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MU-Ten Hag : Le bonheur enfin de retour à Manchester United ?
Dans les tuyaux depuis plusieurs mois et sans grande surprise, Manchester United a officiellement annoncé jeudi dernier l’arrivée d’Erik ten Hag, actuel entraîneur de l’Ajax Amsterdam, sur le banc des Red Devils à partir de la saison prochaine. Au-delà de récupérer la place de Ralf Rangnick, le tacticien néerlandais de 52 ans aura la lourde tâche de réussir là où tous ses prédécesseurs se sont cassé les dents depuis neuf ans et le départ de Sir Alex Ferguson : refaire briller Manchester United.
« Manchester United est ravi d’annoncer la nomination d’Erik ten Hag en tant que manager de l’équipe première, sous réserve d’obtention d’un visa de travail, à partir de la fin de saison et jusqu’en juin 2025, avec une année supplémentaire en option. » Ce sont par ces mots que les fans des Red Devils ont découvert la nouvelle, ce jeudi à l’heure du déjeuner. Ralf Rangnick, débauché à l’automne 2021 pour remplacer Ole Gunnar Solskjær, avait rapidement décidé de ne faire qu’un intérim jusqu’à la fin de la saison avant de prendre de la hauteur dans un poste sur mesure (ou fantôme ?) de consultant technique. Le board de MU a donc eu le temps de s’activer sur des pistes sérieuses et qualitatives afin de nommer un coach à la hauteur des ambitions du club. Et le choix s’est porté sur Erik ten Hag, cible numéro un, qui va donc quitter l’Ajax Amsterdam après cinq années de haut vol ponctuées de deux titres de champion des Pays-Bas (et probablement un troisième dans quelques semaines), deux coupes nationales, une Supercoupe des Pays-Bas et surtout une demi-finale de Ligue des champions en 2019 après un parcours exceptionnel qui aura laissé des cicatrices au Real Madrid et à la Juventus. Un choix osé de la part du coach, qui s’aventure en terrain miné.
??The new First-Team Manager of Manchester United: Erik ten Hag.#MUFC || #WelcomeErik
— Manchester United (@ManUtd) April 21, 2022
Manchester United, théâtre des cauchemars pour les coachs
Alors que Manchester United faisait, au même titre qu’Arsenal avec Arsène Wenger, figure d’exception pendant plusieurs décennies en faisant confiance pendant 27 ans à un seul manager, Sir Alex Ferguson en l’occurrence (de 1986 à 2013), la situation a bien changé depuis. En neuf ans, huit managers se seront donc succédé sur le banc des Red Devils (David Moyes, Ryan Giggs, Louis van Gaal, José Mourinho, Ole Gunnar Solskjær, Michael Carrick, Ralf Rangnick et donc Erik ten Hag), dont trois ne l’ont été que provisoirement (Giggs, Carrick et Rangnick). Une preuve de l’instabilité et du brouillard persistant à Manchester depuis la retraite de Ferguson, mais également du fléau parasitant un club qui a plus de difficulté à se reconstruire qu’à détruire la carrière de ses entraîneurs. Un constat bien connu dans l’Hexagone, le Paris Saint-Germain réservant le même sort à la plupart des techniciens passant sur son banc depuis l’arrivée de QSI en 2011, à ceci près que le club français a tout de même eu plus de résultats positifs.
Un triste bilan qui aurait pu refroidir Ten Hag, tout comme les conseils de Van Gaal, mais « le Petit Général » , surnom qu’il a gagné lors de sa saison sur le banc des Go Ahead Eagles en 2012-2013, y voit plutôt le challenge qu’il a toujours rêvé : rejoindre un grand club pour prouver sa valeur. « Je suis très excité par le défi qui m’attend, a-t-il avoué dans le communiqué de sa nomination publié sur le site du club. Je connais l’histoire de ce grand club et de la passion qui anime ses supporters, et je suis absolument déterminé à construire une équipe capable de glaner les succès qu’ils méritent. » Et le Batave a des arguments pour plaider sa cause.
Erik, c’est chic
Bien plus que ses résultats avec l’Ajax ou les quelques pépites révélées sous son mandat (Matthijs de Ligt, Frenkie de Jong, Ryan Gravenberch…), Ten Hag dénote par son style, plus obsédé par la victoire et l’efficacité que la lumière et la gloire. « Déjà à mon époque, après nos matchs, dans le car, il regardait des vidéos de l’adversaire suivant, expliquait Marnix Kolder, capitaine des Go Ahead Eagles lorsque Ten Hag était sur le banc, dans un portrait consacré au coach néerlandais et paru en mars dans So Foot. Le lendemain, il me pointait les choses que je n’avais pas bien faites. J’avais déjà 30 ans, mais c’est la première fois que j’ai ressenti ce qu’il fallait faire pour devenir un vrai footballeur professionnel. » Un jusqu’au-boutiste qui, s’il fallait comparer avec deux de ses futurs rivaux, se rapprocherait plus de Jürgen Klopp que de Pep Guardiola. « On le compare souvent à Guardiola, mais il emprunte pas mal à Klopp, abondait Blaise Nkufo, meilleur buteur de l’histoire de Twente, où Ten Hag a officié en tant qu’adjoint de 2006 à 2009. Le pressing haut, les six secondes pour récupérer la balle imposées par le gegenpressing, tout ça, ce sont des entraînements que j’ai trouvés dès le premier jour avec Ten Hag à Twente. » Des séances tactiques qui peuvent parfois durer des heures, mais avec un rendement particulièrement efficace et dont aura bien besoin un Manchester United en perdition depuis plusieurs saisons, ses résultats reposant trop sur ses individualités (cf. la saison actuelle avec Cristiano Ronaldo).
Alors qu’il n’a pas encore mis les pieds à Carrington, le centre d’entraînement des Red Devils, dans la peau de manager du club, Ten Hag possède déjà plusieurs partisans comme Fred. « C’est un entraîneur de classe mondiale qui va beaucoup nous aider ici. J’ai observé l’Ajax et c’est une grande équipe qui pratique un bon football, a lâché l’international brésilien à Premier League Productions quelques heures après la nouvelle. La priorité est de s’améliorer, de se développer, de continuer à se battre et de lutter pour les trophées. Nous devons redevenir l’énorme club qu’est Manchester United et nous savons que le nouveau manager va nous aider à nous remettre sur les rails. » Et s’il n’a pas encore été adoubé par Sir Alex himself, l’espoir de retrouver les sommets n’a jamais été aussi fort chez les fans de MU, eux qui n’auront plus eu le plaisir de voir leur équipe remporter la Premier League depuis une décennie l’an prochain.
Par Fabien Gelinat