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Mbappé, l’électron présidentiel
Une nouvelle fois auteur d’un match brillant ce dimanche soir au Parc, face à Lorient (5-1), Kylian Mbappé a réaffirmé son statut de patron absolu au Paris Saint-Germain. Non seulement sur le terrain, mais aussi en dehors : après le match, le Bondynois s’est livré avec une technique aussi fine que sur le pré à un exercice médiatique d’équilibriste, où il a réussi à en dévoiler juste assez pour redonner espoir aux Parisiens quant à sa prolongation et juste assez peu pour les maintenir dans le flou.
Les candidats à l’élection présidentielle feraient peut-être bien d’observer les sorties médiatiques de Kylian Mbappé. À moins d’une semaine du dénouement d’une campagne marquée par les déclarations foireuses, les errements rhétoriques et les polémiques à deux sous, il y a quelque chose de rafraîchissant à voir l’attaquant du PSG négocier chaque prise de parole avec une facilité déconcertante, comme une sorte d’anti-Valérie Pécresse. Souriant, décontracté, blagueur, presque insupportable de légèreté alors que le monde entier est pendu à sa décision concernant son avenir, le Français a surtout parfaitement choisi son moment pour sortir de son silence et faire la tournée des médias : il n’a jamais paru aussi fort, aussi indispensable, aussi maître de son destin qu’actuellement.
Com’ un patron
Un destin sur lequel il a une nouvelle fois semé le doute. Fut un temps où le voir quitter le PSG libre pour rejoindre le club de ses rêves de jeunesse, le Real Madrid, n’était plus seulement une éventualité, mais une quasi-certitude. Dimanche soir, il a mélangé les cartes, invoquant des « nouveaux éléments » à prendre en compte dans sa réflexion et esquivant habilement d’en divulguer les détails. « Pas besoin de blablater sur ça, ce sont de nouveaux éléments, pas mal de paramètres qu’il faut prendre en compte, ricanait-il. Comme je l’ai dit, c’est une décision pas facile, je veux prendre la meilleure possible, j’essaye de le faire avec mes proches. » Est-ce que rester au PSG est une option envisagée dans sa prise de décision ? « Oui, bien sûr ! » Ce lundi, France Bleu Paris avançait même que le vent était en train de tourner dans ce dossier, et « qu’une prolongation n’a plus rien d’utopique. L’optimisme est même de mise. »
À sa décharge, Kylian Mbappé n’a jamais officiellement fermé la porte au PSG. Mais à ce stade des négociations, alors que les dirigeants parisiens semblent tout faire pour le convaincre et qu’il ne lui reste plus que trois mois de contrat avec le club de la capitale, entrouvrir ne serait-ce que de quelques millimètres la porte à un prolongement de l’aventure parisienne n’a rien d’anodin. Depuis qu’il est en âge de martyriser les défenses de France et de Navarre, Mbappé a toujours apporté un soin méticuleux à sa communication. Ses prises de paroles ou de position sont toujours faites dans un timing minutieux, chaque mot pesé. En ouvrant la porte au PSG et à ses « nouveaux éléments » tout en la laissant ouverte à un départ, Kylian Mbappé met toutes les chances de son côté de recevoir la meilleure offre possible de la part de ses dirigeants. Le genre d’offre qu’il pourra, finalement, difficilement refuser.
Indispensable et indisputé
De nouveau impliqué sur cinq buts dimanche soir face à Lorient (5-1), portant son total à 48 contributions cette saison (28 buts, 20 passes décisives toutes compétitions confondues), des chiffres qui confirment s’il le fallait que Kylian Mbappé est plus que jamais indispensable à un triste PSG cette saison. « Je crois que c’est actuellement le meilleur joueur au monde, osait même Christophe Pélissier après le match. C’est une chance de l’avoir au PSG et une chance qu’il soit français. » Irréprochable sur le terrain, sans l’ombre d’une tache en dehors, acclamé par le public parisien qui implore sa prolongation quand le reste de l’équipe est conspué pour sa suffisance, Kylian Mbappé fait l’unanimité et est plus que jamais en position de force quant à son avenir. Pour le dire simplement : il peut absolument faire ce qu’il veut, et honnêtement, personne n’y trouverait rien à redire. Il se présenterait aujourd’hui à l’élection présidentielle qu’il serait sans doute élu dès le premier tour, sans suer. En espérant que son programme prévoie qu’il rempile pour un quinquennat à Paris.
Par Alexandre Aflalo