant à l’ouverture du score des Colchoneros. Une bévue dont il était loin d’être le seul responsable, mais qui lui avait pourtant valu de nouvelles moqueries à l’égard de sa technique. Quatre ans plus tard, pour le premier match de Ligue des champions de sa carrière, le milieu de terrain de 26 ans n’a fait aucune fausse note. Au contraire, il a marché sur l’entrejeu de Liverpool, au point d’être élu homme du match. Une distinction qui n’est pas uniquement due au but plein de maîtrise qu’il a inscrit à la demi-heure de jeu – permettant ainsi aux Partenopei de faire le break -, mais surtout à son énorme volume de jeu. Défensivement, le milieu relayeur a mangé ceux qui croisaient sa route (5 interceptions, 7 tacles réussis et 11 duels gagnés) et, balle au pied, il a permis à son équipe d’être tranchante offensivement (87,2% de passes réussis, 100% de dribbles réussis, 100% de passes longues réussies).
L’envie d’avoir Anguissa
S’il a tenté et réussi deux roulettes ce mercredi soir, c’est pourtant bien balle au pied qu’André Frank Zambo Anguissa semblait jadis être emmerdé. Que ce soit à l’OM, ou à Fulham, club qu’il a rejoint à l’été 2018 contre 30 briques. Une somme qui paraissait folle pour celui qui était arrivé trois ans plus tôt en provenance de Reims pour moins d’un million d’euros, d’autant que sa première saison en Angleterre avait donné raison à ses détracteurs. Mais il lui aura fallu un prêt réussi à Villarreal à l’été 2019 pour se refaire la cerise, combler au passage les défaillances techniques qui étaient siennes, et revenir en Angleterre métamorphosé. La preuve : dans une belle saison de Premier League malgré la relégation des Cottagers en Championship, le Camerounais est même reconnu comme un des meilleurs dribbleurs du championnat, avant d’être prêté l’été dernier au Napoli, qui l’a enrôlé définitivement début juillet pour 15 millions d’euros. Moitié moins que la somme dépensée par Fulham il y a quatre ans, alors que le niveau de jeu du natif de Yaoundé s’est considérablement accru. Et ça, Luciano Spalletti l’a vite remarqué. « Laissons-le faire, n’en parlons pas et laissons-le dans l’ombre, s’amusait le coach napolitain moins de deux mois après l’arrivée de l’ancien de Fulham, au micro de la chaîne de télé DAZN. C’est un joueur de très haut niveau. Il sait tout faire, il doit simplement améliorer ses passes dans les vingt derniers mètres et sa finition. »
Une demande à laquelle Anguissa a répondu ce mercredi soir en marquant son premier but sous les couleurs du Napoli, lui qui n’en avait marqué que deux en match officiel depuis le début de sa carrière pro. Sans oublier les deux passes décisives qu’il a déjà délivrées en cinq matchs de Serie A cette saison et les deux passes clés réalisées ce mercredi soir contre Liverpool. Véritable patron du milieu de terrain napolitain aux côtés de Stanislav Lobotka et Piotr Zieliński, dont les profils complètent parfaitement le sien, Anguissa n’a manqué que 5 petites minutes de jeu cette saison, ce qui en fait le quatrième joueur le plus utilisé par Spalletti derrière le trio Di Lorenzo-Meret-Min-Jae. Malgré ça, vendredi dernier, le sélectionneur camerounais Rigobert Song a décidé de ne pas le convoquer pour les matchs de préparation à la Coupe du monde 2022 contre l’Ouzbékistan et la Corée du Sud. Mais aux regards de la carrière de ce grand gaillard, de son début de saison tonitruant et de sa prestation XXL contre le dernier finaliste de la Ligue des champions, il ne serait pas étonnant qu’il casse la baraque au Qatar. L’occasion idéale pour caler deux-trois roulettes au Brésil de Neymar.
Par Maxime Renaudet, à Naples