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Mukiele au PSG : Nordi c’est Paris !
Le PSG a officialisé sa troisième recrue de l'ère Campos ce mardi avec l'arrivée de Nordi Mukiele en provenance du RB Leipzig. Montant de la transaction : 10 millions d'euros hors bonus. Une aubaine pour le club de la capitale qui signe par la même occasion un jeune de la région.
C’était devenu une habitude depuis la demi-finale du Final 8. Les routes de Nordi Mukiele et du Paris Saint-Germain étaient amenées à se croiser chaque saison lors des joutes européennes. Au moment de signer dans le club de la capitale pour les cinq prochaines années, le latéral du RB Leipzig sait donc bien où il met les pieds. Le Parc des Princes, ça le connaît. Il y a d’ailleurs marqué un but en octobre dernier lors de la défaite des Allemands (3-2). Mais en recrutant le Français, c’est bien le PSG qui fait la plus belle opération dans l’histoire.
Très fier de rejoindre le @PSG_inside aujourd’hui ?? Merci aux dirigeants de la confiance qui m’est accordée, et merci beaucoup à tous les supporters pour les messages de bienvenue que je reçois depuis looongtemps déjà ? À très vite sur les terrains ?? pic.twitter.com/MZUCCRJ1Y7
— N O R D I (@NordiMukiele) July 26, 2022
Dans l’axe, c’est aussi solide
Il est loin le temps où les fans du Paris Saint-Germain s’escrimaient contre Alessandro Florenzi, Thilo Kehrer ou encore Colin Dagba. Déjà l’année dernière, l’arrivée d’Achraf Hakimi avait permis d’apporter un peu de sérénité sur un côté droit qui en manquait cruellement. Oui, mais voilà, derrière lui, peu de solutions de rechange pour Mauricio Pochettino. « Aujourd’hui pour doubler le poste, nous avons Dina Ebimbe qui n’est pas un spécialiste », constatait de la même manière Christophe Galtier lors de la tournée des Parisiens au Japon. Un Christophe Galtier qui ne compte pas sur le pur latéral droit et prometteur Thierno Baldé, prêté au Havre la saison dernière et qui devrait de nouveau faire l’objet d’un prêt cette saison. Reste qu’avec la signature de Nordi Mukiele, c’est donc l’assurance tout risque qui va policer dans le couloir à Paris. Et point positif alors qu’en charnière, les futurs de Presnel Kimpembe ou d’Abdou Diallo semblent incertains, le Français semble capable d’évoluer partout. « Il a des aptitudes pour jouer dans l’axe, notamment à trois. À Laval, on choisissait aussi par rapport à l’équipe dont on disposait, expliquait justement le directeur du centre de formation du club mayennais Stéphane Moreau dans Ouest-France. Nordi avait beaucoup d’atouts. Il était bon défensivement, avec des qualités athlétiques, dans les duels… Un bon sens de la participation. Il était capable de s’animer pour participer au jeu. Il était juste techniquement, et dans ses choix. » Du haut de son mètre 87, Mukiele a donc toutes les qualités pour être aligné en défense centrale. Une polyvalence qui avait séduit Leipzig durant sa saison montpelliéraine en 2017-2018. Michel Der Zakarian l’avait en effet fait jouer pendant plusieurs mois à ce poste, pour un résultat édifiant, puisque le club avait fini deuxième meilleure défense du championnat.
Un enfant de Montreuil et du Paris FC
En plus de recruter une option plus défensive que Hakimi, Paris peut se targuer d’avoir recruté un jeune de la région avec Mukiele. Car s’il a bourlingué, le natif de Montreuil a commencé dans les catégories de jeunes du Paris FC avant d’augmenter la difficulté petit à petit. « Il n’a pas fait n’importe quoi dans ses choix de clubs, il est monté en puissance à chaque transfert, c’est fort », commentait son ancien éducateur au PFC Marc Moesta dans les colonnes du Parisien. Repéré par Laval, le défenseur rejoint les Tangos en 2013. Saison après saison, il grimpe les échelons jusqu’à intégrer l’équipe première. « Il était arrivé en U17. Je l’ai eu pendant une année comme coach le week-end. J’ai fait en sorte qu’il intègre vite le groupe pro, ce qui a créé des tensions avec Marco Simone. Il estimait qu’il n’était pas au niveau », se souvient Stéphane Moreau. Titulaire sous Denis Zanko, Mukiele est poussé vers la sortie à l’arrivée de l’Italien sur le banc. Mais loin de se décourager, il signe au MHSC et devient directement indiscutable dans l’Hérault. La suite ? Quatre ans en Bundesliga, plus de 140 matchs joués pour Leipzig et la découverte de la Ligue des champions en prime. De quoi acter son changement de dimension.
À la recherche du temps perdu ?
La montre des dirigeants du PSG semble bien synchronisée. Le club avait déjà le latéral dans son viseur depuis son aventure montpelliéraine. Mais certaines déclarations de Michel der Zakarian avaient légitimement pu refroidir ses ardeurs au sujet de Mukiele. « Il doit faire preuve de plus de justesse et de simplicité, de concentration en match comme à l’entraînement et surtout être plus pro dans l’approche du métier », jugeait le coach en 2017. Un reproche souvent adressé au jeune Nordi. « C’était un gamin attachant, adorable, mais il avait son petit caractère… Il était parfois capricieux et avait la tête dure. Son père demandait souvent à me voir pour faire le point sur son comportement, détaille Marc Moesta, qui l’a géré au Paris FC. Je me souviens d’un tournoi où je l’avais sorti. Il était parti se balader dans le stade, puis était revenu en souriant et en s’excusant. » Autre raison penchant en faveur du choix parisien d’attendre que sa cible ait atteint l’âge de raison : son prix. Alors qu’il n’a encore que 24 ans, Mukiele n’a coûté que 10 millions d’euros au PSG avec quelques bonus et un paiement échelonné en quatre ans. En bref, le jackpot alors que Leipzig en avait proposé 16 millions à Montpellier en 2018. L’affaire semble donc bien ficelée pour les champions de France. Reste donc à Mukiele de confirmer en concurrençant Hakimi dès son arrivée. Histoire de se montrer à trois mois du Mondial et de réparer une anomalie, lui qui n’a eu le droit qu’à une seule cape en équipe de France, contre la Finlande (2-0) en septembre dernier, avant l’émergence de Jonathan Clauss à son poste. Si ce transfert est une évidence pour Paris, il l’est aussi pour Mukiele. Quoi de mieux pour se rapprocher du Qatar que de faire un pas vers Nasser ?
Par Gabriel Joly